EN COULISSES : ENQUETE DE CE LUNDI
BILAN NOYADE 2014 : 188 morts et 39 rescapés
227cas de noyade dont 188 morts et 39 rescapés. C’est le bilan établi par la Direction de la protection civile (DPC) dans son rapport 2014 et présenté hier, lors de la cérémonie de célébration de la journée mondiale de la protection civile. “La région de Dakar a enregistré le plus grand nombre de décès”, a précisé l’Agence de presse sénégalaise (APS) qui a exploité le rapport portant sur la période du 1er janvier au 31 janvier 2014. Selon la même source, la situation de Dakar s’explique par “la forte affluence de personnes sur les plages interdites où la présence des roches, de sable mouvant, de déchets industriels ou ménagers rendent leur accessibilité difficile aux services de secours et de sauvetage”. “L’entêtement des populations à fréquenter les plages interdites à la baignade”, le “non-respect des consignes de sécurité”, l’insuffisance des maîtres-nageurs et des surveillants de baignade” et “l’insuffisance des équipements d’intervention appropriés”, sont aussi pointés du doigt. Le recensement de toutes les plages interdites et des zones de traversée par embarcation, en vue de les doter en nombre suffisant de maîtresnageurs est recommandé aux maires. Ainsi que l’implication des Associations sportives et culturelles (ASC) dans la sensibilisation des populations.
“GORGUI”/STRATÉGIE
Comment se porte Gorgui, attaqué de tous bords ? Selon ce que nous rapportent des responsables du Pds qui le voient, il continue encore et toujours à prêcher pour la mobilisation. Il reçoit les femmes de la banlieue ; section par section, leur précisant d’ailleurs qu’il compte beaucoup plus sur les femmes que sur les hommes. De moins en moins, Me Wade cache son jeu. Autant il essayait de gérer avant les formes en “associant” Abdoul Aziz Diop par exemple ou Aïda Diongue dans son réquisitoire , autant il va désormais droit au but, ne parlant que de son fils. Il reconnaît se battre pour son fils et compte sur la mobilisation des femmes. A noter aussi qu’il va continuer à recevoir des responsables et militants durant toute la semaine. C’est dire que le mois de mars qui démarre ne sera pas de tout repos pour le Secrétaire général du Pds Me Abdoulaye Wade qui sert aussi des clins d’oeil bien ajustés aux personnes du troisième âge qu’il espère avoir dans son camp. Est-ce à dire que Me Wade n’a plus grande foi en ces lieutenants en pantalon-chemise… ?
INSURRECTION
“Abdoulaye Wade n’est pas dans une logique de dialogue. Il prépare une insurrection.” La révélation est de Amath Dansokho, invité hier dans l’émission dominicale “Grand jury” de la Rfm. Le ministre d’Etat auprès du président de la République a toutefois promis que l’ancien président ne pourra pas semer la confusion, car la république sera défendue. Il a d’ailleurs promis que Wade passera par son corps pour arriver à ses fins. Au cas contraire, il va se conformer aux règles de la République. Le président d’honneur du Parti pour l’indépendance et le travail a fait savoir qu’il était, il y a une semaine, dans une logique de jouer un rôle de médiation entre Me Wade et son successeur au pouvoir et ex-protégé Macky Sall. “J’en ai même informé ses lieutenants lors d’un déjeuner au Terrou-bi. J’en ai parlé au président, il m’a donné l’autorisation il y a trois jours”. Mais apparemment, l’ancien secrétaire général du Pit semble renoncer. Sur les propos de Wade accusant le président Sall d’être fils d’esclave et d’anthropophage, Dansokho estime que si Wade les avait tenus dans un pays civilisé comme la France (sic), il serait envoyé en prison.
TANOR/WADE
OTD a invité, les responsables du Parti Démocratique Sénégalais (Pds) dirigé par Abdoulaye Wade à se déterminer et à prendre leurs responsabilités par rapport aux propos “d'un autre âge”, tenus par leur Secrétaire Général. C’était avant-hier au sortir de leur réunion politique. Le leader du Ps estime en effet que “les propos d’Abdoulaye Wade sont inadmissibles, inacceptables et inconcevables. Ils le sont encore plus venant d'un ancien Chef d'Etat”. Le responsable socialiste pense qu”on doit faire des mises en garde à l'ex- Président” et que ceci serve “d'électrochoc” à tout un chacun. Afin qu’à l'avenir, “plus personne ne puisse tenir des propos du genre”. Sur le même sujet, Ousmane Tanor Dieng a salué l'attitude du Président Sall pour le “mépris” qu'il a adressé comme réponse à son prédécesseur.
ARAMINE MBACKÉ
Accusé d’être un imposteur dans la famille Mbacké-Mbacké par la dame Oumy Thiam, qui l’accuse également d’escroquerie portant sur 549 millions, Serigne Aramine Mbacké a été “lavé” hier par les siens. En conférence de presse hier, à Touba, Serigne Abdou Khadre Mbacké a “réhabilité” le patron de Dangoté Industries Sénégal en revisitant l’arbre généalogique des Mbacké. “Aramine est le fils de Serigne Cheikh Mbacké, fils de Serigne Abib Mbacké, fils de Serigne Balla Yoni, fils de Serigne Mor Sokhna, fils de Serigne Mbacké Amina, fils de Serigne Ahmadou Sokhna Bousso, propre fils de Mame Maharame Mbacké, ancêtre des Mbacké”, a précisé Serigne Cheikh Mbacké Abdou Khadre. Et d’ajouter que “Sokhna Bousso Mbacké, mère de son 3ème grand-père, Serigne Mor Sokhna Bousso Mbacké, est la fille de Mame Saër Sokhna Bousso, lui-même fils de Mame Maharame Mbacké”. Ce qui fait dire aux conférenciers que Serine Aramine Mbacké est bel et bien un “Mbacké-Mbacké de souche”…
TAXAW TEMM
Longtemps absent de la scène politique sénégalaise, le leader du Mouvement Taxaw temm, le Pr Ibrahima Fall a effectué sa rentrée politique ce week-end à Thiès où il a démarré sa tournée nationale 2015. Le candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2012 compte ainsi sillonner le pays dans ses 14 régions. Selon la note l’annonçant, le Pr Ibrahima Fall qui veut reprendre contact avec ses militants et sympathisants, entend “informer, échanger, et recueillir les préoccupations de ses militants et sympathisants afin de mieux renforcer les structures et le projet de société de son mouvement qui s’articule autour des 4 R à savoir rassembler tous les patriotes, réhabiliter les valeurs cardinales, rétablir l’Etat de Droit et relancer l’Economie nationale”.
CNTS/FC
La Confédération Nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts /FC) a condamné les violences verbales constatées ces derniers temps dans le débat politique. Réuni ce samedi dernier, le secrétariat exécutif du syndicat a dénoncé le discours que certains politiques servent aux populations depuis un certains temps. “Cela remet en cause d’une manière très profonde nos valeurs et notre cohésion nationale, hypothèque nos acquis démocratiques, économiques et sociaux. Ce type de discours, ethnicisé et clanique, empreint de violences de toute sorte et de préoccupations personnelles, sont à la base des dérives et des conflits sociaux dans certains pays en Afrique et dans d’autres continents. Aucun sentiment ne saurait légitimer la tenue de propos attentatoires à la dignité humaine et à la cohésion nationale”, a dénoncé la Cnts dans un communiqué parvenu à EnQuête. En outre, le syndicat a condamné toute tentative d’installer l’instabilité et l’insécurité dans notre pays qui, à terme, risque de remettre en cause les stratégies de développement économique et de compromettre les retombées sociales attendues.
SÉNÉGALAIS RAPATRIÉS
Le président d’Horizon Sans Frontières, Boubacar Sèye, n’est pas content de la situation des nos compatriotes rapatriés de la Libye, depuis le vendredi 27 février. Pour lui, les dirigeants politiques sont les premiers responsables. “Le Sénégal, un pays pauvre où ceux qui dirigent plastronnent avec des déclarations de patrimoine évaluée en milliards alors que sa jeunesse se tue en Méditerranée en fuyant la misère”, fait-il savoir dans un communiqué. Une sortie au vitriol contre les manquements dans la gestion des affaires du pays dont est victime la jeunesse sénégalaise “sacrifiée, victime de mauvaise gouvernance, de l’incurie des pouvoirs publics et de la gestion clanique, clientéliste et partisane de l’Etat”, poursuit le communiqué. Par ailleurs l’organisation internationale de migrants (OIM) invite la Coopération Internationale, l’Union Européenne, et les Nations unies à auditer les États africains comme le Sénégal où l’aide au développement ne profite pas aux ayants droit, selon le communiqué.
MALI
En vue de mettre fin aux violences dans le Nord de son pays, le Mali a signé hier, à Alger, un “accord de paix et de réconciliation” avec une partie des groupes armés. Selon l’Agence française de presse (AFP), cet accord est destiné à “conclure les négociations débutées en juillet 2014 à Alger, les premières à rassembler l'ensemble des parties prenantes au conflit dans le nord du Mali, où a été lancée en 2013 une intervention internationale initiée par la France”. Toutefois, la Coordination des mouvements de l'Azawad qui regroupe plusieurs groupes rebelles comme le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), n’a pas encore approuvé le texte. La Coordination a demandé un “délai raisonnable” en vue de consulter les populations. Pour l’un de ses représentants, un “accord non partagé avec les populations a peu de chance d'être appliqué sur le terrain”. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, chef de file de la médiation internationale dans ce dossier, a relativisé la situation. “Le délai demandé exprime tout simplement l'ambition d'obtenir le maximum de soutien à l'accord et non une volonté de se désolidariser”, a-t-il déclaré. Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a appelé tous les groupes armés à signer l’accord “sans délai”.