LA COUR DES COMPTES DEMANDE DES POURSUITES JUDICIAIRES CONTRE LES FAUTIFS
APRES AVOIR EPINGLE LA SIRN, LA CSS, LE PNT ET L’ARTP
Soixante-douze heures après avoir remis au président de la République son rapport public qui exhibe la gestion frauduleuse des entreprises et agences publiques comme la Css, l’Artp, la Sirn et le Pnt, la Cour des comptes est revenue à la charge, hier, pour demander des poursuites judicaires contre les «acteurs de la mal gouvernance».
Les magistrats de la Cour des comptes ne veulent pas que le travail mettant à nu les dysfonctionnements et les malversations dans les entreprises et agences publiques comme la Caisse de sécurité sociale (Css), l’Agence de régulation des postes et des télécommunications (Artp), la Société des infrastructures et de réparation navale (Sirn) et le Programme national de lutte contre la tuberculose (Pnt), soit rangé dans les tiroirs et reste impuni. Même si le président de la République leur a assuré qu’il va «tirer toutes les conséquences qui s’imposent», les vérificateurs de la Cour des comptes souhaitent que la machine judiciaire soit déclenchée contre les pilleurs de la République.
«Nous faisons notre travail, c’est aux autres de faire leur travail»
Face à la presse, hier, Mamadou Hady Sarr et compagnie ont demandé aux autorités compétentes de diligenter une enquête contre les responsables épinglés dans les entreprises incriminées. «Nous sommes dans une République, il y a une séparation des pouvoirs. Nous, nous faisons notre travail, c’est aux autres de faire leur travail. De 2012 à 2013, il y a beaucoup de gestionnaires des entreprises publiques qui ont été emprisonnés suite au rapport de la Cour des comptes, c’est l’exemple du Fpe, de la Sar, du ‘Le Soleil’, de l’Artp, etc…», a d’emblée déclaré le président de la Chambre des entreprises publiques, Abdoul Majib Guèye.
«Nous ne sommes pas maître des poursuites, c’est le rôle du Procureur»
Et le magistrat de souligner que «la Cour ne va jamais tordre la main à l’Exécutif pour lui demander d’appliquer des sanctions. Nous faisons notre rapport et nous le transmettons. Il doit y avoir une volonté politique. Nous ne sommes pas maître des poursuites, c’est le rôle du Procureur. Nous demandons simplement qu’une enquête soit ouverte».
Selon lui, le président de la Cour des comptes ne peut que faire un référé, c’est-à-dire une lettre adressée au Premier ministre, au Garde des Sceaux, ministre de la Justice ou bien à un ministre de tutelle pour lui dire qu’au cours de la mission de contrôle, voilà ce que nous avons constaté, voilà tels ou tels manquements. Et d’ailleurs, souligne M. Guèye, «nous l’avons fait, parce que quand nous avons constaté des abus dans la gestion des dons et subventions».
«La loi doit s’appliquer aux mauvais gestionnaires»
«Le président de la Chambre des entreprises publiques a alors initié un référé que le président de la Cour a transféré au Premier ministre. Et le Premier ministre a pris une note circulaire pour donner des instructions fermes aux Administrateurs, aux Présidents de conseil d’administration, aux Directeurs généraux des structures. La Cour fait son travail, c’est aux autres de faire leur travail».
Et le magistrat financier de conclure : «La loi doit s’appliquer aux mauvais gestionnaires. Ce n’est pas seulement le travail de la Cour des comptes. Le gouvernement doit tout faire pour que notre travail ait une finalité dans la société et cela doit être l’engagement de tout un chacun».