DES ÉTUDIANTS INFORMÉS ET PLUS RÉCEPTIFS AUX MESSAGES
SANTE SEXUELLE
Etant actif sexuellement, un étudiant a confié qu’il se protège lors des rapports sexuels. La sexualité ne relève donc pas d’un tabou chez lui. Contrairement à d’autres qui sont gênés d’en parler.
Contrairement à certains étudiants sou- vent gênés d’évoquer toute question relative à la sexualité, Oumar Siby, lui, assume sa vie sexuelle. Il déclare être bien conscient des dangers à avoir des rapports sexuels non protégés.
« J’ai une vie sexuelle, par conséquent, je me protège. La sexualité ne constitue nullement un tabou pour moi. Sauf que je ne m’approvisionne pas en préservatifs au centre de l’Ucad, mais ailleurs. C’est la première fois que je viens ici », confie-t-il.
Aboubacry Dia, même s’il admet n’avoir pas encore une vie sexuelle, avoue avoir reçu auparavant des informations sur la santé de la reproduction, la prévention du Vih/Sida et des Ist, les grossesses non désirées. Il conseille ainsi à ses camarades de se protéger s’ils doivent avoir des relations sexuelles.
Car, selon lui, les « Ist, le Vih en premier, peu- vent ruiner à jamais la vie de quelqu’un, surtout d’un jeune, à cause de la stigmatisation ». Alors que, poursuit-il, « on doit aider les personnes affectées à vivre mieux ».
Il fustige néanmoins que « dans les programmes d’éducation, il n’y a pratiquement rien sur la santé de la reproduction ». Selon lui, au lycée, ils avaient l’habitude de faire des exposés. Mais, cela s’est estompé peu à peu.
Pis, dans l’espace universitaire, aucune disposition n’était prise pour informer les étudiants sur la santé de la reproduction, notamment les rapports sexuels non protégés avec ses inconvénients comme les Ist/Vih/Sida, les grossesses non désirées, les avortements clandestins, etc. « Peut- être que c’est de là d’où vient le problème ? » s’interroge Aboubacry Dia.
Leader-élève-animateur (Lea) dans son lycée, El Hadj Malick Dia, un étudiant de 22 ans, très au fait des questions relatives à la santé de la reproduction pour avoir suivi plusieurs séances d’information et de sensibilisation dans ce domaine, éprouve aujourd’hui des difficultés à sensibiliser ses pairs.
« En tant qu’ étudiants, des amis et moi voulons informer nos camarades et mettre en place à l’université des Clubs d’éducation à la vie familiale comme dans certains établissements secondaires, mais jusqu’à présent, nous ne sommes pas parvenus à le faire », confie-t-il.
Et pour cause : « Nos camarades rétorquent souvent qu’ils n’ont pas le temps. En plus, il y a les grèves répétitives qui gangrènent l’université », explique El Hadj Malick Dia qui est d’avis que « si les étudiants étaient plus informés, ils seraient plus réceptifs aux messages qu’on leur livre sur la santé sexuelle et reproductive ».
Dans ce cadre, plaide Clarisse, une étudiante de 24 ans : « Nous avons besoin de conseils, de suivi pour améliorer notre condition de vie. Si je suis présente aujourd’hui ici, c’est pour orienter mes camarades étudiants certes, mais en même temps recevoir des conseils ». Elle fait d’ailleurs savoir que la sexualité ne devrait nullement relever d’un tabou.
« On doit en parler, et si quelqu’un a besoin d’in- formations, de conseils, ces derniers doivent être disponibles et accessibles ». Surtout que, selon elle, les jeunes sont « très exposés » dans la mesure où beaucoup d’entre eux ne sont pas conscients de leurs actes.
Ce qui les pousse à ne prendre aucune précaution quand ils ont des rapports sexuels. Tout de même, Clarisse invite les jeunes qui le désirent « à s’abstenir, à rester sur le droit chemin et non sur une mauvaise pente comme certains qui ne pensent qu’à la belle vie, sans se soucier des fâcheuses conséquences pouvant survenir ».