EN COULISSES : ENQUETE DE CE MERCREDI
AFFAIRE BASSIROU FAYE : Le juge a bouclé l’instruction
Comme annoncé dans une de nos précédentes éditions, le doyen des juges a bouclé l’instruction du dossier Bassirou Faye depuis la semaine dernière. Maintenant, le juge Mahawa Sémou Diouf attend le réquisitoire définitif du procureur pour délivrer des ordonnances de renvoi en jugement et/ou de nonlieu. Qui de Tombong Oualy, Mouhamed Boughaled ou Saliou Ndiaye bénéficiera d’un non-lieu ? Ces trois policiers ont été inculpés pour le meurtre de l’étudiant Bassirou Faye survenu en août dernier, lors d’affrontements entre étudiants et forces de l’ordre. Premier à être arrêté, Tombong Oualy a toujours contesté les faits. Et même la famille de la victime ainsi que le principal témoin, l’étudiant Sette Diagne, l’ont déchargé en soutenant qu’il n’est pas le meurtrier. Ses collègues clament aussi leur innocence. A charge donc à la justice de démêler l’écheveau de ce crime qui a très tôt pris les allures d’une affaire d’Etat. D’ailleurs, elle a très vite fait réagir le chef de l’Etat : «Toute la lumière sera faite sur la mort de Bassirou Faye. Son meurtre ne restera pas impuni», avait assuré Macky Sall à la famille du défunt. Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Et les certitudes d’hier ne sont plus celles d’aujourd’hui. Car, quelques jours après le crime, le procureur Serigne Bassirou Guèye soutenait, lors d’une conférence de presse : «Nous avons suffisamment d’indices qui nous permettent de dire que nous tenons le bon suspect, afin de l’interpeller ». Mais l’interpellation du policier Tombong Oualy avait été froidement accueillie par la famille de la victime et les témoins de l’affaire qui n’ont eu de cesse de dire que le meurtrier est quelqu’un d’autre. D’où l’arrestation de deux autres Suspects
MOHAMMED VI
Le doute n’est plus permis, le souverain marocain se plaît à Dakar. Entre cérémonies officielles et descentes aux Almadies dans des restaurants huppés, Mohammed VI a fini par prendre goût à la vie dakaroise. D’ailleurs il a décidé de prolonger son séjour. En effet, le roi du Maroc qui devait quitter Dakar aujourd’hui pour Bissau avant de rallier la Côte d- Ivoire puis le Gabon, va rester encore quelques jours dans notre pays. Son départ est prévu vendredi prochain même si aucune date officielle n’est encore avancée. La centaine d’hommes privés qui l’accompagnent auront donc le temps demain jeudi de suivre le Forum B to B. Arrivé à Dakar mercredi dernier (20 mai), le roi du Maroc et le président Macky Sall ont coprésidé, le lendemain, jeudi 21 mai, la cérémonie de signature de 13 accords de coopération entre Dakar et Rabat. Des accords qui consolident un arsenal juridique déjà bien étoffé. ‘’Nous sommes aujourd’hui à plus de 100 accords avec le Sénégal, ça démontre une relation historique forte. Cela démontre également une ambition. Ces accords, ce qui les caractérise cette fois-ci, c’est qu’à 50% ils viennent orienter développement humain et projet de développement humain. C’est également des accords qui sont en relation avec le partage d’expertise’’, avait soutenu Salaheddine Mezouar, le ministre marocain des Affaires étrangères. Une manière bien subtile pour le royaume chérifien d’obtenir des marchés. En tout cas, beaucoup de présidents africains devraient s’inspirer de l’exemple du roi M.6, qui accorde une importance capitale au secteur privé. Et le fait de voyager avec plus de 100 hommes d’affaires marocains en est une parfaite illustration.
LOGEMENTS
Restons sur cette visite officielle du roi du Maroc au Sénégal. Et c’est pour signaler qu’hier, le président de la République Macky Sall et Mohammed VI ont présidé la cérémonie officielle de remise des premières clés de la Cité des fonctionnaires dont le coût global est de 37 milliards. Ce projet dénommé ‘’une famille un toit’’ est le fruit de la coopération entre les deux pays. Il entre dans le cadre du volet habitat du PSE qui ambitionne de faciliter l'accès à un logement décent aux Sénégalais à faibles et moyens revenus. La société sénégalaise Peacock Investments, maître d’oeuvre de ce projet immobilier lancé en juillet 2013, est le fruit d’un partenariat avec le groupe marocain, Holmarcom. 222 logements ont été livrés pour un total prévu de 2 850 habitations. Par la même occasion, le chef de l’Etat et le souverain ont réceptionné, ‘’symboliquement’’, 3 camions parmi les 800 gros-porteurs destinés à renouveler ce parc automobile. Là aussi, on retrouve l’implication du Maroc par le biais de Real Motors et Metamor, deux entreprises du royaume.
ALIOU SALL
Le débat politique est dominé depuis un certain temps par le problème des candidatures à la prochaine élection présidentielle dont la date n’est toujours pas connue. Mais de l’avis du maire de Guédiawaye, l’urgence est ailleurs. Selon Aliou Sall, l’objectif de son parti en l’occurrence l’Alliance pour la République (Apr) est d’aller aux élections et de les remporter. Et pour y arriver, poursuit-il, la priorité n’est pas dans une recherche effrénée d’alliance, mais plutôt ‘’dans le renforcement et l’élargissement des bases du parti’’. ‘’Ce sont surtout nos alliés du gouvernement qui parlent de candidature. Le débat sur la présidentielle est tellement sérieux qu’il ne doit pas tourner autour d’une personne’’, a soutenu hier Aliou Sall au sortir d’une journée de partage sur les projets éducatifs de la ville de Guédiawaye.
ALIOU SALL (SUITE)
A en croire le coordonnateur de la coalition Bby dans ce département, les élections, au Sénégal, c’est un exercice de liberté. ‘’Tout un chacun a la latitude de se présenter et sans bruit. Aujourd’hui, Dieu a fait que nous sommes dans le gouvernement et à l’Assemblée nationale avec nos alliés du Ps, de l’Afp, et d’autres formations politiques. Mais ce n’est pas une obligation pour ces partis alliés de dire qu’ils iront aux élections avec Macky Sall’’, a soutenu le frère cadet du chef de l’Etat. Avant de poursuivre : ‘’Chacun est libre de se présenter. Mais, il appartient aux électeurs d’élire le président de la République. Donc, la priorité, ce n’est pas de se prononcer sur untel ou un autre, mais de travailler pour être majoritaire. ’’Interpellé sur la coalition de l’opposition en gestation, Aliou Sall dit ne pas y croire. Et pour cause : ‘’Se retrouver et discuter ne veut pas dire que vous êtes une coalition ou vous avez un candidat. En réalité, ces leaders de l’opposition sont en train de marchander au cas où il y aurait un deuxième tour car je ne vois pas une personne parmi eux qui pourrait gagner les élections et ce au premier tour’’, croit savoir le président de l’Association des maires du Sénégal.
RACINE ET LA PRESSE
Racine Sy a eu mal hier et l’a fait savoir. La raison ? Une presse sousreprésentée, la télévision s’entend, à l’atelier de clôture de l’Agence sénégalaise de promotion touristique ASPT. Le président du conseil de surveillance de l’ASPT a qualifié de ‘‘manquement inacceptable la non-présence des télévisions pour un événement de cette dimension’’, déplorant spécialement l’absence de la chaîne publique (trop) et des stations privées (un peu moins). La présence concomitante au KFP du chef de l’Etat, Macky Sall en l’occurrence, pour une autre rencontre y est-il pour quelque chose ? Certainement. En tout cas, Racine a estimé qu’il fallait donner l’exemple avec la dimension communicationnelle. Simple digression avant d’entamer son propos.
RADDHO
La Rencontre africaine pour les droits de l’homme (Raddho), qui avait sonné l’alerte face à l’escalade de violence constatée au Burundi, suite à une violation des dispositions de la constitution, s’indigne de l’assassinat du célèbre opposant Zedi Feruzi, président de l’Union pour la paix et la démocratie (Upd) et de son garde corps, ce samedi 23 mai. Pour le secrétaire général de la Raddho, Aboubacry Mbodj, le gouvernement burundais doit impérativement ouvrir ‘’une enquête judiciaire diligente et impartiale pour que la lumière soit faite afin que les coupables soient traduits devant la justice’’. Dans le même communiqué de presse, la Raddho pointe l’index sur le gouvernement de Bujumbura, responsable à ses yeux ‘’des graves violations de droits humains commises sur les manifestants burundais contre le troisième mandat du président Nkurunziza. Il ‘’demande à l’Union Africaine et à la Communauté internationale de faire pression sur le Président Pierre Nkurunziza pour qu’il veille au strict respect des dispositions de la Constitution nationale et de l’Accord d’Arusha de 2000 qui limitent à deux le nombre de mandats présidentiels’’.
BAD
La dynamique démographique, la rapidité des migrations intérieures, la gestion des ressources naturelles sont entre autres les ‘’défis de taille auxquels l’Afrique fait face’’. Donald Kaberuka s’exprimait à l’occasion des 50èmes assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (Bad). Il estime que l’Afrique a fait des pas importants depuis une décennie. ‘’Cependant, rien n’est joué à l’avance. La réussite est au bout de l’effort. Le chemin est jalonné de montagnes à franchir. La mort, en mer Méditerranée, de jeunes abusés par des trafiquants qui leur font miroiter des eldorados imaginaires, reste une tâche et nous interpelle. En effet, bon nombre de montagnes restent à gravir’’, a averti le président sortant de la Bad, après 10 ans de direction.
BAD (SUITE)
Les 50èmes assemblées annuelles de la Bad ont été aussi une occasion pour parler des réalisations de l’institution financière. 25 milliards de dollars EU ont été mobilisés au cours des trois dernières reconstitutions du Fonds africain de développement (FAD). Sans oublier le triplement historique du capital de la BAD en 2010. Grâce à ces ressources, ‘’ces dix dernières années, la Banque a engagé 28 milliards de dollars EU dans l’infrastructure, dont 11 milliards pour l’énergie, 11 milliards pour les transports, 4 milliards pour l’eau et 2 milliards pour les TIC’’, se réjouit Donald Kaberuka. Par ailleurs, le président sortant de la Bad s’est félicité de ‘’la décision d’accroître les opérations du secteur privé de la Banque, qui ont été multipliées par dix au cours des 10 dernières années, passant de 200 millions à 2 milliards de dollars EU par an’’.
MALADES MENTAUX
Le président de l’Association sénégalaise pour le suivi et l’assistance aux malades mentaux (ASSAMM) a annoncé, hier, la création à Rufisque d’une maison qui se chargera de la prise en charge des malades mentaux. Selon l’Aps qui donne la nouvelle, Ansoumana Dione a soutenu qu’avec une telle initiative, l’ASSAMM se ‘‘conforme à ses missions’’. ‘‘Nous n’abandonnerons jamais les malades mentaux errant à travers le pays. C’est la raison pour laquelle, après la confiscation de notre Centre psychiatrique de Kaolack (...), nous allons ouvrir ici à Rufisque une maison pour venir en aide aux malades mentaux errants’’, a-t-il déclaré lors de sa conférence de presse tenue à Rufisque.