"IL FAUT FAIRE FI DE L’OBLIGATION DE RÉSERVE..."
ABOUBACRY MBODJ, RADDHO, SUR LE SORT DU COLONEL NDAW
L’obligation de réserve ne saurait nullement primer sur le destin d’un pays ! Le secrétaire général de la RADDHO qui tient ces propos, jette ainsi un gros pavé dans la mare de ceux qui promettent des sanctions au Colonel Ndaw.
“Le gouvernement sénégalais reproche au Colonel Ndaw de s’être exprimé, alors qu’il est encore en service. A mon avis, c’est un faux prétexte. Que l’on soit dans l’armée ou que l’on soit un magistrat, il faut privilégier la cause nationale au détriment des intérêts de quelques personnalités ou dirigeants”. C’est en ces termes que le secrétaire général de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme s’est exprimé hier en marge d’une rencontre organisée par l’Ong Article 19 sur les 20 ans de règne du président Jammeh en Gambie.
De l’avis d’Aboubacry Mbodj, “l’obligation de réserve ne peut pas primer sur le destin d’un pays”. Selon lui, il faut faire fi de l’obligation de réserve quand c’est le destin de la Nation qui est mis en jeu. “Des hommes et des femmes qui ont rendu d’éminents services à leur pays doivent être écoutés quand ils prennent la plume ou la parole pour s’exprimer”, dit le défenseur des droits de l’Homme.
Aboubacry Mbodj, souhaitant que ses propos ne souffrent d’aucune incompréhension, déclare : “Je ne dis pas que ce que le Colonel Ndaw a dit est vrai, mais je demande que la lumière soit faite sur toutes les révélations qui ont été faites. Qu’il soit entendu tout comme le présumé accusé doit l’être et que la justice fasse son travail en toute indépendance et en toute impartialité”.
Si le Colonel Ndaw dit la vérité, M. Mbodj soutient que les responsabilités doivent être situées et les auteurs traduits devant la justice. Mais si les propos du Colonel sont des “balivernes”, il tombera sous le coup de la loi, dixit le secrétaire général de la RADDHO. Ce qu’il faut surtout éviter à son avis, c’est de sacrifier des “individus”.
Attention au syndrome de la drogue dans la police !
Les sanctions promises par le ministre des Forces Armées et le rappel illico presto du Colonel Abdoulaye Aziz Ndao, après la parution de son livre, font craindre à Aboubacry Mbodj le syndrome de la drogue qui avait éclaboussé la police sénégalaise il y a quelques mois.
Il déclare : “avec la police, on a connu des événements de ce genre avec le trafic de drogue et on a vu comment on a voulu faire porter le chapeau au commissaire Keïta. Aujourd’hui, on essaie de faire la même chose et ça ressemble à de la tricherie”. Il explique que les Sénégalais veulent que l’on ouvre une enquête qui fasse la lumière sur toutes ces allégations.