''GRÂCE AU CIRQUE, JE SUIS DEVENU QUELQU’UN''
MODOU FATAH TOURAY, CIRCASSIEN A ''SENCIRK''
Agé de 24 ans, Modou fatah Touray, jeune circassien au parcours digne d’un roman, est l’un des fondateurs de la troupe «SenCirk» de Dakar. Enfant de la rue il y a seulement 8 ans, l’ancien pensionnaire de l’Empire des Enfants est devenu l’un des précurseurs du cirque au Sénégal, et transmet aujourd’hui son talent dans des écoles à Dakar.
Qui est Modou fatah Touray ?
Je suis un circassien de 24 ans, membre fondateur de SenCirk’ et encadreur des jeunes circassiens de la troupe. J’ai commencé à pratiquer le cirque depuis 2006 à l’Empire des Enfants. J’ai fait cinq ans d’apprentissage dans le métier de circassien.
J’ai même été en Suède pour une formation sur les disciplines du cirque. Je fais de l’acrobatie, du jonglage, du tissu aérien, du trapèze fixe et le clown. Depuis 2010, je donne des cours de cirque dans les centres de réinsertion sociale, à l’Empire des Enfants et dans certaines écoles.
Avec SenCirk’, j’ai fait des tournées un peu partout au Sénégal, et à Paris.
Que représente le cirque pour vous ?
Avant d’embrasser ce métier, j’étais un enfant de la rue. J’avais fugué de chez moi. Ensuite j’ai été recueilli par l’Empire des Enfants. C’est là où j’ai connu le cirque par le biais de l’association suédoise «Djef Djel».
Lorsque des membres de l’association ont vu l’intérêt que je porte au cirque, ils m’ont payé une formation en Suède avec l’aide de Mme Aminata Camara qui était à l’Empire des Enfants.
Aujourd’hui grâce au cirque, j’ai retrouvé ma famille. J’aide ma mère à subvenir à ses besoins. J’ai loué un appartement et je suis en train de construire une maison. Le cirque m’a rendu plus responsable, je suis devenu quelqu’un grâce au cirque.
Comment trouvez-vous l’évolution du cirque au Sénégal ?
Le cirque commence à se faire connaitre au Sénégal. Malheureusement on est la seule structure de cirque au Sénégal, ce qui ralentit le processus. Entre 2006 et 2011, c’était très difficile de vulgariser le cirque du fait de la rareté des spectacles.
Mais maintenant, on a au moins deux spectacles par mois. On a fait des tournées à Ziguinchor, Kaolack, Tambacounda et beaucoup d’autres régions. Les Sénégalais commencent à s’intéresser au cirque car on nous propose souvent des contrats au niveau des établissements.
Certains l’ont même intégré dans leur programme scolaire. On se donne à fond pour promouvoir notre art et je suis sûr qu’on a de beaux jours devant nous.