DÉFÉRÉS AU PARQUET, SERIGNE SALIOU MBACKÉ ET IDY KÂ ONT ÉTÉ… RELÂCHÉS
COUPS DE FEU DANS LES LOCAUX DE LA BRIGADE DE TOUBA
L’avis de Serigne T. Mb., petit-fils de Serigne Touba, résume ce que l’on appelle désormais une énième affaire de Touba classée sans suite : "Même si le commandant de brigade avait été touché par exemple, l’affaire serait sans suite !".
Effectivement l’affaire des échanges de coups de feu dans les locaux de gendarmerie est en passe d’être classée. Car déférés au parquet pour usage illégal d’armes à feu, outrage à agents, intimidationet menaces, les nommés Serigne Saliou Mbacké, transporteur "mbacké-mbacké" et Idy Kâ, président du syndicat des chauffeurs et transporteurs ont été tout bonnement relâchés.
Alors que certains observateurs épris de justice les voyaient déjà sous mandat de dépôt pour faits graves. Surtout des faits commis dans l’enceinte d’une institution comme la gendarmerie nationale.
Convoqués , hier lundi, dans les locaux de la brigade de gendarmerie de Touba, les nommés Serigne Saliou Mbacké et Idy Kâ ont été finalement déférés au parquet de Diourbel. Une fois présentés au procureur de la République, ils ont été tous les deux relâchés. Sans aucune forme de procès !
"Même si le commandant de brigade avait été touché, ce que l’on n’aurait jamais souhaité, l’affaire serait classée sans suite", tonne Serigne T. Mb. un des petits-fils de Serigne Touba épris de justice, joint au téléphone depuis Touba à propos de cette affaire.
Tout a basculé après le saccage d’un autobus appartenant au marabout-transporteur Serigne Saliou Mbacké dont les chauffeurs sont accusés d’avoir outrepassé le règlement intérieur de la nouvelle gare routière de Touba. Un nouveau règlement qui exige désormais aux chauffeurs de prendre leur départ et leurs clients à partir de la gare routière.
Des mesures que certains transporteurs et chauffeurs récalcitrants ne voulaient pas appliquer. A preuve, ils continuaient toujours de racoler les passagers dans les coins et recoins de la ville sainte de Touba. Une violation qui avait poussé certains syndicalistes et responsables de la gare à dresser une barrière sur la route de tout autobus quittant les "points-départs" illégaux.
Des entrefaites qui avaient malheureusement provoqué des casses puisqu’un autobus appartenant à Serigne Bi a été saccagé à la sortie de la ville pour avoir violé le règlement intérieur de la gare routière. Informés par leurs talibés-chauffeurs, Serigne Saliou Mbacké, transporteur "mbacké-mbacké" et Idy Kâ, président des chauffeurs et transporteurs de Touba avaient débarqué, tour à tour, dans l’enceinte de la brigade de Touba.
Hier, ils ont été tous les deux déférés au parquet avant d’être relâchés. "Ce déferrement est une simulation destinée aux épris de justice car je savais que l’affaire n’allait pas avoir de suite. Parce que les lois et règlements de la République du Sénégal ne s’appliquent pas à Touba. C’est vraiment dommage", s’étrangle Serigne Fallou Dieng, petit-fils de Serigne Touba et président du cercle des soufis du Sénégal que Le Témoin a joint au téléphone depuis la ville sainte du mouridisme.