CINQ TAXIS À GAZ EN CIRCULATION
UNE GRANDE PREMIÈRE DANS LE TRANSPORT URBAIN À DAKAR
Des taxis circulant au gaz de butane ! Une innovation de taille et une grande première dans le secteur du transport en commun. Face à la cherté du carburant et à la forte consommation, des transporteurs se sont dotés de véhicules à gaz naturel qu’ils ont transformés en taxis. Actuellement cinq taxis "jaune-noir" de marque iranienne, circulent de façon presque en catimini dans la capitale Dakar.
Jusqu’ici, le choix entre moteur essence ou diesel se pose à tout taximan ou particulier propriétaire de voiture puisque le carburant coute trop cher au Sénégal (entre 800 et 900 francs CFA, le litre). Une éternelle équation difficile à résoudre. Face à cette situation, des transporteurs et taximen dakarois ont pu trouver une solution alternative judicieuse et économique : des taxis à gaz ou voitures Gpl (Gaz de Pétrole Liquéfié). Ce sont des voitures pour taxis qui ne consomment que du gaz naturel ou gaz liquide comme celui destiné aux briquets, à la place du gas-oil ou essence comme carburant automobile. Ces taxis "jaune-noir" de type particulier que nous avons visités, sont équipés d’une bonbonne de gaz naturel placée à la malle arrière de la voiture.
Rien de plus et le tour est joué ! Pour Pape Mboup un des précurseurs au volant d’un taxi à gaz, "le produit est très économique. Nous sommes à la deuxième semaine d’essai, et jusqu’ici, il n’y a aucun problème ! Avec une bonbonne de gaz que nous achetons à 13.000 francs CFA, nous pouvons rouler toute la journée. Alors qu’avec l’essence, il faudra entre 17.000 et 20.000 francs CFA d’essence pour pouvoir circuler du matin au crépuscule". "Mieux, le moteur est très silencieux et sa consommation est assez faible" se réjouit Pape Mboup.
Le Sénégal comme la plupart des pays non-pétroliers, s’apprête à inaugurer une ère nouvelle dans l’évolution du secteur des transports avec l’intrusion du gaz liquide en tant que carburant automobile. Au dehors des cinq taxis mis en essai dans la circulation dakaroise à la faveur de l’alliance entre deux concessionnaires connus de la place et d’autres transporteurs, des chauffeurs propriétaires comptent également investir dans la filière des voitures à gaz. A en croire Cheikh Ndiaye Téranga, président du syndicat des taixmen et transporteurs, les voitures à gaz constituent aujourd’hui une’ seule alternative sûre comme carburant automobile "le prix à la pompe de l’essence ou gaz oil coute tellement cher que les investissements risquent de se raréfier dans ce domaine." Et le syndicaliste d’ajouter "je fais partie des premiers transporteurs à acquérir des taxis à gaz. Depuis presque trois semaines, ces véhicules sont en circulation dans Dakar. Pour une bouteille de gaz vendue à 13.000 francs CFA, on peut parcourir 300 km comme Dakar-Touba, presque en aller/retour ! Alors qu’avec l’essence, il faut au minimum débourser 20.000 francs CFA pour "aller simple" à Touba" nous explique Cheikh Ndiaye Téranga.
La voiture à gaz coute environ huit millions francs CFA chez le concessionnaire sénégalais. Certes, l’innovation est de taille ! Mais, question lancinante, est-ce toutes les garanties de sécurité ont été obtenues avant la mise en circulation de tels types de taxis ? Et surtout dans un pays aussi ensoleillé que le Sénégal où il est toujours indiqué de ne pas exposer au soleil et à la forte température des produits inflammables comme les bonbonnes de gaz. Un technicien en automobile qui a travaillé dans ce projet nous explique que le gaz naturel pour automobile n’a rien à voir avec le gaz butane pour cuisine. "Ici, il s’agit du gaz liquide moins toxique. Mieux, la bonbonne est bien sécurisée dans la malle arrière du véhicule avec des antichoc egt la probabilité de risque est très faible" rassure notre interlocuteur, qui fait l’économie des détails techniques des autres précautions prévues pour mieux sécuriser les voitures à gaz.
Il faut espérer que l’expérience innovante des taxis à gaz soit probante pour un carburant alternatif économique et moins cher.