LA BANDE A «PROCUREUR SENE» RISQUE 2 ANS DE PRISON
ASSOCIATION DE MALFAITEURS, ESCROQUERIE, EXTORSION DE FONDS ET COMPLICITE DE DELITS
La bande du faux procureur qui se faisait passer pour le «procureur Sène» est tombé. Et cela, pour les délits d’association de malfaiteurs, extorsion de fonds, usurpation de fonction et complicité de délits. Et c’est le nommé Djiby Ndiaye dit «Général», président des mareyeurs du Sénégal qui avait acquis des terrains à usage d’habitation auprès du promoteur Ibrahima Diop qui est à l’origine de leur chute.
En effet, ce dernier avait reçu ces terrains, d’après un protocole d’accord par rapport au terrassement du site qui appartient à Ndongo Ngom. Mais suite à un malentendu entre les parties, la transaction n’a finalement pas abouti et les choses se sont compliquées davantage, vu que chacun voulait impérativement sauvegarder ses intérêts.
Sur ce, Ndongo Ngom, pour intimider Djiby Ndiaye et Ibrahima Diop, a fait appel aux services de nommés Mouhamed Sène et ses acolytes Adama Diakité et Modou Tine. Ces derniers sont ainsi venus en compagnie du sieur Ngom au niveau du site avant que ce dernier n’appelle Djiby Ndiaye au téléphone pour le mettre en contact avec le soi- disant «procureur Sène», qui se faisait passer pour le procureur Ibrahima Sène. Il a ainsi ordonné au plaignant de venir les rejoindre immédiatement. Allant plus loin encore, il lui a dit que s’il refuse de venir, il va saisir la brigade de gendarmerie de Hann pour le faire arrêter.
De ce fait, ne voulant pas désobéir au «procureur Sène», Djiby Ndiaye, en compagnie d’une délégation, s’est résigné à aller répondre. Arrivé sur les lieux, il y a trouvé effectivement Ndongo Ngom qui lui présente Mouhamed Sène comme le «procureur Sène». Quant à Adama Diakité, il a été présenté comme étant un gendarme et Modou Tine sous la qualité d’un notaire.
Le faux procureur sans tarder a demandé à Djiby Ndiaye de remettre de l’argent à Ndongo Ngom, à défaut de signer à un engagement écrit, sinon il sera arrêté. Quant à Adama Diakité, le faux gendarme, il a rappelé à Djiby Ndiaye qu’il a déjà déféré un mareyeur. Et Djiby Ndiaye, ne doutant pas de la bonne foi de ses interlocuteurs, a fait semblant d’accepter leurs propositions. Il leur a ainsi donné rendez-vous pour le lendemain. Par la suite, il a avisé une connaissance qui lui a demandé de porter l’affaire à la brigade de gendarme de Niague, qui est territorialement compétente, vu la situation géographique du terrain en question.
Le jour du rendez-vous, en compagnie du plaignant, un transport a été effectue sur les lieux par les gendarmes. Et c’est là qu’ils ont trouvé les mis en cause, à l'exception du faux procureur qui était absent au moment de l'interpellation. Malgré les déclarations diverses, le Procureur Ibrahima Sène - pour qui Mouhamed Sène se faisait passer -ne s’est pas laissé faire.
En effet, pour le Procureur, les faits sont établis et la culpabilité des mis en cause ne souffre d’aucune ambiguïté. D’autant qu'il a souligné que chacun d’entre eux savait son rôle dans l’affaire, plus particulièrement le faux procureur à qui la chance a souri, puisqu’il a pris la fuite. Il a soutenu que Djiby Ndiaye n’a aucun intérêt à mentir et que ces déclarations sont constantes depuis le début de l’enquête.
Selon le ministère public, il est établi que leur but était simplement d’extorquer au sieur Ndiaye des fonds, car ils lui ont demandé de l’argent. De ce fait, pour ce qui concerne l’usurpation de fonction, le représentant du ministère public a demandé le renvoi de l’huissier qui a refusé de se présenter comme un faux huissier et que le tribunal les déclare tous coupables des faits qui leur sont reprochés et les condamne chacun 2 ans de prison ferme. Et pour le délit de complicité, il a demandé 1 an ferme contre l’huissier.
Mais les avocats de la défense s’en sont pris au procureur estimant qu’il est passé à côté du sujet. Selon eux, il n’existe pas d’éléments matériels pour justifier les faits. Trouvant anormal de les garder en prison sur la base de simples soupçons, ils ont souligné que ce dossier est fondé sur des doutes. Aussi, ont -ils demandé la relaxe pure et simple de leurs clients, sans peine. Le délibéré sera connu le 30 juillet prochain.