LA LÉGENDE DU FUSIL SUSCITE DÉJÀ CURIOSITE
EN ATTENDANT LA GRANDE PREMIÈRE AU GRAND THÉÂTRE DIMANCHE PROCHAIN
Pour clôturer en apothéose et en beauté le 15e sommet de la Francophonie, le Grand Théâtre national, en partenariat avec le Théâtre Daniel Sorano, accueille la grande première de la pièce La légende du fusil. Une fresque dramatique de Masseye Niang, mise en scène par Mamadou Diop. Malgré l’engouement suscité par cette œuvre auprès du public, les comédiens peinent à être soutenus par leur tutelle.
Les tam-tams changent de rythme et la danse commence sous forme d’un ballet composé de guerriers et d’amazones. La joie est totale. Mais tout d’un coup, des coups de feu éclatent. Quelques danseurs tombent raides morts et des tirailleurs, dirigés par Mapathè, font irruption et tirent sur tout le monde. La scène est jonchée de cadavres.
Bour Fary (rôle joué par Lamine Ndiaye) se lève pour prendre son arme, mais est touché par un tirailleur, et tombe assis sur le trône. Le gouverneur et l’officier entrent et se retrouvent sur une scène pleine de cadavres et de tirailleurs. Latyr est arrêté par deux tirailleurs qui le tiennent devant Mapathè... La scène se déroule sur la grande salle du Grand Théâtre national.
Ce n’est pas encore le grand jour. Juste une répétition. Mais La légende du fusil, (texte de Masseye Niang) mise en scène par Mamadou Diop, attire déjà la curiosité de nombreux festivaliers venus assister au 15e sommet de la Francophonie. Ils épient les comédiens en représentation, avant de jurer ne jamais rater la soirée du dimanche prochain.
Les acteurs sont encore en pleine séance de répétition lundi dernier, pour planifier les derniers réglages et faire la mise en boîte. Sur scène, le texte poétique de Masseye Niang est mimé par de grands comédiens à l’instar de Lamine Ndiaye.
Mais il y a aussi de jeunes talents, sélectionnés sur des critères très stricts avec le concours du percutant metteur en scène Mamadou Diop.
L’homme veille au grain. Il veut un sans faute dimanche prochain sur la scène du Grand Théâtre. Et pour cela, rien n’est laissé au hasard. Tout, sinon presque, est travaillé et retravaillé. Dans les rangs des comédiens, la pression est énorme. Mais l’on veut clôturer le 15e sommet de la Francophonie en apothéose au Grand Théâtre et laisser de bons souvenirs dans les annales de l’histoire.
Et pour cela, des consignes fermes sont données pour relever le challenge. «Le ministre de la Culture sera présent aux côtés de nombreux invités d’honneur. Nous n’avons pas le droit de fléchir... Nous sommes prêts», confie un acteur, qui note toutefois que la seule chose qui les «préoccupe actuellement, c’est que la francophonie n’ait pas pris en charge leur participation à ce sommet, alors que de nombreux évènements d’environnement qui ne sont pas de la trempe de La légende du fusil ont été subventionnés».
Une belle œuvre non financée
Interpellé, le staff de préparation de cette fresque dramatique qui rappelle l’arrivée des Européens en Afrique, une période qui coïncide avec l’utilisation du fusil, n’ont pas voulu faire dans le déballage.
«C’est vrai qu’il y a un problème et que nous n’avons pas reçu de financement contrairement aux autres évènements culturels. Mais nous nous sommes ouverts au ministre ce matin (ndlr, hier) et il nous a promis de faire quelque chose... On attend de voir...», confie une source très au parfum des difficultés.
Une chose est sûre, rassure-t-on, La légende du fusil, cette pièce théâtrale tant attendue par les amateurs du 4e art sera jouée ce dimanche 30 novembre au Grand Théâtre. Une grande première ouverte à tout le public sur invitation.