AUCUN CAS DE VIRUS EBOLA N’EST DECELE SUR 500 PERSONNES CONSULTEES EN 5 JOURS
CONSULTATION MEDICALE AU NIVEAU DU DAAKA
L’équipe médicale dépêchée pour la couverture du Daaka a, en 5 jours de travail, consulté 500 patients. Mais, selon Le médecin-chef, Serigne Babacar Diop, aucun cas du virus Ebola redouté n’a été détecté.
MEDINA-GOUNASS - En l’espace de 5 jours, le personnel médical dépêché spécialement pour les besoins du Daaka a effectué 500 consultations, toutes pathologies confondues. De toutes ces consultations, aucun cas du virus Ebola redouté n’a été détecté par cette équipe médicale composée d’une quinzaine de personnes appuyées par les agents de la Croix rouge. Le médecin-chef, Serigne Babacar Diop du service d’accueil de l’hôpital de Tambacounda venu en appoint au niveau du service médical du Daaka en a donné l’assurance hier en milieu de journée. «Jusqu’à ce jour, nous n’avons constaté aucun cas suspect de virus Ebola durant nos consultations au niveau du Daaka», a rassuré Dr Diop, au sortir d’une tente de consultation remplie de patients.
Selon ce médecin bénéficiant d’une expérience de 7 ans de couverture de cette manifestation religieuse, les pathologies les plus récurrentes sont les hypertensions artérielles, le diabète, les cas de brûlure, entre autres.
Toutefois, l’équipe reste vigilante malgré les dispositions prises à travers la fermeture des frontières en vue d’assurer la limitation du personnel à risque. L’équipe médicale qui a auparavant reçu une formation sur les premiers signes du virus veille au grain, avec l’appui des agents du service d’hygiène.
Sur place, les consultations se sont déroulées, d’après lui, normalement. Mais, a-t-il prévenu : «Nous restons vigilants et nous surveillons». En ce sens, il a invité les pèlerins à veiller sur le respect des normes afin d’éviter toute défaillance du dispositif mis en place. Sur le terrain, les services d’hygiène, en appoint, surveillent la viande et autres produits vendus un peu partout au niveau du site.
Du côté du comité d’organisation l’on se réjouit du bon déroulement du dispositif sanitaire mis sur le site du Daaka. C’est le cas de Hamidou Dia, un patient d’un âge un peu avancé qui, au sortir d’une consultation, a loué les qualités de la prise en charge médicale.
DISTRIBUTION DE L’EAU - 1 692 M3 LIVRES PAR LES SERVICES DE L’HYDRAULIQUE EN 178 ROTATIONS...
La forte canicule combinée au vent chaud et sec qui souffle au niveau du site du Daaka a fait que le besoin en eau a été très élevé. Pour faire face à cette situation, le système de distribution de l’eau mis en place par les services de l’hydraulique fonctionne 24 h sur 24 depuis samedi dernier. Ainsi, les services de l’hydraulique qui font quotidiennement le cumul de la quantité d’eau distribuée ont, en 4 jours d’activité, fait 178 rotations sur les différents sites du Daaka. Ils en ont, sur le même intervalle, distribué une quantité totale de 1 692 m3. Les services de l’hydraulique, pour assurer ces rotations quotidiennes en vue d’assurer la distribution du liquide vital très précieux, ont mobilisé 55 agents.
Cette équipe de techniciens venus des différentes régions s’appuie sur 20 camions citernes et 35 bâches à eau, mis à leur disposition plus 10 bornes fontaines et deux forages disponibles sur place, pour assurer la distribution. Ces camions font, d’après Dahamed Aïdara, chef de la brigade régional des puits de Kolda, coordonnant les activités sur place, trois fois le tour du Daaka pour assurer la distribution de l’eau. Les conditions à remplir pour disposer d’une bâche à eau restent le nombre. Seuls les Daaka qui enregistrent un nombre de pèlerins variant entre 100 à 150 personnes ou plus ont droit à des bâches à eau capables de contenir le liquide durant 5 jours.
Ainsi, concernant la disponibilité du liquide précieux, sur place, le chef de l’équipe a donné des assurances. «Pour l’instant, le dispositif suffit», a rassuré M. Aïdara qui n’a également pas manqué d’évoquer les problèmes auxquels son équipe est confrontée. D’après lui, «le réseau de distribution de l’eau du site du Daaka qui ne fonctionne que 10 jours dans l’année n’est pas à l’abri des effets de la forte canicule. La cassure de tuyau qui laisse échapper une bonne partie de l’eau. Mais, ce qui nous a le plus fatigués ici, c’est le réseau qui cède parfois à la forte pression».
Il faut aussi préciser qu’en dehors des services étatiques, d’autres structures privées ont, elles aussi, distribué une quantité importante de sachet d’eaux aux pèlerins.
….LA GLACE, L’OR AU NIVEAU DU DAAKA
La forte canicule a également impacté sur le prix de la glace qui a connu une hausse. De petits glaçons à moitié liquéfiés sont vendus entre 100 et 250 Francs Cfa l’unité. Des vendeurs envahissent les tentes pour livrer leurs produits. Malgré le coût élevé et la qualité de la glace qui leur est proposée les pèlerins se l’arrachent comme de l’or du fait de la chaleur. Ce qui fait que la glace est vendue dans le Daaka comme des petits pains.
Une situation que Mouhamadou Sy ne s’explique pas. Lui-même qui se paye chaque jour environ 10 glaces, dit comprendre la situation des vendeurs de glaces qui fixent le prix en fonction des dépenses qu’ils ont effectuées. «En effet, la glace qui provient de loin va obligatoirement coûter cher. Un prétexte brandi par les vendeurs de glaces». Se ravitaillant depuis Tambacounda à 100 francs l’unité, Boubacar Camara revend la glace à 250 francs l’unité et justifie les raisons des flambées des prix par le coût du transport. Selon lui les vendeurs de glace payent entre 2 000 et 2 500 francs Cfa les caisses qu’ils acheminent au niveau du site où ils font face à deux concurrents de taille. «En dehors des petits commerçants qui achètent la glace à Médina Gounass pour le revendre au Daaka à 100 francs, nous faisons face à l’effet de la chaleur», a déploré B. Camara. Ce dernier reconnaît y tirer
tout de même un bénéfice variant entre 4000 et 5000 francs Cfa malgré la double concurrence qu’il déplore.
Un avis largement partagé par Mouhamadou Barry. Ce dernier qui dit avoir déboursé 1 500 F Cfa estime pour sa part redouter plus l’effet de la chaleur que les petits commerçants. Ce dernier qui est convaincu que le site du Daaka est béni trouve que chacun va gagner ce qui lui revient. C’est cet optimisme qui anime ceux qui vendent la glace à 100 francs. Les habitants des villages environs vendent à l’aide de charrette ou de vélo et proposent également des bidons d’eau aux pèlerins. Là aussi les prix varient entre 100 et 300 francs Cfa.