EN COULISSES : ENQUETE DE CE MERCREDI
BIEN MAL ACQUIS - 30 millions de dollars débusqués aux Etats-Unis
Après Monaco et Singapour, voilà New-York ! Plutôt les Etats-Unis d’Amérique où 30 millions de dollars, soit environ 15 milliards de francs Cfa ont été débusqués. Les Américains ont en effet déniché dans plusieurs comptes établis sur l’immense territoire des Etats-Unis d’Amérique ces sommes planquées par Karim Wade and Co. Le maquillage semblait parfait, mais c’était sans compter sur la perspicacité des
Américains, surtout lorsqu’il s’agit de faire un clin d’oeil à un…pays ami. L’investigation financière est à un tel point sophistiqué qu’il est presque impossible de verrouiller le système. Entre transferts, mouvements de fonds, placements, “investissements”, les Américains ont bien pu retracer l’histoire sombre de certains fonds qui se déambulent tranquillement entre Dakar, l’Asie et les places bancaires américaines. Ce n’est d’ailleurs pas une surprise puisque l’ancien ambassadeur des Etats-Unis au Sénégal, Lewis Lukens avait déjà déclaré que son pays collaborait avec le Sénégal dans le cadre de la traque des biens mal acquis. De sources dignes de foi, EnQuête peut assurer que l’information (selon laquelle des fonds appartenant à des pontes de l’ancien régime ont été retrouvés aux Etats-Unis) est entre les mains des plus hautes autorités de l’Etat du Sénégal qui ne s’empressent pas outre mesure de la divulguer. Pourquoi donc ?
Mystère et boule de gomme !
Les vacances de Lewis Lukens…
A propos de l’ex-ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique, Lewis Lukens, on ne dira pas qu’il s’ennuie après son départ tonitruant du Sénégal. Visiblement très à l’aise dans le pays très vert, humide mais surtout militaire de Vermont, Lewis Lukens que nous avons croisé le temps d’une croisière reste toujours fidèle à sa réputation de carpe. En vacances à Vermont où il possède une villa, il n’a pas voulu parler. Comme d’ailleurs les nombreux officiers de l’Armée américaine, très présents dans les déplacements du Président Sall dans un des Etats les plus green des Usa. Impossible de les faire parler… Et comme par hasard aussi, l’Etatmajor général des Armées sénégalaises, précisément par la présence du Général de Division, Mamadou Sow, était très représenté. Pour dire que les débats étaient importants. Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions.
MARY TEUW NIANE
Que de manoeuvres au sommet, après les tragiques évènements ayant entraîné la mort de l’étudiant Bassirou Faye. Dès que l’affaire a pris la place, tous les regards se sont immédiatement portés du côté du ministre de l’Enseignement supérieur, qui est de façon presque naturelle, fusible dans ce genre de situation. Selon nos sources, si les jours de Mary Teuw ne semblent pas comptés, malgré tous les bruits qui courent c’est parce qu’on considère en haut lieu qu’il n’est pas responsable des événements ayant conduit au décès de Bassirou Faye. Non seulement certains pensent qu’il est compétent, mais aussi on évoque une réunion ayant eu lieu au domicile du Premier ministre Mahammed Dionne, qui a porté sur la situation à l’Ucad, le week-end dernier. Au cours de cette réunion, des décisions ont été prises qui n’ont pas été suivies d’effet. Quatre ministres étaient présents et des engagements avaient été pris pour payer les bourses, sujet sensible. Non-paiement qui a fini par être la goutte d’eau ayant fait déborder le vase…. C’est dire que Mary Teuw Niane est presque assuré de ne pas se faire limoger. Sauf peut-être si la situation évolue jusqu’à un certain niveau.
UCAD
Retour à l’affaire Bassirou Faye. Pour dire que les experts vont commencer à débarquer ce jour à Dakar. Ce pour compléter les résultats de l’autopsie avec des rapports balistiques pour savoir la balle meurtrière vient de la Police ou d’éléments infiltrés. En tout cas le corps de l’étudiant est encore gardé et ne devrait être remis aux parents que lorsque le travail des experts étrangers sera épuisé.A noter aussi que parmi les personnes arrêtées avant d’être libérées, trois ne sont pas des étudiants. C’est dire que l’Ucad est un espace qui n’appartient qu’aux seuls étudiants…
PATERNITÉ
Lors de l’audience de la Cour suprême sur le rabat d’arrêt introduit contre une décision rendue en février dernier en faveur de Karim Wade, le procureur général Mamadou Badio Camara est venu à la rescousse du ministre de la Justice en affirmant être l’initiateur de la procédure. “J’ai moi-même formulé la requête. Ce n’est pas la requête du ministre”, n’a cessé de clamer hier le procureur général Mamadou Badio Camara. Une manière d’appuyer le démenti du ministre de la Justice, Me Sidiki Kaba. Dans un communiqué rendu public, le garde des Sceaux disait n’être pas l’auteur du rabat d’arrêt introduit contre la décision favorable à Karim Wade. Pour conforter le ministre, le parquetier s’est beaucoup évertué à dire qu’il est le seul et unique initiateur de la requête. “Je l’ai formulée de mon propre chef. La requête n’a pas été formulée sur la demande du ministre de la Justice (…) J’ai agi conformément à la loi”, a-t-il insisté.
CASSATION
Les avocats de Karim Wade se sont pourvus en cassation, hier, à 15h30, contre l’arrêt pris par la CREI avant-hier, attestant de sa capacité à juger le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade. L’annonce est de Me Seydou Diagne, un des avocats de l’ancien ministre, en marge de leur conférence de presse consécutive à l’examen par la Cour suprême du rabat d’arrêt contre une décision prise en février dernier et favorable à leur client. Pour dire que la bataille de procédure fait rage entre défense et partie civile, dans ce procès pour enrichissement illicite et corruption de l’ancien ministre Karim Wade. Des recours qui viennent ajouter du piquant aux exceptions soulevées par la défense, autant d’écueils à un déroulement rapide du procès dont l’issue est attendue par l’opinion nationale et internationale.
SAMUEL SARR
Les deux camps de l’opposition et du pouvoir semblent décidés à rendre coup pour coup, désormais. Alors que le pape du Sopi est décidé à chauffer la rue cette semaine, le régime veut réagir au quart de tour au pamphlet publié avant-hier par Samuel Ameth Sarr, un proche parmi les proches de Me Abdoulaye Wade. Selon des sources concordantes, celui qui est considéré comme le financier du Parti démocratique sénégalais (PDS) a été interpellé, hier, et placé en garde-à-vue à la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane. Un de nos interlocuteurs atteste que Samuel Sarr a été interpellé pour offense au chef de l’Etat. A en croire ce dernier, celui qui se proclame éternel Wadiste a fait paraître avant-hier un texte dans lequel il compte le Président Macky Sall parmi “ceux-là mêmes qui crient au voleur alors que leurs comptes bancaires sont pleins d’argent mal acquis”.
SAMUEL SARR (SUITE)
Dans le même texte, Samuel Sarr récuse celui qu’il taxe d”’affabulateur de classe exceptionnelle”, en l’occurrence l’avocat français Me William Bourdon, constitué en faveur de l’Etat du Sénégal dans l’affaire Karim Wade. Il demande à la robe noire de dénoncer et de saisir “les milliards de Macky Sall déposés dans des banques américaines”. Quoi qu’il en soit, Samuel fait partie des caciques de l’ancien régime dans le collimateur de la CREI, puisqu’il est sur la liste que le Procureur spécial Alioune Ndao avait publiée dès l’entame de la traque des biens mal acquis. Rappelons également que, le 1er février 2013, Les gendarmes de la Section de recherches de la gendarmerie avaient placé Samuel Sarr en garde-à-vue dans le cadre de l’affaire des véhicules de Me Abdoulaye Wade, une affaire dans laquelle il était en conflit avec Mbaye Guèye, Président-Directeur général de Eminence motors guaranty (EMG), qui lui réclamait la somme de 160 millions F CFA.
AÏDA DIONGUE
Restons au prétoire pour parler d’une autre affaire pendante qui concerne l’ex-sénatrice Aïda Ndiongue. L’audience de la chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Dakar qui devait se prononcer sur le demande de mise en liberté provisoire introduite par la responsable libérale a été reportée jusqu’au mardi 26 août. Pour cause, ses avocats étaient à la Cour suprême pour le dossier de Karim Wade. L'ancienne mairesse des Hlm qui avait déposé sa requête sur la table du juge d'instruction du deuxième cabinet n'a pas obtenu gain de cause. Le juge Samba Sall a rendu une ordonnance de refus. C’est ainsi que la militante libérale a déposé un nouveau recours auprès de la Chambre d'accusation qui devra désormais décider de son sort mardi prochain. L’ancienne sénatrice est en détention préventive depuis 2013. Elle a été placée sous mandat de dépôt depuis cette date dans le cadre des produits phytosanitaires du Plan Jaxaay pour escroquerie, faux et usage de faux.
VOYAGE
Lors d’une rencontre avec les maires de Thiès, le 16 août dernier, le président du conseil départemental de la cité du Rail, Idrissa Seck, a informé de son déplacement en France en compagnie du maire de la ville de Thiès, Talla Sylla, pour répondre à l'invitation du maire de Caen à l'occasion de l'ouverture des jeux équestres mondiaux qui se tiendront en Normandie du 21 août au 7 septembre 2014. Selon la même source, Idrissa Seck profitera ainsi de son séjour en France pour rencontrer les différents partenaires de la ville et du département de Thiès dans les domaines de l'environnement, de la santé etc. Comme l’ancien maire de Thiès avait déclaré qu’il voyagerait désormais moins, commençons à compter.
FAUX BOND
Ne quittons pas Idrissa Seck sans parler de son entregent dans la crise universitaire. Selon son chargé de la communication, suite à l'audience qu'il a accordée aux syndicats des étudiants de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Idrissa Seck, comme promis aux étudiants, a saisi le Premier ministre Mahammed Dionne pour une rencontre, afin de lui présenter les doléances des étudiants et lui proposer des solutions à la crise universitaire présente. “L'audience fixée pour ce mardi 19 août à midi puis repoussée à 13h a été reportée sine die par le Premier ministre”, renseigne le communiqué. Prenant acte de ce “faux bond”, Idrissa Seck “rappelle au gouvernement sénégalais l'urgence d'une solution à la crise universitaire”. Laquelle passe, selon lui, par “le respect définitif des franchises universitaires”, “le paiement systématique des bourses d’étudiants de manière mensuelle, en même temps que les salaires des ministres et des directeurs généraux”, entre autres mesures.