ERADIQUER LA PRATIQUE NÉFASTE DE L’EXCISION
SEM. David Cameron Premier ministre britannique et Monsieur Tony Lake, Directeur et Secrétaire exécutif de l’Unicef présideront, ce mardi 22 juillet à Londres, le Sommet de la Fille. Cette rencontre internationale, coorganisée par le gouvernement britannique et l’Unicef vise à mobiliser les efforts de la communauté internationale pour mettre fin aux mutilations génitales féminines (Mgf ) et au mariage de filles encore enfants.
Mettre fin au mariage précoce et à la pratique des mutilations génitales féminines, communément appelées excision, préserve l’enfance de la jeune fille en lui donnant de meilleures chances dans son éducation et en réduisant les risques d’exposition à la violence et aux abus, lui offrant ainsi des choix pour son futur en plus de pouvoir s’épanouir pleinement dans la vie.
Mettre fin au mariage précoce et à l’excision peut également briser les cycles intergénérationnels de pauvreté. Cela ouvre des opportunités aux jeunes filles et aux femmes éduquées pour faire entendre leur voix au sein de leurs familles et communautés, en plus de jouer un rôle économique.
Mis à part le fait de constituer une violation des droits de la Jeune fille et de la Femme, les Mgf exposent ces dernières à la souffrance et à des risques physiques et psychologiques réels : traumatisme, saignements persistants, infection, stérilité voire la mort.
Majoritairement pratiquées dans 29 pays d’Afrique et du Moyen Orient, les mutilations génitales féminines constituent également un problème national en Grande-Bretagne.
Des recherches ont mis en évidence que, chaque année, plus de 20.000 citoyennes britanniques issues des communautés de la diaspora et âgées de moins de 15 ans encourent un risque réel de subir une MGF.
Fort heureusement, des avancées se font noter et un nombre croissant de voix, de familles et de communautés à travers la Grande-Bretagne, l’Afrique, l’Asie du Sud, le Moyen Orient et l’Europe s’élèvent pour dire non à l’excision.
Bon nombre de gouvernements, à l’image du Sénégal sont à pied d’œuvre pour mettre fin aux Mgf, grâce au vote de législations accompagnées de plans de mise en œuvre. Notre rôle en tant que partenaires est de les soutenir en joignant nos forces pour accélérer les efforts d’éradication de cette pratique néfaste à la fille et à la femme.
Par un appui financier d’un montant de 35 millions de livres sterling, la Grande-Bretagne soutient les programmes de lutte conte les MGF pour une réduction de 30% des cas de Mgf dans 10 pays au cours des cinq prochaines années. Au Sénégal, c’est dans le cadre de ce financement que s’inscrit le Programme conjoint des Nations Unies, mis en œuvre par l’Unicef et le Fnuap.
Le mariage précoce et le mariage forcé des jeunes filles constituent également une violation grave de leurs droits. Forcer la jeune fille à se marier la prive de sa liberté à se choisir un avenir et l’expose à des risques majeurs dont l’abandon scolaire et le décès en couches.
Aujourd’hui, il existe, de par le monde et de plus en plus en Afrique, en Asie et au Moyen Orient, une prise de conscience globale des jeunes filles, des femmes, des célébrités et des acteurs politiques pour mettre fin, de façon définitive, au mariage d’enfants.
Avec l’appui de la société civile dans leurs pays, les filles réclament de meilleures opportunités d’accès à l’école, à la santé, et aux services sociaux de base. Alors que le mariage d’enfants demeure un problème au Sénégal une approche multipartie prenante forte a contribué à relever, de façon significative, l’âge moyen pour le mariage.
En Grande-Bretagne, un nombre important de jeunes filles est contraint à se marier contre sa volonté par des parents issus des communautés de la diaspora et qui les ramènent dans le pays d’origine. Le gouvernement britannique a mis en place une Unité spécialisée dans le mariage forcé visant à combattre ces unions forcées : 1.302 cas ont été traités en 2013.
Le Sommet de la Fille qui se tiendra à Londres ce 22 juillet verra la participation de jeunes filles, de femmes et de leaders de communautés venant de la Grande-Bretagne et de l’étranger ainsi que des représentants de gouvernements, d’organisations internationales et du secteur privé avec comme objectif des mesures visant à mettre fin au mariage d’enfants ou au mariage forcé. Secteur privé, leaders confessionnels, société civile et gouvernements sont invités à prendre des engagements nouveaux et à s’y tenir.
Il sera également l’occasion de partager les succès enregistrés et de vulgariser les avancées significatives et les bonnes pratiques mises en œuvre pour faire face à ces problèmes. Des jeunes filles et des femmes, directement touchées ou issues de communautés concernées par ces pratiques lèveront leurs voix aux côtés de personnalités inspirantes pour un plaidoyer en faveur d’un changement meilleur et s’ouvrir de meilleures opportunités d’avenir.
L’abandon des mutilations génitales féminines/de l’excision ou du mariage d’enfants ne pourra pas se réaliser à l’échelle mondiale sans une collaboration active de tous ! Nous appelons les bailleurs de fonds à soutenir les efforts communs et à appuyer le leadership de pays comme le Sénégal.
Tous, ensemble, pour accompagner cette dynamique et accélérer le rythme vers le changement.