IBRAHIM ABOUKHALIL BOURGI PLAIDE NON COUPABLE
DELITS DE PRETE-NOM A KARIM WADE
Ibrahim Aboukhalil Bourgi dit Bibo a plaidé non coupable concernant les charges d’aide et d’assistance à Karim Wade poursuivi pour enrichissement illicite. Devant la barre de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), le témoin clé de ce procès a indiqué avec force qu’il n’est pas le prête-nom de Wade fils.
Le principal co-accusé de l’ancien ministre d’Etat, Karim Wade, dans le cadre du procès de l’enrichissement illicite devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), a signé hier, son comeback devant cette cour. Après un séjour de près de trois mois à Paris pour des soins médicaux, Ibrahim Aboukhalil Bourgi dit Bibo est entendu sur le fond de ce dossier par la Crei sans ses avocats qui observent le boycott. Devant la barre, l’homme d’affaires franco-sénégalo-libanais n’a pas mis du temps pour réfuter toutes les charges qui sont retenues contre lui dans le cadre de ce dossier. Invité par le président de la Crei à décliner son parcours professionnel et son rapport avec les sociétés citées dans le supposé patrimoine attribué à Karim Wade et ses présumés complices, Bibo Bourgi est catégorique «Je ne suis pas le prête-nom de monsieur Karim Wade».
En outre, Ibrahima Aboukhalil Bourgi a aussi réfuté les charges du délit d’aide et d’assistance à Karim Wade qui lui sont reprochés dans le cadre de ce procès. «Je n’ai en aucun moment aidé ou porté assistance à Karim Wade», affirme-t-il devant la cour suite à une interpellation du président qui lui demandait son avis sur les charges pour lesquelles il est poursuivi.
Loin de s’en tenir là, le témoin clé de ce procès a également saisi l’occasion de ce face à face avec la cour après sa convalescence pour solder ses comptes avec tous ceux qui l’accusent de rouler pour Wade fils. «Je ne suis pas un homme qui joue le deuxième rôle. Je travaille 15 à 17 heures par jour depuis mon plus jeune âge, depuis que j’ai commencé à travailler, c’est pour cela que j’ai des problèmes de santé», a-t-il laissé entendre avant de poursuivre : «Je me demande depuis deux ans, comment peut-on continuer à penser que je suis le prête-nom de Karim Wade ? Qu’est-ce que ce monsieur pouvait m’apporter que je n’avais pas déjà ? Un terrain, un immeuble ? J’ai créé ma propre société à l’âge de 21 ans. Pourquoi j’aurais travaillé depuis 12 ans pour des beaux yeux de quelqu’un, fut-il mon ami», lance Bibo qui indique par ailleurs qu’il ne se serait pas mis «en danger de mort pour protéger (son) ami, pour des biens terrestres». Mieux, il souligne que les commissions rogatoires ont évalué que ses comptes à Monaco n’appartiennent pas à Karim Wade. «L’expertise commanditée par la Ci de la Crei montre qu’il n’y a aucun flux financier avec aucune société appartenant à Karim Wade. Sur l’ensemble des comptes à moi et à mon frère, il n’ y a jamais eu de flux financier rentrant ou sortant de quelque nature que ce soit avec Karim Wade».
CREATION DE LA SOCIETE AHS : BIBO LAVE KARIM WADE
Le prévenu Ibrahima Aboukhalil Bourgi a réclamé la parternité de la société Aviation handling services (Ahs). Entendu sur le fond de dossier relatif à la création de cette société, Bibo Bourgi a réaffirmé devant la barre qu’il est à l’origine de la création de cette société contrairement à ce que veulent faire croire certains témoins.
Au cours de sa déposition devant le juge Henri Grégoire Diop, le principal co prévenu de Karim Wade dans le cadre de ce procès a revendiqué son droit de propriété sur la société Aviation handling services (Ahs).
Devant la barre de la Crei hier, lors de sa première audition sur le fond de ce dossier, Bibo s’est inscrit en faux contre toutes les déclarations attribuant à Karim Wade la paternité de cette société qu’il crée en 2002 par l’entremise de Paul Sarr dans le but de combler le vide laissé par la disparition d’air Afrique dans le domaine Handling aéroportuaire. «J’ai commencé à m’intéresser au Handling quand j’ai eu connaissance des difficultés d’Air Afrique, avant un Bad Lang dans la manutention dans BOURGI TRANSIT. J’ai regardé ce qui pouvait être intéressant au cas où cette compagnie disparaissait, et il y’a eu des dispositions communautaires prises par l’UEMOA qui faisait la libéralisation de ce secteur.
En 2002, la compagnie Air Afrique à cesser ses activités, j’ai avec Monsieur POUYE accélérer les études dans ce domaine-là pour la mise en place d’une telle structure, affirme-t-il à la barre. «On a commencé à prendre contacts avec des partenaires de Handling, parce qu’on devait avoir un apport stratégique de taille. On a continué nos recherches par rapport aux partenaires stratégiques, les cinq (5) premiers n’étaient pas intéressés par l’Afrique parce qu’il avait une chute des chiffres d’affaires à cause du 11 septembre».
Poursuivant sa restitution des faits relatifs à la naissance de cette société, Bibo ajoute encore :«Le groupe MEMZIS que j’ai contacté a montré un intérêt parce qu’il n’était pas sur le continent, mais il n’était pas intéressé par une prise de participation ou d’un investissement. Les discussions ont duré plusieurs mois, on leur a expliqué notre stratégie. Pour que cela réussisse, il y avait trois paramètres : il y’avait le partenaire stratégique, il fallait avoir une personne connue et respectée en Afrique dans le domaine du Handling, et un partenaire financier. La personne était Pierre AGBOBA, qui était très respecté dans le secteur de l’aviation et avec son expérience dans le Handling et son cursus à Air Afrique. Le partenaire financier, j’ai contacté le DG de la Société générale pour lui expliquer le projet, et l’intérêt de ce projet, vu qu’il était implanté dans plusieurs pays. En gros, c’est l’histoire de la création d’AHS».
Lors de cette audition, Bibo a également réfuté toutes les déclarations portant sur l’existence des comptes bancaires appartenant à Ahs au Panama et celle relative au lien entre Ahs Dakar et les autres Ahs. «Je sais que la société Ahs Dakar n’est pas à l’origine de la création des autres sociétés encore moins actionnaires dans leur capital. La société Ahs ne dispose d’aucun compte bancaire dans un pays autre que Monaco. Tout ce qui a été dit relève de l’acharnement et je ne comprends pas pourquoi certains veulent croire le contraire», témoigne-t-il à la barre avant de laisser entendre : «Ce qui est désolant, c’est que quand je dis qu’une société m’appartient, on dit que je suis un prête-nom. Et quand je dis qu’une société ne m’appartient pas, on m’en attribue la paternité». Outre cette société, Bibo Bourgi a également a réaffirmé devant la cour son droit de propriété sur les sociétés Ahs international, Abs corporate, spécialisée dans la vente des bus de transport des passagers à l’aéroport.
Cependant, lors de cette audition, le prévenu Bibo Bourgi a également indiqué qu’il n’a rien à voir avec la création de la société Fraport, mais de Sgde. «Je ne connais pas cette société. Je ne suis jamais intervenu ni d’une façon directe ou indirecte. Je n’ai jamais été actionnaire de Fraport. Je suis actionnaire de la Société générale air service (Sgde) qui détenait 10% des actions de Fraport. Je demande à la cour de se référer aux déclarations des responsables de Fraport». Idem pour Bmce capital, société marocaine spécialisée dans l’ingénierie financière. Devant la cour, le prévenu a indiqué qu’il n’a, à aucun moment eu des activités avec cette société.
Bibo solde ses comptes avec Me Patricia et Elie Manel Diop
Auditionné hier sur le fond du dossier relatif à la création de la société Aviation handling services (Ahs) dans le cadre du procès sur l’enrichissement illicite opposant le fils de l’ancien président de la république, Karim Wade, Ibrahim Aboukhalil Bourgi dit Bibo a réfuté toutes les déclarations faites devant la cour par les témoins Me Patricia et Elie Manel Diop. Lors de sa déposition devant la barre de la Crei hier, l’homme d’affaires franco-sénégalo-libanais, réaffirmant sa disponibilité à «répondre à toutes les questions que la cour voudra me poser» dit toutefois «ne pas comprendre l’acharnement dans le mensonge de certaines personnes».
Selon lui, l’ex ministre d’Etat, contrairement aux déclarations de ses témoins, n’est jamais intervenu dans la constitution de cette société.
«Je voudrais confirmer ce que j’avais dit à l’enquête, j’ai contacté moi-même Patricia et Monsieur DIOP. Je l’ai recruté. Et la cour constatera que les propos de Monsieur DIOP et de Patricia ont varié avec le temps. Elle a dit que c’était Monsieur Tendeng pour l’augmentation du capital, après elle a dit que je suis passé la voir. Que Karim WADE lui a donné des informations sur la société AHS», déclare-t-il devant la cour. Avant de poursuivre, «la société a été constituée en 2002 et je ne sais même pas si Karim WADE était là, à ce moment-là. Et l’immeuble Tamaro n’existait pas, donc il ne peut y avoir de bureau»