75 % DES TRAVAUX DE L’AÉROPORT INTERNATIONAL BLAISE DIAGNE ACHEVÉS
TRANSPORT AERIEN
Les responsables de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) sont en passe de gagner le pari de recevoir le premier atterrissage à Diass en juillet 2015. Le chantier est achevé à presque 75 %, selon le directeur général de l’Aibd, Abdoulaye Mbodj, lors d’une visite guidée avec la presse sur le chantier.
Un des ancêtres des populations affectées par le projet avait prédit qu’un jour, un avion et des blancs vont atterrir dans la zone. Il semblerait qu’on ne le prenait pas au sérieux. La prédiction pourrait devenir réalité dans un horizon proche.
En effet, le projet de construction de l’aéroport international Blaise Diagne de Diass connaît, en ce moment, une évolution considérable. Une visite guidée organisée à l’intention des journalistes a permis de constater de visu l’état d’avancement des travaux sur le site.
Dans les principaux compartiments de l’aéroport, les travaux sont achevés à 75 %, a déclaré Abdoulaye Mbodj, le directeur général de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd). Un constat qui est aujourd’hui visible à l’œil nu. De la piste d’envol au pavillon présidentiel en passant par l’aérogare et la tour de contrôle, sans oublier les passerelles télescopiques, les techniciens sont au stade final.
Il en est de même pour les systèmes automatiques de traitement des bagages et des différents bâtiments de sûreté et de sécurité. « Il ne reste qu’à poser les équipements dont une bonne partie est déjà sur place », a déclaré le directeur général de l’Aibd.
3 millions de passagers attendus
A l’aérogare, le directeur technique de l’Aibd, Alassane Ndiaye, a rassuré que tout est fin prêt pour répondre aux normes standard en la matière. « Avec l’Aibd, l’Etat a apporté des innovations majeures en mettant en place une technologie de pointe afin de répondre aux normes de sûreté et de sécurité », a dit M. Ndiaye.
L’aérogare, conçue pour offrir un accès direct aux avions, compte 48 postes et 6 passerelles. Il dispose aussi de 2 niveaux ainsi que d’une mezzanine permettant la séparation complète des flux d’arrivée et de départ ou encore de transit en sus des 6 passerelles télescopiques. « Plus de traversée en bus pour aller vers son avion », a dit Alassane Ndiaye.
D’après le directeur général de l’Aibd, tout est parti pour que le premier avion atterrisse à Diass en juillet 2015 comme prévu. Abdoulaye Mbodj a indiqué que toutes les parties prenantes sont en train de travailler pour l’atteinte de cet objectif. Il a précisé que le chef de l’Etat tient à cela car il estime que l’Aibd sera une véritable ressource territoriale pour la zone.
« Aujourd’hui, le coût du projet est estimé à 400 milliards de FCfa mobilisés à travers un montage financier assez complexe », a-t-il souligné.
Booster le tourisme
Construite sur une superficie de 42.000 m2, l’aérogare de l’Aibd pourra accueillir jusqu’à 3 millions de passagers par an dans sa phase initiale, a dit Abdoulaye Mbodj. La qualité de service proposée à ce niveau correspond aussi au deuxième à l’échelle de classification internationale de services aéroportuaire.
M. Mbodj annonce également des possibilités d’extension du nombre de passagers jusqu’à 10 millions avec des agrandissements possibles de l’aérogare. La piste d’atterrissage qui n’attend que la pose des balisages est aussi conçue pour recevoir n’importe quel type d’avion.
Selon le directeur technique de l’aéroport, Diass pourra recevoir les avions les plus contraignants comme l’A 380. « C’est une piste d’atterrissage de catégorie 2 constituée d’un système lumineux qui peut guider les avions même en cas de mauvais éclairage », a souligné M. Ndiaye.
L’Aibd va jouer un rôle majeur dans la relance du tourisme au Sénégal, a déclaré le directeur général de l’aéroport, Abdoulaye Mbodj. « Nous pensons qu’avec 1,5 million de touristes attendus au Sénégal en 2016, il nous faut finir cet aéroport qui va jouer un rôle majeur dans l’atteinte des objectifs que s’est fixé le chef de l’Etat dans le Plan Sénégal émergent (Pse) », a souligné Abdoulaye Mbodj.
Il ajoute aussi que cet aéroport sera au cœur du dispositif infrastructurel qui est en train d’être mis en place par les nouvelles autorités étatiques avec notamment les autoroutes Diamniadio-Aibd, Aibd-Thiès-Touba et Aibd-Somone-Mbour, en sus du projet du train rapide annoncé par le président Macky Sall. « Cet aéroport va booster la physionomie de cette zone et profiter à l’économie locale », a poursuivi M. Mbodj.
300 logements déjà construits sur le site de recasement
Sur les sites de recasement construits au profit des per- sonnes affectées par le projet, 300 logements sont sortis de terre sur les 346 attendus. Ils commencent à recevoir déjà les foyers déguerpis des 3 villages déplacés par le projet.
Outre les maisons en dur construites pour la circonstance par l’Aibd sur le site de recasement, il a été tenu également, dans la conception du projet, la remise des déplacés dans les conditions minimales dans lesquelles elles vivaient, à Mbadate, Kathialite et Kessoukhat, les 3 villages qui étaient dans l’emprise de l’aéroport.
Il s’agit, comme l’a soutenu la directrice du département Environnement et social de l’Aibd, Aïssatou Thioubou, de faire en sorte que les populations continuent de vivre de leurs anciens moyens de subsistance. La dimension psychosociale n’a pas été en reste dans la réinstallation de ces dernières.
L’Aibd a également versé, à ce jour, 300 millions de FCfa pour compenser les pertes de ressources naturelles qui existaient dans les zones affectées par le projet, a révélé Mme Thioubou.