DE LA NÉCESSITÉ D’AMÉLIORER LA QUALITÉ DE L’INFORMATION
POUR ATTIRER LES INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS
La qualité de l’information est un facteur clé pour attirer plus d’investissements étrangers dans le secteur minier. D’imminents économistes, experts financiers et juristes se sont penchés sur la question.
Les résultats de l’étude sur «Les mines au Sénégal : analyse du marché 2015», ont été présentés hier à l’occasion du colloque qui a réuni les acteurs miniers au Sénégal. Le Sénégal dispose, selon ce rapport, d’importantes ressources minières. Si le phosphate et le calcaire qui sont exploités depuis les années 80 sont menacés par l’épuisement, d’autres comme l’or et le zircon sont d’exploration récente, mais connaissent une évolution favorable.
Le premier lingot d’or a été découvert au Sénégal seulement en 2009, cela n’empêche ce pays de se positionner à la 13 place de producteurs d’or sur 50 pays africains. Environ une trentaine de sociétés sont présentes dans la filière aurifère du Sénégal. Ces développements, relève l’économiste Sidy Diop, «ont aujourd’hui hissé le métal précieux au rang de première ressource minière de revenus à l’exportation du pays».
Le Sénégal qui possède par ailleurs la 3ème plus grande réserve de zircon et d’ilménite au monde commence à exploiter ce minerai depuis 2014. Le fer quant à lui présente un potentiel qui n’est pas encore exploité. Cela dit, il est aussi important pour les acteurs miniers du Sénégal de réfléchir sur la manière d’attirer les investissements.
François Leveque, professeur à l’Ecole des mines de Paris et fondateur du cabinet Micro-économie, qui a réalisé l’étude, a identifie l’importance de l’information économique pour attirer les investissements étrangers. «C’est un facteur clé qui guide la décision des investisseurs. Les pays qui disposent de la meilleure base d’information bénéficient d’un quart d’investissements supplémentaires», a-t-il dit.
L’Afrique, de manière générale, n’est pas bien placée pour ce qui est de la disponibilité et de la qualité des informations économiques. «C’est ce constat qui nous a conduit à créer Eco d’Afrique pour réaliser des monographies pour faciliter et permettre d’accroître les investissements directs étrangers», a-t-il révélé.
Avant de poursuivre : «En Afrique, le Sénégal fait partie des bonnes écoles grâce aux statistiques réalisées par l’Ansd.»
Le privé appelé à soutenir les efforts de l’Etat
Pour sa part, le ministre de l’Industries et des Mines, Aly Ngouille Ndiaye, a magnifier la rencontre qui, selon lui, s’inscrit dans la même dynamique que le Plan Sénégal émergent (Pse), de hisser le Sénégal au rang de hub minier. «Identifier parmi les six secteurs les plus prioritaires du Plan Sénégal émergent, les mines sont un important projet pour le chef de l’Etat», a-t-il dit.
Dans le cadre du Pse, le gouvernement sénégalais veut «développer l’exploitation du phosphate fertilisant, accélérer l’exploitation du zircon et de l’or, mais également relancer les mines de fer de la Falémé et d’encadrer les mines artisanales».
Mais cela requiert des financements importants. «C’est un secteur d’investissement privé par excellence. J’exhorte alors le secteur privé à soutenir les efforts engagés par l’Etat», déclare le ministre. Jean Pierre Gaudel, fondateur de
Paris Corporate finance, a noté toutefois que l’argent ne manque pas. «Ce sont les dossiers d’investissement de qualité qui manquent selon les investisseurs », soutient-il.