CÔTE D’IVOIRE : LEVÉE DES SANCTIONS CONTRE TROIS QUOTIDIENS PRO-GBAGBO
Abidjan, 18 avr 2014 (AFP) - L'organe de régulation de la presse écrite ivoirienne a décidé la levée des mesures de suspension de parution qui frappaient trois quotidiens proches de l'ancien président Laurent Gbagbo, a-t-on appris vendredi auprès du Conseil national de la presse (CNP).
Les quotidiens, Le Temps, Aujourd'hui et le Quotidien d'Abidjan (pro-Gbagbo, opposition) pourraient donc paraître à nouveau samedi.
Cinq journaux ivoiriens dont quatre proches de l'opposition étaient suspendus depuis mardi par le CNP, une décision jugée "abusive et arbitraire", par les patrons de ces organes de presse.
Le CNP explique, dans un communiqué, avoir levé les mesures infligées à ces trois journaux parce que leurs responsables "ont non seulement reconnu leurs fautes, mais pris des engagements fermes de se conformer aux règles de la profession".
Le CNP avait interdit de parution pendant deux semaines les quotidiens pro-Gbagbo (Le Temps, Aujourd'hui, Le Quotidien d'Abidjan) pour avoir traité le président ivoirien Alassane Ouattara de "dictateur".
Bôl'kôch, hebdomadaire satirique du Front populaire ivoirien (FPI), le parti de M. Gbagbo qui a pris "un mois" pour avoir présenté le président Ouattara avec "des traits de visages exagérément déformés", n'est pas concerné par cette décision de "grâce".
Cependant Soir Info (indépendant) est disponible depuis vendredi dans les kiosques à journaux après avoir épuisé sa suspension. Le quotidien indépendant était suspendu pour trois parutions pour avoir publié, en pleine psychose d'épidémie d'Ebola en Guinée, voisine, l'interview d'un expert disant qu'on "ne doit pas cesser de manger de la viande de brousse", prenant ainsi "le contre-pied d'un communiqué gouvernemental", qui a interdit la consommation de l'agouti, gros rongeur de brousse et du porc-épic.
Le porte-parole des journaux suspendus, César Etou avait dénoncé une "forfaiture", invitant le CNP à "rapporter ces décisions abusives et arbitraires".
Économiquement très fragile, la presse ivoirienne est connue pour ses partis pris très marqués et son ton souvent virulent, qui en ont fait une caisse de résonance essentielle pendant la longue décennie de crise politico-militaire qu'a traversée la Côte d'Ivoire depuis la fin des années 1990.