''CELA A TOUJOURS ÉTÉ UNE PRÉROGATIVE DU MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR'', SELON LE PR. BABACAR GUÈYE
ORIENTATION DES NOUVEAUX BACHELIERS
Des universitaires ont adressé une correspondance au chef de l’Etat pour lui demander de revoir le décret relatif à l’orientation des bacheliers. Mais, pour le directeur des Affaires académiques et juridiques, ce décret ne fait que consacrer une prérogative déjà dévolue au ministre chargé de l’Enseignement supérieur.
Quatre jours après la sortie, par voie épistolaire, d’une cinquantaine d’universitaires demandant au chef de l’Etat de revoir le décret 2013-1295 du 23 septembre dont l’article 4 stipule que les modalités de classement des bacheliers sont établis par le ministère de l’Enseignement supérieur après avis de l’établissement concerné, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche n’a pas tardé à répliquer.
En conférence de presse hier, le directeur des Affaires académiques et juridiques, le Pr. Babacar Guèye, a déclaré qu’en réalité, contrairement à ce qu’ont soutenu les signataires, le décret mis en cause ne fait que consacrer une prérogative déjà dévolue au ministre de l’Enseignement supérieur par l’article 2 du décret n°94-553 du 26 mai 1994.
« Ce décret ne contient que trois articles, dont l’un stipule explicitement que les procédures d’admission spécifiques à chaque institution d’enseignement supérieur seront fixées par arrêté du ministre chargé de l’Enseignement supérieur », a-t-il précisé, exhibant le décret en question.
Tout en pointant du doigt le « manque de consistance de la démarche des pétitionnaires », le Pr. Guèye a souligné que cette année, l’orientation des bacheliers s’est déroulée en deux étapes : une première à travers une Commission nationale et une seconde assurée par les commissions internes des universités. Ainsi, a-t-il renchéri, la Commission nationale est chargée du suivi du processus d’orientation, composée en majorité de responsables académiques d’institutions d’enseignement supérieur.
Sa mission étant de contrôler le respect des critères prédéfinis par les universités publiques et de classer, conformément à ces critères, les bacheliers inscrits sur la plateforme campu- sen.sn.
« L’orientation des bacheliers étant une question administrative, elle reste une prérogative du ministère. Toutefois, dans le souci d’adopter une démarche inclusive, on a mis en place cette commission. Ainsi, le nouveau dispositif réglementaire ne remet pas en cause l’autonomie des universités qui continuent de fixer les conditions d’admission aux facultés, écoles et instituts, à travers des critères pédagogiques et académiques strictement respectés dans les nouvelles procédures d’orientation », a assuré M. Guèye.
Selon lui, la décision de centraliser et de dématérialiser l’inscription des bacheliers vise notamment l’efficacité du dispositif d’orientation, en même temps qu’elle constitue une réponse aux multiples dysfonctionnements du système antérieur, dont certains portaient atteinte à l’autonomie des universités, à la démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur et à l’équité dans le système, mais aussi pénalisaient de nombreux étudiants.
Mary Teuw Niane : « La Commission nationale d’orientation a permis de rétablir l’équité et la transparence »
Pour le ministre de l’Enseignement supérieur, le rétablissement de la Commission d’orientation épouse la nouvelle politique d’orientation du gouvernement qui est d’orienter tous les bacheliers à travers un processus transparent et équitable.
« Notre politique actuelle est d’orienter tous les bacheliers. Donc, le retour de la Commission nationale n’est pas lié à l’autonomie des universités. Il n’est guidé que par un souci de transparence et d’équité dans l’orientation de tous les nouveaux bacheliers », a-t-il déclaré au sortir de l’atelier de partage sur le processus d’implantation des Instituts supérieurs d’enseignement professionnel (Isep).
Il s’est félicité du fait qu’avec ce nouveau système, tous les bacheliers sénégalais aient pu être orientés « sans aucune intervention quelle qu’elle soit, là où, auparavant, il fallait un piston d’une autorité ».
Il a martelé que le ministère entend continuer à appliquer cette nouvelle politique, car il y va de l’intérêt des bacheliers. « Et nous aurions souhaité que ces collègues enseignants aient le souci de transparence et d’équité pour nos jeunes bacheliers », a soutenu le Pr. Niane.