AMADOU BA PREND LE CONTRE-PIED DE L’ANSD ET PARLE D’UN TAUX DE 3.5%
POLEMIQUE AUTOUR DU TAUX DE CROISSANCE DU SENEGAL DE 2013
A l’Agence nationale de la statistique et de la Démographie (Ansd) qui avait montré que le taux de croissance 2013 du Sénégal est de 2,6%, le ministre de l’Economie et des Finances a tenu à apporter une précision. De son avis, le taux sera de 3.5%.
Le ministre de l’Economie et des Finances Amadou Ba a sifflé la fin de la récréation. L’argentier de l’Etat a précisé hier, contrairement à ce que l’Ansd avait récemment publié, que notre pays va enregistrer en 2013 un taux de croissance de 3,5%. Ce qui fait que le Sénégal se trouve toujours dans la moyenne en matière de croissance. Le ministre l’a dit hier, lors de la 1ère session ordinaire du Conseil économique social et environnemental (Cese) lors de la présentation du projet d’avis sur «le financement de l’entreprise sénégalaise et la participation des nationaux au Pse».
Sur ce débat, «très agité» sur le taux de croissance, le ministre trouve normal qu’il y ait des écarts quand on est à un stade de prévision. Et ces écarts, selon lui, se situent au niveau du secteur agricole où au niveau de la Dpee, on a travaillé sur l’hypothèse de quasi stagnation 0,3%. D’après le ministre, il y a eu «une légère amélioration des cultures vivrières, une baisse des cultures industrielles, mais, il y a eu une expansion de la production horticole», non sans informer que la direction de l’agriculture est à pied d’oeuvre pour livrer les vrais chiffres.
Mais, pour M.Ba, ce taux de croissance bien meilleur que celui de 2011 et de 2012, devrait s’améliorer davantage avec la mise en oeuvre du Pse en 2014. Malgré tout, la grande équation reste comment quitter les 3,5% pour atteindre les 7%. Car, avec 3,5%, «on n’ira nulle part» selon le ministre. Et cette grande question va encore demeurer, d’après lui, «si nous ne prenons pas les mesures de réformes qui s’imposent et qui sont dans le Pse». Au cas échéant, persiste- t-il, «il faut s’attendre à un taux de croissance qui dépendrait des aléas du climat ».
Aussi, la difficulté c’est d’engager une rupture tout en faisant une gestion courante. Reconnaissant tout comme le ministre du Budget qu’il y a des difficultés dans la mobilisation des ressources, Amadou Ba pense tout de même qu’il y a possibilité d’améliorer la qualité de la dépense publique.
L’ETAT A DEJA MIS LA MAIN SUR 375 MILLIARDS DES PROMESSES DU GROUPE CONSULTATIF
Le ministre de l’Economie et des Finance, Amadou Bâ, a profité de son passage au Conseil économique social et environnemental (Cese) hier, pour faire une annonce de taille. Il a, en fait, révélé que le Pse commence à amasser les milliards promis par le groupe consultatif de Paris: «Du retour du groupe consultatif, jusqu’à ce jour, le gouvernement du Sénégal, sur les ressources extérieures, a déjà acquis 375 milliards».
A l’en croire, ils sont répartis en projets signés pour 277 milliards, en projets négociés (mais attendent de passer devant les conseils d’administration des structures concernées) pour 49 milliards, des projets déjà négociés et acquis pour encore 49 milliards et d’un quatrième projet dont les négociations seront bientôt ouvertes et qui concerne la route Dinguiray, Nioro, Keur Ayib pour 19 milliards.
Cependant, Amadou Ba a tenu à préciser qu’«une chose est de mobiliser, mais une autre est de décaisser». Et c’est là que subsistent les difficultés, affirme-t-il, puisque «nous tardons dans la mise en oeuvre de plusieurs réformes, nous dépensons beaucoup, peut être mal», a-t-il indiqué. Le Mef a regretté, qu’avec toutes les difficultés qu’ils ont pour mobiliser les ressources intérieures, que la moitié de ces dernières soit captée par 120 000 personnes sous forme de salaires, indemnités, avantages entre autres. Ce qui n’est pas le fait du Président actuel, relève-t-il, tout en faisant remarquer que c’est pour cette raison que les investissements sont inefficaces et le taux de croissance reste faible.