ALIKO DANGOTÉ TRAÎNÉ EN JUSTICE PAR LES HÉRITIERS DE KADER MBACKÉ
ACCUSÉ D’ESCROQUERIE ET DE FAUX ET USAGE DE FAUX
Les héritiers d’Abdou Khadir Mbacké, défunt patron de Dangoté Sénégal, et Aliko Dangoté ne parlent plus le même langage. Ils ont déposé une plainte sur la table du juge du Doyen des juges d’instruction du tribunal hors classe de Dakar.
Le big boss de la société de cimenterie ‘Dangote industries Sénégal’ devenue ’Dangote Cement’, Alaji Aliko Dangoté, est de nouveau plongé dans un imbroglio judiciaire. Il fait l’objet d’une plainte avec constitution de partie civile devant le doyen des juges d’instruction du tribunal hors classe de Dakar.
Le milliardaire nigérian ainsi que l’administrateur général de Dangote Cement’ sont accusés d’abus de biens sociaux, escroquerie, abus de confiance et faux et usage de faux et complicité par les héritiers de Abdou Khadir Mbacké qui fut directeur général de la filiale sénégalaise, décédé le 10 septembre 2010.
Les plaignants reprochent à Aliko Dangoté de ne leur avoir versé aucun dividende et d’être complètement laissés en rade dans le fonctionnement de la société. C’est pourquoi les héritiers, la mère, les deux veuves et le fils du défunt, représentés par l’administrateur séquestre, ont constitué les conseils Mes Baboucar Cissé, Ousmane Sèye et Mbaye Dieng pour obtenir réparation du préjudice subi.
Dans l’exposé des faits, il est rappelé que la société anonyme ‘Dangote industries Sénégal’ a été constituée avec un capital de 100 millions de francs CFA. Devant le notaire Moussa Mbacké, Kader Mbacké s’est souscrit à hauteur de 1000 actions pour un montant de 10 millions de francs CFA, soit 10% des actions.
A cet effet, Abdou Khadir a été porté à la tête de la société comme administrateur général par l’assemblée générale constitutive. Seulement, la mort a frappé de plein fouet ce partenariat. Après le décès de l’administrateur général, ses actions ont été légalement transmises à ses héritiers.
Seulement se désolent les plaignants, ‘’depuis cette date, ses héritiers n’ont reçu aucun dividende et ne sont pas informés du fonctionnement de la société’’. Outre leur mise à l’écart, ils accusent Aliko Dangoté d’avoir transformé la société ‘’Dangote industries Sénégal’’ en une autre société ayant le même objectif avec un nouvel administrateur et portant le nom de ‘’Dangote Cement’’.
Ce qui accentue leur courroux, semblent-ils dire, c’est l’attitude du nouvel administrateur général, Roger Gold Smith. Ce dernier a été invité par l’administrateur séquestre à fournir les états financiers et l’état des dividendes distribués.
En réponse, M. Smith aurait répondu que le défunt s’était attribué des actions, lors de la création de la société, et que le montant des actions n’était pas libéré par Kader Mbacké avant sa disparition. Mieux, selon l’administrateur général, son défunt prédécesseur avait adressé des correspondances à la société Dangote industries limited pour faire part de son incapacité à régler le montant desdites actions. Lesquelles ont par la suite été cédées à Dangote industries limited. Des allégations jugées ‘’fallacieuses’’ par les conseils des héritiers.
Selon eux, le procès-verbal de déclaration de souscription et de versement établi par le notaire le 26 mars 2007 prouve que feu Kader Mbacké a entièrement libéré la somme de 10 millions représentant les 1000 actions.
Idem pour Dangote Industries Sénégal qui a libéré 90 millions soit 9000 actions. L’autre argumentaire avancé par les plaignants, c’est le rôle joué par le défunt dans l’obtention du décret 2008-1431 du 12 décembre 2008 accordant à la société une concession minière de calcaire dans la forêt classée de Pout Est et Ticky.
Au regard de tous ces éléments, les avocats des héritiers estiment que Aliko Dangote et Roger Gold Smith usent manifestement de manœuvres frauduleuses et de faux documents pour tenter de déposséder leurs clients de leurs actions détenues par Dangote Cement.