EN COULISSES : ENQUÊTE DE CE LUNDI 22 AVRIL
GAMBIE-SÉNÉGAL : Le Sénégal mijote une riposte
Qu'est-ce qui rend si amer le président Yaya Jammeh au point qu'il décide d'engager un bras de fer contre le Sénégal ? Si “l'homme fort de Banjul” semble se cramponner sur le problème des transporteurs qui avaient cessé d'emprunter le bac pour protester contre les misères que leur font les autorités gambiennes, ce n'est pas la seule raison du raidissement des relations entre les deux pays. Il nous revient en effet de bonne source que le président Jammeh aurait sollicité le soutien du Sénégal et d'autres pays de la sous-région pour présenter sa candidature à la tête de la Cedeao, lors du dernier sommet qui a eu lieu à Abidjan. Mais que sa volonté s'est opposée au réalisme des chefs d'Etat qui ont compris que le Président Jammeh allait marginaliser l'organisation et le lui auraient fait savoir en aparté. Les Américains et les Européens ne veulent en effet pas voir Jammeh en peinture. Ce dernier voulait mettre en avant sa stature de Président qui a le plus duré au “trône” dans la sous-région. C'est finalement le président ghanéen qui va être choisi, en l'absence d'ailleurs de Jammeh qui avait boudé avant même la fin des travaux. Jammeh en veut-il au Sénégal de ne pas avoir soutenu sa candidature ? En tout état de cause, le Sénégal, nous assure-t-on de source digne de foi, est décidé à ne pas laisser cette fois passer l'affront. Dans les tout prochains jours en effet, des mesures de représailles devraient en effet être prises. Au plus haut niveau, on n'a pas bien apprécié la décision prise par Jammeh de fermer la frontière aux transporteurs...
Mimi Touré et Adama Faye
Macky a reçu Aminata Touré et Adama Faye, ensemble, avant-hier dimanche, au palais. Les deux ténors de l'Alliance pour la République (APR) à Grand-Yoff ont donc accepté de se passer le calumet de la paix que leur mentor de chef de l’État leur a allumé, chacun en tirant une bouffée. Pour dire que Mimi et le frère de la Première dame se sont rabibochés. Selon la source qui donne l'info, le président de l'APR leur a demandé de serrer les rangs plutôt que de se tirer dans les pattes, en direction des prochaines élections locales. D'autant qu'à Grand-Yoff, l'adversaire est de taille, puisqu'il s'agit ni plus ni moins du maire de la ville de Dakar, Khalifa Sall. Notre interlocuteur d'ajouter que Adama Faye a présenté ses excuses au Premier ministre et que les deux responsables apéristes ont décidé, devant le président Macky Sall, d'unir leurs forces pour la victoire de leur parti à Grand-Yoff.
Wade menace Macky
Dans un entretien accordé avan-thier au journal français Le Monde, Me Abdoulaye Wade dont le retour à Dakar est annoncé pour demain mercredi 23 avril fait dans la menace à peine voilée. ''Je veux la paix et la démocratie mais, s'il persiste à maintenir des innocents en prison, j'utiliserai tous les moyens légaux pour combattre son régime'', a annoncé l'ex président de la République. Continuant ses attaques contre le chef de l’État, Wade soutient que si ce dernier a mis en prison son fils, ''c'est parce qu'il voyait en lui le seul rival capable de l'affronter en 2017', avant d'ajouter : ''Je vais lui dire (Macky Sall) que je ne souhaite pas qu'il y ait un affrontement pour le pouvoir au Sénégal, mais que, pour cela, la démocratie doit revenir!'' Pour Abdoulaye Wade qui annonce que son retour au Sénégal est hautement politique, le président Sall est conscient ''de la dégradation politique, économique et sociale du Sénégal''.
Arrivée de Me Wade, les mises en garde du pouvoir...
L'arrivée annoncée de Wade à Dakar ne laisse pas indifférentes les autorités au plus haut sommet. Il nous revient en effet qu'une mise en garde a été transmise aux responsables du Parti démocratique sénégalais (Pds) pour dire qu'aucune perturbation ne sera tolérée. Si Me Wade aura droit, en vertu de son statut d'ancien chef d'Etat au salon d'honneur et autres us républicains, on prévient que s'il veut verser dans le populisme ou cherche à instaurer de la violence, il aura alors l'Etat en face de lui. Le scénario qui est pour le moment prévu consiste à encadrer Me Wade de l'aéroport à son domicile où il pourra recevoir qui il veut. Mais ce que les autorités ne semblent pas vouloir tolérer, ce sont les manifestations publiques qui, selon elles, peuvent déboucher sur de la violence. “S'il engage une bataille, il trouvera l'Etat devant lui”, déclare un ministre de la République, très haut placé. Qui estime que le Président Wade manque d'élégance en parlant de retour politique, alors qu'un ancien chef d'Etat de son âge devrait plutôt avoir d'autre que de s'occuper exclusivement de son fils...
Sortie d'Idrissa Seck, Souleymane Jules Diop réplique
Après la sortie d’Idrissa Seck, Souleymane Jules Diop n’a pas fait dans la langue de bois pour apporter la réplique au maire de Thiès qui a critiqué le gouvernement. Le conseiller technique et chargé de communication de la Présidence pense qu'Idrissa Seck, en critiquant le PSE, a non seulement insulté, au-delà du gouvernement, les Sénégalais mais n’est pas patriote. “C’est une insulte suprême que de dire à quelqu’un : vous n’êtes pas responsable, vous êtes un incapable. Dans ce cas-ci, il a insulté tous les cadres sénégalais qui ont participé au PSE, à son élaboration, les cadres du Ministère des Finances et les cadres internationaux qui sont dans les grandes institutions et qui ont approuvé et décidé de financer le PSE”, a fulminé M. Diop. Et d’ajouter : “Le plus grave à mon avis, c’est un acte anti-patriotique parce que voilà que nous sommes allés chercher de l’argent, 10 000 milliards Cfa ; mais voilà qu’un Sénégalais se réveille pour dire que le PSE n’est pas bon. C’est dire aux gens : prenez votre argent. Ce n’est pas patriotique, surtout de la part de quelqu’un qui est allé se coucher à Saint-James, qui se réveille à midi et qui ne travaille pas.
Mankeur Ndiaye entretient l'axe Dakar-Paris et...
Entre Dakar et Paris, tout semble baigner. Et selon des sources proches de l’Élysée et du ministère français des Affaires étrangères, le ministre sénégalais des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'Extérieur, Mankeur Ndiaye, a été reçu à la Cellule africaine de l’Élysée, le vendredi 18 avril dernier, au 2, Rue de l’Élysée. Auparavant, précisent les mêmes sources, il était au Quai d'Orsay où il a eu de longs entretiens avec la nouvelle Secrétaire d'Etat française chargée de la Francophonie et du Développement, Mme Annick Girardin, qui est attendue prochainement en visite au Sénégal. La coopération franco-sénégalaise et le prochain Sommet de la Francophonie étaient au menu des entretiens de Mankeur Ndiaye avec ces autorités françaises.
...reçoit le Vice-ministre saoudien des Affaires étrangères
Restons avec le ministre des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye, pour parler de la visite à Dakar du vice-ministre des Affaires étrangères du Royaume d'Arabie Saoudite, Son Altesse royale le prince Abdel Aziz Ben Abdallah Ben Abdel Aziz, en visite au Sénégal. Pour noter que le roi d'Arabie Saoudite n'a pas envoyé n'importe qui à Dakar, mais il s'agit de son propre fils. Ce qui va sûrement raviver...des jalousies de la sous-région. Citant l'hydraulique, l'agriculture, les infrastructures, les télécommunications, l'énergie, les transports, l'habitat, la santé et l'éducation comme secteurs cibles de la coopération saoudienne, Mankeur Ndiaye a estimé que la visite en Arabie Saoudite du Président Macky Sall, en mai 2013, a permis de relancer la coopération entre Dakar et Riyad de manière définitive et sur tous les plans. Le vice-ministre des Affaires étrangères du Royaume d'Arabie- Saoudite a entamé, lundi, la deuxième journée de sa visite au Sénégal par un déplacement à la Maison des esclaves de l'île de Gorée, située à 3 km au large de Dakar. Il a ensuite été reçu par le Premier ministre Aminata Touré, et par le président de l'Assemblée nationale, Moustapha Niasse. Abdel Aziz Ben Abdallah Ben Abdel Aziz achèvera sa visite par une audience avec le chef de l’État Macky Sall.
Secrétariat général de l'OIF : Trois candidats pour un fauteuil
Si en plus de relever le défi de l'organisation, le Sénégal veut honorer Abdou Diouf, Secrétaire général de l'Organisation de la Francophonie (OIF), au prochain sommet de Dakar, cette rencontre cache un autre enjeu, qui est de taille. Il s'agit du remplacement de l'ancien président du Sénégal au secrétariat général de l'OIF. Le poste est aujourd'hui convoité par pas moins de trois candidats. Tous de gros calibres, mais aussi tous Africains. “Après le Mauricien Jean Claude de L'Estrac, deux autres candidats se sont officiellement lancés dans la course à la succession de Abdou Diouf : Henri Lopes, ancien Premier ministre congolais (Brazzaville) et actuel ambassadeur à Paris, et Pierre Buyoya, l'ancien Président burundais, aujourd'hui Haut représentant de l'Union africaine pour le Mali et le Sahel”, nous apprend l'hebdo JA dans son édition de cette semaine. Ce qu'il faut retenir, c'est que l'homme de lettres et diplomate congolais, Henri Lopes, a une bonne carte à jouer, cette fois-ci. Car il avait été candidat en 2001, avec l'appui de plusieurs pays africains... dont le Sénégal, puisque le Président Wade, selon lui, l'avait assuré de son soutien et que le prédécesseur de ce dernier, Abdou Diouf, lui avait dit n'être pas candidat. La suite, on la connaît. C'est Abdou qui, finalement, sera porté à la tête de l'OIF, pour remplacer l’Égyptien Boutros Boutros-Ghali.
Locales 2014 : BBY freine l'ELAN à Fatick
La coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) de la commune de Fatick regroupée autour de l’APR, du PS, de l’AFP, de la LD, du PIT, du RND, du MSU s’est retrouvée pour une liste unique aux élections locales du 29 juin 2014, renseigne un communiqué rendu public. C'est conformément aux directives des leaders respectifs de ces formations politiques que “tous les obstacles ont été levés et tout est rentré dans l’ordre. Les contradictions ont pu être arrondies dans l’intérêt de chaque parti”, ajoute la même source. C'est donc face à la presse, dimanche 20 avril 2014, que “BBY a scellé définitivement l’union sacrée”. Des retrouvailles qui, selon la source, “ont mis fin à la coalition “Arc-en -ciel” qui était constituée de ELAN de Sitor Ndour, du PS, de la LD et du PIT”, pour donner un nouvel élan au maire Matar Ba, coordinateur du comité électoral pour une victoire écrasante de BBY au soir du 29 juin 2014.
Locales à Saint-Louis : Abdel Kader Ndiaye fait du charme à la vieille cité...
Le président du mouvement citoyen Andado defar Ndar (ADN) Abdel Kader Ndiaye s’est engagé à reconstruire Saint-Louis en lui redonnant le cadre urbain, architectural et culturel qui en faisait l’une des villes les plus attrayantes de l’Afrique de l’Ouest. Il effectuait sa rentrée citoyenne, livrant son programme politique en vue des locales, devant Mansour Faye et Me Alioune Badara Cissé, assis côte à côte. Abdel Kader Ndiaye a réussi à réunir les “deux frères adversaires” de l’APR. Et tous deux se sont imprégnés de la décision ferme de Kader Ndiaye de redonner à Saint- Louis son statut de “ville moderne, vivante et vibrante”. Ce dernier s'est engagé à restaurer les fonctions des différents quartiers, surtout ceux défavorisés tels que Guet Ndar, Pikine, Diaminar, Bango, qui vont bénéficier d’un programme spécial de développement. Le candidat à la mairie de Saint-Louis compte une fois élu réhabiliter les voies de circulation, restaurer le cadre de vie, réaménager les quais, lutter contre les inondations, et assainir les berges, entre autres objectifs.
...BBY choisit Me Moustapha Mbaye tête de liste départementale
Les dés sont jetés pour le Conseil départemental de Saint-Louis dans la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY). Le consensus a prévalu sur le choix de Me Moustapha Mbaye pour diriger cette liste. Ainsi, pour les locales, Benno aura comme candidat Mansour Faye pour les municipales et Me Moustapha Mbaye au département. Un terrain que ce dernier connaît bien pour avoir dirigé la liste victorieuse de Bennoo Siggil Senegaal en 2009 pour le département de Saint- Louis, devant les libéraux et autres formations en lice. Pour les locales 2014, c’est le partenariat gagnant PS-APR depuis les dernières législatives qui est reconduit, n'en déplaise à certains responsables du PS. Mais Me Moustapha Mbaye, membre du Bureau politique, ne semble pas être ébranlé par les agissements divisionnistes. Le secrétaire général de l’une des coordinations de Saint-Louis, coordonnateur adjoint de Vision socialiste (cadres du PS), se dit déterminé à mener la barque à bon port.