C'EST LA DÉBROUILLE
Certain parents d’élèves vendent les anciens livres de leurs enfants pour pouvoir leur en acheter de nouveaux
Après les nombreuses dépenses de la fête de Tabaski, les parents font face à celles de l’ouverture des classes. Dans un contexte pareil, la méthode trouvée par les parents est de vendre les anciens livres de leurs enfants pour pouvoir en acheter d’autres de seconde main.
A Dakar, les activités reprennent timidement en ces lendemains de fête. En centre ville, peu de boutiques sont ouvertes. La circulation routière est fluide. Si un grand nombre de commerçants sont au repos, les vendeurs de fournitures scolaires accueillent pour leur part du monde. Les parents ont pris d’assaut les «Par terre», ces libraires en pleine rue qui pullulent dans certaines artères du centre de la capitale. Car c’est aujourd’hui la rentrée des classes et ces endroits proposent toutes sortes de livres d’occasion à bon prix. En cette période de vaches grasses pour les parents, c’est peut-être «l’issue de secours pour les parents».
Sur les étagères de ces vendeurs «Par terre» sont exposés toutes sortes de livres de tous les niveaux d’études. Des romans aux cahiers d’exercices, en passant par le matériel didactique, on y trouve du tout. Malgré le contexte économique difficile, les parents font des pieds et des mains pour acheter des fournitures. Ce qui les oblige à recourir à une méthode simple pour se tirer d’affaires. Elle consiste, en effet, à vendre les anciens livres de leurs enfants pour pouvoir en acheter d’autres. C’est une stratégie qui leur permet d’alléger les nombreuses dépenses qu’engendrent l’ouverture des classes. Cette tactique est bien connue de Sahir Diop, ce parent d’élèves, trouvé sur les lieux. «J’ai trois enfants qui sont tous à l’école primaire. Chaque année, je veille à ce qu’ils entretiennent bien leurs livres de classe pour pouvoir les vendre à la rentrée prochaine.
C’est plus économique, surtout qu’on a fait beaucoup de dépenses durant la Tabaski. C’est le seul moyen d’alléger les nombreuses dépenses», confie-t-il. Mme Diagne, secrétaire dans une entreprise de la place, vend aussi d’anciens livres de ses enfants pour en acheter d’autres d’occasion. Pour elle, «l’état du de livre importe peu.
L’essentiel est que l’enfant puisse se servir du livre convenablement et bien étudier. Ça permet de faire des économies pour pouvoir arrondir certains angles». Cette mère de famille poursuit : «En notre temps, on étudiait avec les livres de nos aînés. Les temps sont durs, il faut une bonne organisation pour pouvoir assurer les dépenses quotidiennes».
Dans la même optique, Mme Sèye, mère de cinq enfants tous scolarisés, informe qu’elle n’achète qu’une partie des fournitures. «Je n’achète qu’une partie des fournitures pour que mes enfants débutent avec, le reste je le compléterai plus tard», dit-il. L’affluence notée, depuis hier, les vendeurs comme Ndiaye s’en réjouissent. «Depuis ce matin, les parents viennent en nombre acheter les fournitures. Ce sont les livres d’occasion qu’ils achètent plus. Certains nous vendent d’anciens livres de leurs enfants pour en acheter d’autres. Par exemple, un élève qui passe en classe supérieure peut vendre ces anciens livres que d’autres achèteront. Mais nous, on vend aussi de livres neufs», renseigne-t-il. Une bonne marche des affaires que confirme son ami Dame Diouf. «C’est notre période.
Les clients viennent nombreux acheter les fournitures scolaires. Les livres ne sont pas chers, les prix sont même très abordables. Les livres se vendent entre 2000, 3000 et 5000 francs Cfa, ça dépend des niveaux seulement», souligne-t-il.