LA PRODUCTION CHUTE À 28 000 TONNES
COTON CAMPAGNE AGRICOLE
Les 32000 tonnes espérées cette année pour la campagne cotonnière au Sénégal, n’ont pas pu être atteintes. Seules 28 000 tonnes ont été récoltées, soit un gap de 4000 tonnes. Cette contre-performance selon Moussa Sabaly, président de l’association des producteurs de coton du Sénégal, est liée à l’insuffisance de la pluviométrie.
Cette année, les récoltes de coton sont encore restées en deçà des prévisions. La production tourne autour de 28 000 tonnes pour des prévisions de 32000 tonnes, indique le président de l’association des producteurs de coton du Sénégal.
Moussa Sabaly, qui participait hier, à la 7e réunion bilan du Programme régional de protection intégrée du cotonnier en Afrique (PR Pica), impute cette contre performance au déficit «pluviométrique». Il informe qu’au début de la campagne, un concours avait été lancé pour faire gagner 10 000 francs Cfa par hectare à chaque cotonculteur du premier groupe, c’est-à-dire à ceux qui feraient les premiers semis.
Une stratégie qui a eu un effet néfaste, puisqu’en fin de compte, constate M. Sabaly, «quand il a plu, tout le monde a semé pour avoir cet argent. Cela a fait que les gens ont semé avant que la terre ne soit très humide et nous avons eu une difficulté de levée.
Il a fallu qu’on ressème une 2e et une 3e fois pour avoir la densité normale requise pour l’hectare de coton. C’est ce qui a fait qu’on n’a pas atteint nos objectifs de 32000 tonnes», regrette le producteur.
Avec une telle production, le Sénégal est loin d’être un des plus grands producteurs africains. Mais, assure Moussa Sabaly, le pays met sur le marché un coton de toute première qualité. «Le seul problème pour les pays producteurs, c’est que le coton est vendu à 98% dans le reste du monde sans être transformé», déplore M. Sabaly, qui souligne que dans l’espace de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), l’objectif est de transformer 25% de la production cotonnière sur le continent d’ici 2020.
Le Pr- Pica qui regroupe six pays africains producteurs de coton et confrontés aux mêmes problèmes, œuvre essentiellement pour la pérennisation de la production cotonnière.
Dans la capitale sénégalaise, les représentants des partenaires nationaux des pays membres du Programme ainsi que les représentants des organisations sous régionales et internationales et les firmes agro-pharmaceutiques vont examiner de près les avancées notées dans la lutte contre les insectes ravageurs du cotonnier.
«Nous suivons la dynamique de ces ravageurs, nous suivons leur résistance aux différents pro- duits et chaque année, on revient sur ça, parce que nous avons des ravageurs qui mutent facilement et qui résistent. A chaque gestion d’un ravageur important, apparaît un autre ravageur», explique le Président du comité de pilotage du Pr- Pica, Agbelenko Adjanor.
«La préoccupation principale du Pr- Pica, c’est la gestion de tout ravageur du cotonnier pour faire en sorte que la productivité soit au point», ajoute M. Adjanor. Il souligne en outre, que dans le cadre de la gestion intégrée, la prévention reste un élément essentiel pour maintenir la productivité du cotonnier à un niveau acceptable.
Ce qui selon lui, demande des efforts soutenus en matière de recherche. Et la réunion du PrPica qui est un moment d’échanges d’expériences et de partage des résultats de la recherche, répond à cet impératif.