COTE D'IVOIRE : OUATTARA DEMANDE AUX PRO-GBAGBO DE REVENIR DANS LA COMMISSION ÉLECTORALE
Daoukro (Côte d'Ivoire), 15 sept 2014 (AFP) - Le président ivoirien Alassane Ouattara a appelé le parti de son prédécesseur Laurent Gbagbo à reprendre sa place au sein de la commission électorale indépendante (CEI), cruciale pour la présidentielle de 2015, dont la principale formation d'opposition s'est retirée samedi.
"Je demande au FPI (le Front populaire ivoirien) de revenir à la CEI", a déclaré M. Ouattara lors d'une visite de trois jours à Daoukro (centre). Le parti pro-Gbagbo a annoncé samedi qu'il se retirait de cette entité, qui a joué un rôle fondamental dans le scrutin d'octobre-novembre 2010.
La CEI avait annonçait la défaite de l'ancien chef de l'Etat, qui en refusant ce résultat précipita le pays dans le chaos. "Les places de ceux qui sont partis sont là. S'ils veulent revenir un jour, ils seront les bienvenus.
S'il ne veulent pas revenir, la vie continuera sans eux", a de son côté estimé Bruno Koné, le porte-parole du gouvernement, lundi lors d'une conférence de presse. "Mais notre souhait est que tous les acteurs soient contributeurs de ces élections", a-t-il poursuivi, appelant l'opposition à "arrêter la politique politicienne".
"La page des élections de 2010 est définitivement tournée. Il ne faut plus s'accrocher à quelques brindilles pour alerter la communauté internationale sur le fait qu'il y aurait des soi-disant mésententes entre acteurs politiques ivoiriens", a affirmé M. Koné.
Le FPI a annoncé samedi son retrait de la CEI, notamment au motif que son président Youssouf Bakayoko, récemment réélu à ce poste, n'est "pas crédible" et a "une grande responsabilité" dans la crise post-électorale de 2010-2011, qui fit plus de 3.000 morts en cinq mois.
Youssouf Bakayoko est "un grand professionnel qui pourra conduire le processus électoral à son terme", a au contraire souligné Alassane Ouattara. La Côte d'Ivoire sort d'une décennie de crise politico-militaire, dont les violences de 2010-2011 constituent l'épilogue sanglant.
Dans ce contexte, la présidentielle de 2015 est cruciale, puisqu'elle est censée parachever la stabilisation du pays. Seul le président Ouattara est pour l'instant candidat déclaré mais, pour les partenaires de ce pays, la participation du FPI au processus, ainsi qu'à l'élection, est essentielle à la réussite du scrutin.