DANGOTE SORT LE CHÉQUIER
DES AGENTS DE SA CIMENTERIE IMPLIQUÉS DANS LA MORT DE SEPT VILLAGEOIS AU NIGERIA
Impliquée dans la mort de sept villageois de Gboko, la direction de la cimenterie Dangote de la zone a préféré transiger et payer une compensation financière. Ce qui a semblé contenter même la justice, qui ne semble pas être intervenue dans l’affaire.
Dangote est un homme d’affaires réputé, ainsi que, disent certains journaux, la première fortune africaine. Au Sénégal, il est surtout connu pour sa cimenterie, établie à Pout, et dont les péripéties à la construction et à l’ouverture ont fait les choux gras de la presse.
Au Nigeria, son pays d’origine, il possède en plus de cimenteries (environ cinq), une grosse raffinerie de sucre, ainsi que de minoteries, et d’autres investissements. Il n’y a pas qu’au Nigeria qu’il a investi. Mais nous nous attachons ici à ce pays, parce que l’on y a appris à connaître une autre facette du chef d’entreprise.
La revue électronique Global Cement, spécialisée dans l’information sur le ciment, nous apprend que parfois, Dangote cement passe par-dessus les lois et la justice pour régler elle-même ses problèmes, et ce, quelqu’en puisse être le prix.
La revue indique que la direction de la cimenterie Dangote établie dans la région de Gboko dans l’Etat de Benue, au Centre-Est du Nigeria, vers la frontière avec le Cameroun, a été reconnue en mars dernier, coupable de la mort de sept personnes ainsi que de nombreux blessés dont certains graves, parmi la population locale.
Ces morts et ces blessés sont consécutifs à une attaque perpétrée par les gardes de l’usine de Dangote, à l’encontre des populations locales, suite à une dispute qui avait opposé un jeune habitant et l’un des gardiens. Les autres vigiles attachés à l’usine se sont alors adonnés à une opération massive de représailles à l’encontre des villageois.
Il a fallu qu’une enquête soit ouverte par la Commission nationale nigériane des Droits humains, qui établit la responsabilité de la direction de l’usine, pour que cette dernière accepte de verser une compensation financière aux familles des victimes, et que l’affaire soit étouffée. La police et la justice ne semblent pas être intervenues, malgré les morts.
Dorénavant, les populations de Pout, où la cimenterie sénégalaise de Dangote devrait bientôt ouvrir, sont prévenues. Dangote et ses hommes semblent habitués à faire la loi eux- mêmes.
Et pour eux, on le voit au Nigeria, une vie humaine se calcule en argent.