BIBO BOURGI REVENDIQUE LA PROPRIETE ET DISCULPE KARIM WADE
AHS, HARSTAND, MENZIES MIDDLE EAST AND AFRICA...
Le co-prévenu de Karim Wade, Ibrahim Aboukhalil Bourgi dit Bibo Bourgi, acomparu hier devant la barre de la Cour de répression de l’enrichissement illicite(Crei). A cette occasion, il a reconnu être actionnaire dans les sociétés suivantes :Ahs,Harstand, Menzies Middle East and Africa. Pour la création et la gestion de Ahs, il a disculpé l’ancien ministre d’Etat Karim Wade
L’interrogatoire d’Ibrahim Aboukhalil Bourgi dit Bibo Bourgi était des plus attendus. Actionnaire majoritaire dans plusieurs sociétés, il a été cité par plusieurs témoins comme la personne centrale qui jouait tous les rôles. D’abord, les juges se sont intéressés à la société Ahs Sa Sénégal.
«Le compte bancaire d’Ahs se trouve à Monaco. Nous n’avons aucun autre compte dans les autres pays, ni à Panama encore moins à Luxembourg. Je ne comprends pas l’acharnement de ces personnes », a répondu Bibo Bourgi.
Toujours, au sujet de la société en question constituée en 2002 et filiale de Menzies Middle East and Africa, le prévenu précise que « Ahs a été créé pour combler le gaplaissé par la défunte Air Afrique.
Après sa liquidation, les Etat sont créé des régies pour libéraliser le secteur et c’est ainsi que Ahs a vu le jour ». Le juge Henri Grégoire Diop a insisté sur un fait bizarre dans les actionnariats des différentes sociétés. C’est le cas des personnes constituées et dont les noms ne figurent pas dans les actionnariats.
Pour toutes ces interpellations, Bibo Bourgi évoque des raisons de confidentialité. «C’est une règle internationale qui impose ces genres de constitution. Quand on concède des actions à une personne, il faut un certain nombre d’années avant que sa constitution ne devienne effective.
C’est une garantie pour que le concerné ne quitte l’actionnariat sans restitution au profit d’autres sociétés». « Ensuite, des personnes de Shs talentueuses et experts dans le domaine de la sécurité aéroportuaire ont été privées de poste.
Et au même moment, à Ahs, on fait la promotion de personnes étrangères dans ce secteur n’ayant aucune expertise en matière de handling»,fait remarquer la Cour. Réponse de Bourgi : « Ahs respectait les dispositions des cahiers de charge.
Elle disposait d’une assurance de premier ordre, d’un accord de financement et d’un personnel opérationnel et administratif nécessaire ». Contrairement aux déclarations de la notaire Patricia Lake Diop, Bibo Bourgi a indiqué que celle-ci s’est trompée en affirmant que c’est Karim Wade qui lui a fait part des données concernant la géographie, le capital et les noms des actionnaires d’Ahs.
« Patricia Lake Diop s’est trompée… »
«C’est faux ! Personne ne me l’a recommandée. C’est moi-même qui lui ai fourni ces données pour la création de cette société»,a-t-il affirmé.«Pourquoi avez-vous préféré cette étude notariale qui n’était pas votre cabinet habituel ? », poursuit le président de la Crei.
«J’ai préféré changer de cabinet notarial », a répondu le prévenu, précisant que c’est lui-même qui a nommé le premier directeur général d’Ahs en la personne de Paul Sarr, au cours d’un Conseil d’administration.
Acette étape précise, le juge Henri Grégoire Diop lui a fait remarquer que dans sa déposition, Madeleine Sarr a déclaré qu’elle n’a jamais assisté à un Conseil d’administration d’Ahs.«Je pense qu’elle n’a pas souvenance ; nous l’avons tenu chez la notaire », a-t-il soutenu, avant de préciser que seuls les actes constitutifs d’Ahs ont été élaborés chez Me Patricia L. Diop.
Niant toute implication de Karim Wade dans la constitution et la gestion d’Ahs, M. Bourgi a toutefois souligné qu’il a eu à solliciter l’ancien ministre d’Etat pour le fonctionnement de la société.
« Nous étions dans des conditions où nous ne pouvons pas exercer, bien que nous avions obtenu un agrément. Nous l’avons sollicité et il nous a mis en rapport avec le ministre des Transports aériens d’alors, Mamadou Seck », a-t-il expliqué. «Pourquoi avez-vous senti le besoin de solliciter l’appui de M. Wade ? », lui a demandé le président de la Crei.
«Nous étions dans une situation d’urgence », a-t-il rétorqué. D’ailleurs, le juge Diop lui a fait remarquer qu’il a été mentionné que cette rencontre avec le ministre s’est finalement dé- roulée chez Karim Wade.
S’agissant des 70 millions de FCfa qu’il a encaissés alors qu’il n’est pas actionnaire direct d’Ahs, M.Bourgi a laissé entendre qu’il a perçu ce montant du compte courant associés de Menzies Middle East and Africa où il détient 50% des actions. A cet effet, il a indiqué avoir contacté les administrateurs de Menzies Middle East and Africa (actionnaire majoritaire d’Ahs).
Concernant la création de la société Harstand qui avait acquis un terrain du domaine public maritime, M.Bourgi a souligné qu’ils ont formulé une demande d’autorisation précaire d’occupation, puis un bail.
Et à moins de trois ans, ils ont pu obtenir un titre foncier, rappelle-t-il.«Comment avez-vous pu obtenir tout cela, alors qu’il fallait dé- classer le terrain, l’immatriculer avant d’obtenir un bail ?», s’interroge le président de la Cour.
Aussi, a poursuivi M. Bourgi, « j’avais pu rencontrer le ministre de l’Economie et des Finances d’alors, Abdoulaye Diop, que je connaissais depuis longtemps, pour que je ne puisse pas avoir des difficultés que j’avais connues auparavant».
Pour lui, le dossier a suivi la voie normale parce qu’il a donné à l’Etat du Sénégal p plus de deux milliards de FCfa comme taxes. Ainsi, après acquisition du terrain, Harstand a pu ériger cinq appartements sur le site.
Pour cela, ils ont créé cinq sociétés de droit sénégalais détenues par «Ma Ingénieur»,une entreprise de droit panamien. M. Bourgi a expliqué que deux raisons justifient la constitution de la dernière société : fiscale et successorale (en cas de décès). Bibo Bourgidit n’avoir jamais été actionnaire à Abs.
Il en est de même pour Daport Sa spécialisée dans l’aviation civile. Bibo Bourgi dit ne rien connaître de la société Daport, ni dans son administration ni dans sa gestion, encore moins de la Banque marocaine pour le commerce extérieur (Bmce) devenue Black Pearl Finances. « Je suis juste actionnaire d’une société qui est aussi de Bmce», a précisé le prévenu.