DES GANGSTERS DICTENT LEUR LOI
PEUR SUR «MBEDOU « FASS
C’est la psychose des actes d’agression suivis de vol en réunion avec usage d armes blanches au quartier «Mbédou» Fass de la banlieue dakaroise. Les habitants de la localité vivent la peur au ventre et font souvent l’objet de raids des gangs de malfaiteurs, élargis récemment de prison. Les passagers de véhicule de transport en commun paient le plus lourd tribut.
La sortie de prison des caïds de «Mbédou» Fass ainsi que leurs «lieutenants» provoque des grincements de dents et surtout une peur bleue de la population. Des groupes de loubards - qui écumaient la zone avec usage d armes blanches (coupe-coupe, couteaux et gourdins…) - ont été relâchés dans la nature.
Ils avaient été interpellés et déférés au parquet par le commissariat du poste de police de la commune de Yeumbeul nord pour des actes de vols en réunion avec violences et usage d’armes blanches. Depuis l’élargissement de la bande de racaille, les riverains de l’arrêt «Mbédou» Fass vivent dans l’inquiétude et le désarroi.
Des gangs d’agresseurs – craints, et qui dictaient leur loi en bandes organisées – ont repris du service dans la cité. Mais, la nouvelle de leur remise en liberté a créé un terrible vent d’appréhension et de panique chez les habitants du quartier. Ces derniers peinent à dormir du sommeil du juste et se terrent souvent chez eux.
Ici, il est systématiquement déconseillé de mettre le bout du nez au dehors, à certaines heures de la nuit ou aux premières lueurs de l’aube. Les malfrats – armés tout le temps de machettes ou d’objets contondants dissimulés sous les habits – circulent pendant la nuit et traquent des proies dans les ruelles de la localité.
Ils se pointent dans des coins sombres de la cité et guettent l’arrivée éventuelle des habitants de la zone. Ils interceptent et détroussent les gens qui quittent leurs domiciles pour aller accomplir leur prière matinale dans la mosquée du coin ou se rendre à leur lieu de travail.
Lorsqu’ils tombent sur des durs à cuire, ils brandissent leurs armes et usent de la méthode forte pour tenir en respect les récalcitrants. Mais, depuis quelques temps, ils ont changé de modus operandi, d’horaires et de lieu de prédilection. Des patrouilles de sécurisation policière réclamées
En effet, juste après la prière du crépuscule (tiimis), ils envahissent maintenant l’arrêt cars du quartier et se font passer pour des apprentis chauffeurs ou rabatteurs de véhicule communément appelés «coxeurs».
Aussi, profitent-ils de la moindre occasion pour sévir. Tandis que d’autres rôdent autour des véhicules stationnés à l’arrêt, à la recherche d’éventuels clients, et traquent du regard les passagers et passagères peu attentifs pour leur chiper leur téléphone portable et pochette avant de se volatiliser dans les ruelles mal éclairées. Ils opèrent en bande organisée et s’attaquent aux gens.
«Ils se pointent ici juste après la prière du crépuscule. Ils se fondent dans la masse de passagers, jouent des coudes et feignent d’embarquer. Ils traquent du regard les passagers qui manipulent leur cellulaire à l’intérieur des véhicules ou les passagères détentrices de sac à main pour les arracher.
Quand les victimes descendent en catastrophe du véhicule pour pourchasser les voleurs, d’autres individus-complices se dressent sur leur chemin pour les distraire, permettant ainsi à leurs compagnons de s’échapper. Ces genres de scène sont fréquentes ici. Il suffit de se rendre là-bas aux environs de 21h pour en avoir le cœur net. On voudrait des patrouilles de la police», nous confient des vendeuses du coin. Notre visite dans le quartier nous a permis de tâter le pouls des habitants. Le sentiment d’affolement et d’insécurité semble être la chose la mieux partagée.
«Ils sont redoutables et sans pitié. Ils agressent les gens et les dé- pouillent de leurs biens. Ils utilisent des machettes, des gourdins et autres couteaux pour attaquer les gens», ont déclaré, hier, des habitants de la cité.
Qui poursuivent, «à une certaine heure de la nuit ou de l’aube, aucun habitant n’ose sortir de sa maison pour aller vaquer à ses occupations ou se rendre dans les boutiques pour faire des emplettes. Ils nous pompent l’air et nous rendent la vie infernale. Nous vivons présentement la peur au ventre. Ils s’attaquent, en particulier, aux gens qui partent au travail à l’aube ou qui vont à la mosquée.
D’où notre inquiétude et peur», soutiennent-ils. La remise en liberté des bandes de malfaiteurs a suscité une vague d’indignations et de levée de boucliers au sein de la population. Celle-ci croit dur comme fer que Dame Justice aurait dû avoir la main plus lourde sur les caïds et leurs gangs respectifs.
«Nous ne pouvons pas comprendre que des bandits qui agressaient et dépouillaient la population soient condamnés à des peines de moins de 10 ans. Ils sont nuisibles et nocifs à la société. Ce sont des drogués dangereux. Quand ils sont en manque, ils reprennent service.
Ils terrorisent les habitants. Nous voudrions que les éléments de la police qui abattent un travail de titan tous les jours soient renforcés et équipés davantage de moyens logistiques et humains», tonnent-t-ils.