EN COULISSES : ENQUETE DE CE MERCREDI
MANOEUVRES DE CONTRÔLE DU PDS : Me Wade freine la machine « Jeune »
On vous disait hier que c’est bien la guerre de tranchées qui se poursuit encore au Parti démocratique sénégalais (Pds). Malgré le semblant d’accalmie qu’on peut percevoir, lié au fait que les attaques semblent orientées contre le pouvoir, à l’interne, ça bouillonne encore. La preuve, la tête de la Responsable de la Commission féminine, Fatou Thiam, députée originaire de Saint-Louis, est sur la ligne de mire du camp des proches de Karim Wade qui veulent la mettre hors-circuit. Le motif avancé, écrivions-nous, est qu’elle ne serait pas politiquement active pour occuper ce poste stratégique. La commission féminine ne serait pas animée, aucune activité ne pouvait lui être créditée ces derniers mois, dénonce-t-on. Conséquence, le responsable de l’Union des jeunesses travaillistes libérales (UJTL) Toussaint Manga qui avait remplacé Bara Gaye a déjà convoqué une réunion à la Permanence du PDS ce mercredi. Eh bien ! Coup de théâtre, la rencontre qui promettait d’être houleuse a été reportée à une date ultérieure, nous renseigne-t-on. C’est Me Abdoulaye Wade en personne qui en a ainsi décidé, ajoute-t-on, depuis Paris où il se trouve. Beaucoup de responsables du PDS avaient déjà commencé à se parler pour sonder des dégâts collatéraux. Et des nervis avaient même commencé à être recrutés, dans des conditions obscures. Il faut dire que les partisans de Fatou Thiam avaient fini d’affûter toutes leurs armes, ne comprenant pas qu’on veuille la débarquer sans passer par les procédures prévues par le PDS. C’est donc dans la nuit que la décision a été prise de tout reporter jusqu’à nouvel ordre. La mesure qui a été signifiée aux responsables adultes a été répercutée chez les jeunes.
Reculer pour mieux sauter ?
Malgré ce recul, Me Abdoulaye Wade, nous dit-on, ne serait pas mécontent de voir Fatou Thiam céder la place à plus… karimiste. Nafissatou Diallo en l’occurrence. Gorgui qui aurait marqué “vu” sur le courrier qu’on lui a envoyé juste avant son voyage, a-t-il déjà choisi son camp ? Beaucoup le pensent qui estiment qu’Oumar Sarr aussi cautionne. Une tendance qui risque de se frotter à une autre du parti avec Modou Diagne Fada et son “armée” de jeunes. C’est dire que ça risque de saigner au propre comme au figuré et la bataille risque fort de déborder sur les adultes, car estime-t-on, les textes du parti ne permettent pas de démissionner un responsable qui n’est pas atteint par la limite d’âge. Encore faudrait-il que cela soit validé par le bureau national et que le remplaçant soit choisi parmi les délégués. Une affaire qui risque de revenir en force dans les prochaines semaines…
“POUVOIR SUPRÊME”
S’il y a quelqu’un qui doit être formé à l’usage correct des mots, c’est bien Moustapha Diop, ministre délégué auprès du ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, Chargé de la Microfinance et de l’Economie solidaire. Hier, il était bien incapable de faire la différence entre “magistrature suprême” et “pouvoir suprême. Aussi a-t-on pu entendre de sa bouche cette phrase ; “lorsque Macky Sall a accédé au pouvoir suprême…”. Et nous qui croyions que Seul Dieu avait ce privilège-là ? Eskey ! C’était à l’occasion de la première grande sortie du Directeur général du Fonds souverain d’investissements stratégiques (FONSIS), Amadou Hott, qui a annoncé la mise sur pied d’un fonds d’investissement multisectoriel, spécialement dédié aux PME sénégalaises, de 3 milliards de francs Cfa. Un fonds qui devrait permettre de créer et de consolider 1 600 emplois et d’en créer 1 000 nouveaux.
GAMBIE
Fadel Barro, porte-parole du mouvement Y’en a marre, demande au Président Macky Sall d’intervenir en Gambie en vue d’appuyer l’installation d’une démocratie dans ce pays. Dans une intervention faite hier dans le film “Silence by the gun”, tourné en la mémoire du journaliste Dayda Hydara, assassiné en 2004 en Gambie, Fadel Barro a soutenu que Macky Sall est habilité à intervenir en Gambie pour plusieurs raisons. D’abord parce qu’il fait partie des présidents les mieux élus en Afrique, mais aussi, dit le journaliste, Macky Sall a fait preuve de démocrate en décidant de ramener son mandat de 7 à 5 ans. Pour tout cela, le président sénégalais doit intervenir dans la situation qui prévaut présentement en Gambie.
GAMBIE (SUITE)
Le film “Silence by the gun”, produit par Article 19, a été sorti à l’occasion du 10e anniversaire de l’assassinat du journaliste Dayda Hydara. Des témoignages de défenseurs des droits humains, membres de la société civile et autres citoyens, donnent une idée de la situation fragile des droits humains en Gambie. Des journalistes comme Abdoulaye Ndiaga Sylla, ami et ancien compagnon du journaliste gambien, Madiambal Diagne et des membres de la presse gambienne, ont également porté des témoignages inédits sur Dayda Hydara. L’intervention de sa fille, Mari Hydara, racontant les conditions dans lesquelles elle a appris l’assassinat de son père alors qu’elle était à Londres, a fait verser de chaudes larmes à une assistance venue de tous les segments de la société.
CLASH
La cérémonie de lancement de l’étude sur le système de rémunération dans le public a bien failli s’achever en queue de poisson, hier. A l’origine, un accrochage verbal entre le ministre de la Fonction publique, Viviane Bampassy et Souleymane Joe Mané, secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de la santé. Après l’exposé du contenu de l’étude, les partenaires sociaux invités à la cérémonie ont pris la parole pour la critique. Et c’est pour avoir été interrompu par le ministre à son tour de parole que le Sg de la SYNTRAS/CNTS est sorti de ses gonds.
CLASH (SUITE)
D’après lui, ce n’est pas la première fois que le ministre arbore un tel comportement à son égard. Bien qu’invité à se calmer aussi bien par ses souteneurs que les alliés du ministre, il a, de façon vive et sèche, fait comprendre au ministre qu’il a les mêmes droits que tout le monde et qu’il n’accepterait pas un tel affront. Sa faute aurait été de dire qu’il ne serait pas question de supprimer les acquis obtenus par la lutte en matière d’indemnités. L’incident clos, Viviane Bampassy a d’un ton ferme indiqué qu’elle ne tolérerait pas de tels agissements. Car, dirat- elle, c’est elle la présidente de séance et en tant que telle, elle désire avoir en face d’elle des personnes responsables.
42ÈME PROMO CESTI
Les pensionnaires de la promotion Cheikh Tidiane Djigo, la 42e du Centre d’Etudes des Sciences de l’Information et de la Communication (CESTI), ont reçu hier leurs parchemins, sanctionnant trois années de formation. Une promotion composée de 8 journalistes radio, 13 en télévision et 10 en presse écrite. La cérémonie à la salle des conférences de l’UCAD 2 a vu la présence du secrétaire général du gouvernement, un ancien de l’école de journalisme de l’Université Cheikh Anta Diop de
Dakar. Dans son allocution, Abdoulatif Coulibaly a appelé ses cadets à faire du factuel leur credo. Car, “ce sont les faits qui font le journalisme et non l’opinion”, croit savoir l’ancien journaliste du Groupe Sud communication. La fille du parrain, représentant la famille, a tenu un discours émouvant sur son père dont le nom sera à jamais associé à cette 42e promotion du CESTI. Toutes nos félicitations à nos confrères Mamadou Makhfousse Ngom, Ousmane Laye Diop et Marlyatou Diallo.
IBK
Contrairement aux apparences, le président malien Ibrahima Boubacar Keita n’aime pas le sobriquet d’IBK. Et ce n’est pas son homologue tchadien qui dira le contraire. Hier, lors du panel des chefs d’Etat qui a mis fin au Forum sur la paix et la sécurité, Idriss Déby Itno, saluant son homologue malien, l’a appelé par son sobriquet IBK. Ce qui n’a pas eu l’heur de plaire au président malien qui, d’un signe de la main, lui a demandé de corriger. Mais cela n’a pas empêché son “frère” Déby de persister. Ce qui a fait rire le public.
SÉCURITÉ TATILLONNE
La sécurité présidentielle doit revoir sa méthode de travail. Elle a fait preuve de zèle, hier, lors du Forum sur la paix et la sécurité. Alors que les invités (ministres, chefs d’Etat major, ambassadeurs..) ont été priés de rejoindre la salle “Flamboyant” de l’hôtel King Fahd Palace, où devait se tenir le panel, la sécurité a carrément bloqué l’accès. Renseignement pris, elle exigeait des pins’s en plus des badges remis aux invités. Or, les pins’s en questions étaient distribués par le protocole on ne sait de quelle manière. Du coup, la plupart des invités se sont retrouvés coincés à la porte, y créant un embouteillage monstre. Les explications de Dame Babou, chargé des relations avec la presse, n’ont servi à rien. D’ailleurs, un incident a failli se produire entre un membre de la sécurité du Président et un ministre de la Défense d’un pays africain.
FUITES DE CAPITAUX
Les flux financiers illicites qui fuient les pays d’Afrique subsaharienne ont augmenté de 13,2% par an entre 2003 et 2013, selon un rapport de l’ONG américaine Global Financial Integrity (GFI), publié le 15 décembre et rapporté par Ecofin. Au total, sur dix ans, 582,9 milliards de dollars ont échappé de manière illicite à la région, a ajouté GFI qui se base sur les dernières données disponibles. Le Nigeria (10ème à l’échelle mondiale) arrive en tête des pays africains touchés par ce fléau, avec 157,46 milliards de dollars entre 2003 et 2012, suivi par l’Afrique du Sud (12ème à l’échelle mondiale), avec 122,14 milliards de dollars et l’Egypte (23ème à l’échelle mondiale), avec 37,68 milliards de dollars. A l’échelle de l’ensemble des pays émergents et en développement, les fuites de capitaux ont atteint 6 600 milliards de dollars entre 2003 et 2012. La facturation frauduleuse, notamment lors d'importations et d'exportations, serait une des principales tactiques permettant ces fuites de capitaux