3 ALBINOS TUÉS, 4 SURVIVANTS ET 1 EXILÉ
CONSEQUENCES DE LA DISCRIMINATION, DES PRATIQUES CULTURELLES ET SACRIFICES
Du fait de certaines pratiques culturelles justifiant le sacrifice des personnes vivant avec l’albinisme, 3 albinos ont perdu la vie, 4 autres ont survécu à des tentatives d’assassinat et 1 personne est partie en exile. Ces chiffres sont de l’expert associé en droit de l’homme au Bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, Omar Azzabi. Il s’exprimait hier, mardi 30 juin, lors d’un atelier axé sur «Les mythes africains à l’origine des discriminions à l’égard des albinos, déconstruction sociale et défis à relever».
Trois (3) personnes sont mortes du fait de pratiques culturelles cautionnant le meurtre des albinos. Quatre (4) autres ont survécu à des tentatives d’assassinat alors qu’une personne est en exile. Ces chiffres sur le vécu des personnes vivant avec l’albinisme sont de l’expert associé en droit de l’homme au Bureau régional pour l’Afrique de l’Oust du Haut commissariat des Nations Unies, Omar Azzabi. Il revenait ainsi sur des données de l’organisation humanitaire «Under the Same Sun» contenues dans un rapport publié le 3 juin dernier. Citant toujours, le rapport de l’organisation humanitaire, Omar Azzabi d’annoncer que 376 personnes ont été victimes d’attaques entre 1998 et 2015. Le rapport de Under the Same Sun remis au Comité consultatif du droit de l’homme vise à appuyer l’institution onusienne à mettre en place une étude sur la situation des droits de l’homme des personnes vivant avec l’albinisme au Sénégal.
Oumar Azzabi qui s’exprimait hier, mardi 30 juin, lors d’un atelier sur «Les mythes africains à l’origine des discriminions à l’égard des albinos, déconstruction sociale et défis à relever», organisé par le Centre d’information des Nations Unies (Cinu) dans le cadre de la célébration de la journée du 13 juin dédiée aux albinos, partant des chiffres de l’Association nationale des albinos du Sénégal, a estimé à 10.000 les personnes touchées par la maladie au Sénégal. Une estimation peu convaincante à son avis du fait de l’absence de données statistiques fiables. Il en veut pour preuve, le fait que certaines albinos vivant dans les régions de l’intérieur ne sont pas pris en compte dans le calcul.
Pis, ajoute-t-il, les types de maltraitance dont sont victimes les albinos ne sont pas aussi bien quantifiés. D’autres parts, l’expert en droit de l’homme s’est aussi indigné de l’absence de suivi juridique dans le jugement des personnes impliquées dans la maltraitance des albinos. Ainsi demande-t-il à l’Etat du Sénégal de veiller à l’application stricte des lois, de la Constitution et du Code pénal. «Il faut que les juges et les magistrats prennent en charge les cas de discrimination et les condamnent fermement», a soutenu Oumar Azzabi.
En vue de lutter contre les pratiques discriminatoires à l’égard des albinos, l’Organisation des Nations Unies à fait de la journée du 13 juin, une occasion d’interpeller les Etats et les sociétés sur les croyances et mythes qui entravent la vie de ces derniers dans de nombreux pays notamment en Afrique. Par ailleurs, l’Onu a aussi décidé de nommer un expert indépendant pour statuer sur les inquiétudes des personnes atteintes d’albinisme.
POUR UNE ASSISTANCE A 300 CANCEREUX : LES PERSONNES VIVANTES AVEC L’ALBINISME MENACENT D’INVESTIR LA RUE
L’Association nationale des albinos du Sénégal (Anas) va battre le macadam dans les prochains jours. Mouhamadou Bamba Diop et ses collègues comptent ainsi s’insurger contre l’absence de prise en charge de 300 albinos cancéreux et risquant de mourir du fait de l’absence d’une prise en charge sanitaire. Les personnes concernées, répertoriées à Dakar, Thiès, Diourbel et Kaolack, ont des tâches cancérigènes très avancées et risquent de perdre la vie dans les prochains mois, faute de crèmes solaires, a déclaré hier, mardi 30 juin le président de l’Anas. Mouhamadou Bamba Diop s’exprimait lors d’un atelier sur «Les mythes africains à l’origine des discriminations à l’égard des albinos, déconstruction sociale et défis à relever», organisé par le CINU.
De l’avis de Mouhamadou Bamba Diop le sort de ces albinos «condamnés à la mort» traduit un manque d’intérêt dont ils sont victimes. Le président de l’Anas d’estimer ainsi que, « si la prise en charge correcte des albinos était une préoccupation des autorités, les crèmes solaires importées de pays occidentaux ne seraient pas bloquées au port de Dakar». Pis poursuit-il, la demande d’exonération sur ces crèmes solaires déposée au ministère du Budget est restée sans suite. Poursuivant dans ses dénonciations, Mouhamadou Bamba Diop de s’offusquer également du refus des autorités étatiques de la fabrication de crèmes solaires au Sénégal malgré qu’il dispose, dit-il, de matériels nécessaires à la fabrication depuis 2009. L’Anas qui trouve que seule une marche peut sauver les 300 personnes cancéreuses d’une mort programmée, prévient que, dans le pays, 98% d’autres albinos risquent de subir le même sort.