LA PREVALENCE DES PORTEURS DE L’HEPATITE ESTIMEE A 11% AU SENEGAL
LA JOURNEE MONDIALE DE LUTTE CONTRE LES HEPATITES CELEBREE AUJOURDH’UI
C’est ce mardi qu’est célébrée la Journée mondiale conte les hépatites. En marge de cet événement, un forum s’est ouvert, hier, à Dakar. A cette occasion, il est ressorti que le taux de prévalence connu qui était de 17% en 1999 au Sénégal est passé à 11% en 2015. Ainsi 2 millions de Sénégalais sont encore exposés à cette maladie traitable par la vaccination. Alors que le budget alloué à la lutte est d’à peine 30 millions de francs Cfa.
«Comment contextualiser et mettre en œuvre les nouvelles recommandations internationales sur la prise en charge des hépatites virales B et C au Sénégal». Tel est le thème retenu pour la Journée mondiale de lutte contre les hépatites qui sera célébrée aujourd’hui. Face à la presse, hier, en prélude à ce rendez-vous, le Pr Aminata Sall Diallo, Coordonnatrice du Programme national de lutte contre les hépatites au Sénégal, a indiqué que dans notre pays, «la prévalence des porteurs connus dans la population générale était de 11%».
C’était en marge d’un forum scientifique initié par le ministère de la Santé et de l’Action sociale sur la prise en charge des hépatites virales B et C pour réduire la morbidité et la mortalité. Ce forum de deux jours (27 et 28 juillet), a servi de cadre, Selon le Pr Aminata Sall Diallo, pour faire la situation de l’hépatite au Sénégal.
Un budget d’à peine 30 millions pour la lutte contre l’hépatite
«Si on doit comparer de 1999 à 2015, on peut dire que la prévalence de l’hépatite B a diminué. Parce qu’au moment où on démarrait le programme, la prévalence des porteurs connus dans la population générale était de 17%. Aujourd’hui, le taux de prévalence est de 11%. Cela veut dire que nous avons des résultats importants dans le cadre de la diminution de la prévalence», a-t-elle fait savoir, avant de confier que «le budget du Programme national de lutte contre les hépatites s’élèvent à 30 millions de francs Cfa seulement et tout est compris là-dedans».
Par ailleurs, «au niveau national, nous avons beaucoup de difficultés. Nous avons des molécules qui, aujourd’hui, permettent de contrôler l’hépatite B dans 90% des cas, de guérir l’hépatite C à 100% des cas. Mais il faut savoir que 84.000 dollars en Amérique, 56.000 euros en Europe et 1700 dollars en Egypte en ce qui concerne le traitement de l’hépatite. Je dois dire que nous ne sommes pas dans ses modèles thérapeutiques au Sénégal».
«La prise en charge n’est pas des meilleures au Sénégal»
Et le Pr Diallo de poursuivre en indiquant qu’«aujourd’hui, ce que nous faisons, ici au Sénégal, en ce qui concerne l’hépatite C, c’est l’association de l’interférence, en attendant de pouvoir permettre l’accès à ses nouvelles molécules. Cela ne veut pas dire que la prise en charge n’est pas des meilleures au Sénégal. Mais cela veut dire aussi tout simplement que nous ne profitons pas des opportunités internationales. Parce que nous sommes dans un contexte de pauvreté. Nous devons agir au niveau international pour avoir des subventions pour accéder à ses nouvelles molécules».
«Il existe des recommandations au niveau international qui ne sont pas appliquées dans beaucoup de pays africains, y compris le nôtre. Ce que nous voulons, c’est nous lier à partir de ses recommandations internationales, même si nous ne pouvons pas tout faire parce que nous n’avons pas les moyens dans notre pays», a-t-elle souligné.
Des résultats favorisés par la vaccination
Toujours dans ses explications, le Pr Diallo a indiqué que le leadership existe au Sénégal dans cette bataille contre les hépatites. «C’est sous la volonté de quelques personnes que ce programme-là est né. Nous avons parcouru le monde, nous avons vacciné de 1999 à 2004 avec nos propres moyens. En félicitant la communauté internationale, car c’est de là que nous avons pu faire entrer le premier vaccin ici au Sénégal, pour une valeur de 2 milliards de francs Cfa en 1999. Nous ne nous sommes pas arrêtés-là, nous avons continué à mener le combat au niveau national et nous avons porté le combat au niveau international. Le premier Programme national de lutte contre les hépatites est né en Afrique, ici au Sénégal».
2 millions de Sénégalais exposés aux hépatites
Abondant dans le même sens, le Dr Pape Amadou Diack, Directeur général de la santé, de dire : «On nous a indiqué qu’il y a déjà 500 millions de personnes qui ont le virus de l’hépatite et qui ne savent pas qu’elles sont atteintes. Nous avons constaté qu’il y a 1,5 million de personnes qui meurent chaque année à cause des hépatites. Dans notre pays, nous avons à peu près 2 millions de personnes qui sont exposées à cette maladie. Et il faut rappeler que le Sénégal fait partie des pays leaders pour avoir à travailler pour faire la relation entre hépatite et le cancer du sang».