LA COMMISSION DE L’UEMOA LISTE LES CONTRE-PERFORMANCES DU SENEGAL
REVUE ANNUELLE DES REFORMES, POLITIQUES, PROGRAMMES ET PROJETS COMMUNAUTAIRES
La Commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) a présenté, hier, sa revue annuelle des réformes, politiques, programmes et projets communautaires à l’Etat du Sénégal. La Commission, qui juge la revenue du portefeuille de performance globalement satisfaisante, a noté cependant quelques contre- performances dans l’agriculture, les infrastructures et l’hydraulique.
«La revue du portefeuille de projet indique une performance globalement satisfaisante. Mais cette performance aurait pu être meilleure, si les lourdeurs dans les procédures administratives et financières dans la passation de marchés publics, les délais de décaissement et les avis de non -objections étaient levés». Tel est le constat du président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), Hadjibou Soumaré, qui a relevé quelques contre- performances notées dans la revue annuelle des réformes, politiques, programmes et projets communautaire 2015 qui a été présentée à l’Etat du Sénégal, à travers le ministre du Budget, Birima Mangara, hier.
Ce sont 27 projets mis en place, notamment dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, de l’environnement, des mines, des infrastructures de transports, de l’enseignement supérieur, du tourisme et de l’artisanat, de l’énergie et des télécommunications et Tic, qui ont été examinés. «Sur les projets d’infrastructures, nous avons quelques problèmes que nous avons identifiés. Et en rapport avec le ministre, nous allons prendre les mesures idoines pour essayer d’améliorer. Sur les autres points, l’agriculture par exemple, il y a quelques contre-performances et nous allons essayer aussi d’y remédier. Il s’agit de la mise en place d’un grand projet que nous avions, c’est-à-dire les magasins de stockages de produits», a expliqué Habjibou Soumaré.
«Les paysans peuvent produire, mais il y a une grande déperdition entre la production et le marché. Nous avons prévu ce programme pour pouvoir aider les paysans à stocker et sécuriser avant le processus de vente. Ce programme a connu quelques difficultés. Le ministre n’étant pas là, le directeur de cabinet nous a assuré que des mesures seront prises pour que ce dossier puisse connaître un taux d’exécution appréciable, surtout que nous avons noté que dans les autres pays, ce projet a connu des progrès extraordinaires», a-t-il dit.
M. Soumaré de relever aussi des dysfonctionnements dans le projet hydraulique. «Nous avions développé un programme de mise en place de forages et nous avions demandé à ce que le projet soit amélioré. Ce projet a connu quelques difficultés, mais nous allons essayer de l’améliorer». Cependant, dit-il, «ce projet, nous a permis d’ailleurs de discuter avec la Bid qui a mis à notre disposition 100 millions de dollars que nous sommes en train de développer dans les 8 pays en raison d’à peu près 6 milliards et quelques pour chaque pays (…) Parce que nous pensons que la maîtrise de l’eau est une chose importante qu’il nous faut travailler».
Carences dans l’agriculture, les infrastructures et l’hydraulique
Revenant sur les lenteurs administratives, Habjibou Soumaré de préciser qu’«il ne s’agit pas seulement du Sénégal. Il s’agit également de la Commission. Parce que si on a parlé de lenteurs administratives, il nous faut faire notre autocritique nous aussi, en tant que Commission. Nous avons dit que les avis de non-objections tardent à sortir et ça c’est l’affaire de la Commission et l’Etat également sur les marchés publics».
Le patron de l’Uemoa d’ajouter : «Nous avions dit qu’il y a des problèmes en ce qui concerne les marchés publics. Mais les ministres ont pris une forte décision lors qu’un Conseil des ministres pour améliorer le processus d’exécution des marchés publics. Parce qu’il ne s’agit pas de mettre seulement le doigt sur la gouvernance, en ignorant que si on ne voit que la gouvernance et qu’on n’oublie qu’il faut travailler également sur la performance, sur la rapidité, sur la célérité d’exécution, nous risquons de nous retrouver avec de l’argent qu’on ne peut pas dépenser».
D’après lui, «les ministres ont pris une forte décision sur cette question, en faisant les réformes qu’il fallait sur le Code des marchés régionale qui est en train d’être appliqué au niveau national. Je pense qu’avec cela, nous allons connaître des améliorations».