LA SENELEC INVITÉE À PORTER PLAINTE CONTRE LES RÉCALCITRANTS
Occupation anarchique des couloirs de protection des lignes haute tension
La sécurité des installations de la Société nationale d’électricité (Senelec) préoccupe, au plus haut point, les autorités étatiques. Hier, en visite guidée dans les différentes centrales de la société, le nouveau ministre de l’Energie, Thierno Alassane Sall, a déploré l’anarchie qui règne aux alentours des emprises de Senelec et il a invité la société à porter plainte contre ces personnes qui mettent en danger la vie des Sénégalais.
Effectuée au pas de charge dès les premières heures de la journée, la visite des installations de la Société nationale d’électricité (Senelec) a finalement pris l’allure d’un marathon. Accompagné de tout le staff de la direction générale de la société, avec à sa tête, le tout nouveau directeur général, Mouhamadou Makhtar Cissé, le ministre de l’Energie, Thierno Alassane Sall, qui effectuait ainsi sa première descente sur le terrain, a visité toutes les centrales de la Senelec.
De Bel Air au Cap des Biches en passant par Hann et Mbao, il a profité de ces instants pour entrer en contact avec le personnel et se faire une idée de l’état des lieux en cette période de forte canicule marquée par une augmentation exponentielle de la demande. De prime abord, c’est l’atmosphère au travail qui a surtout retenu l’attention des nouvelles autorités en charge de l’énergie au Sénégal.
En effet, malgré le poids de l’âge, la structure de base des bâtiments qui abritent les installations respire encore la solidité. A l’intérieur, des agents continuent à accomplir, au quotidien, leur tâche avec abnégation, en dépit de certaines difficultés soulevées devant le ministre.
Elles ont pour nom, le manque d’équipement, de tenues de travail, de chaussures de sécurité, bref d’un environnement propice au travail, comme l’a soulevé, au Cap des Biches, un responsable des contractuels.
Profusion de constructions sous les fils haute tension
Cependant, s’il y a un sujet qui a retenu l’attention du ministre et sa délégation, c’est bien l’occupation anarchique qui règne aux environs des installations de la Senelec. De Hann à Mbao, le phénomène est plus visible sous les lignes de haute tension. « C’est le gros problème de Senelec », a soutenu le nouveau directeur général de l’entreprise, Mouhamadou Makhtar Cissé.
Au poste 30 Kv de Hann où passe toute l’énergie provenant de Bel Air et de l’intérieur du pays, des récalcitrants, pourtant sommés par la Senelec, foulent encore du pied les instructions des autorités. Si pour certains ce sont des maisons qui continuent de sortir de terre, pour d’autres, ce sont des boutiques ou de petits commerces qui poussent sous les lignes comme des champignons, sans mesurer l’ampleur des dégâts que cette occupation peut engendrer.
Face à l’entêtement des occupants, l’Etat du Sénégal a décidé de sévir. « Nous ne pourrons plus continuer à laisser des gens occuper les servitudes des lignes à haute tension car c’est mettre en péril la vie des Sénégalais », s’est offusqué Thierno Alassane Sall. Le ministre a ainsi invité la direction générale de la Senelec à ne plus se contenter de servir des mises en demeure mais à porter cette affaire devant les tribunaux.
Priver d’électricité les récalcitrants
En attendant d’y voir clair, le ministre de l’Energie a suggéré à la Senelec de priver d’électricité, pour le moment, tous les récalcitrants et les gens qui continuent d’édifier des bâtis aux environs des lignes haute tension. « Il faut même voir, avec la Sde, comment les priver aussi d’eau », a-t-il instruit. Les autorités étatiques peuvent compter sur le soutien des consuméristes.
Venus prendre part à la visite des centrales électriques de Dakar, ils ont exprimé leur engagement à soutenir l’Etat dans ce combat qu’il compte livrer contre l’occupation anarchique des environs des installations de Senelec.
Momar Ndao de l’Ascosen a jugée irresponsable cette situation qui, selon lui, risque de mettre en danger la vie des consommateurs. « Autant Senelec doit respect le consommateur autant ce dernier doit aussi veiller à la sécurité des installations », a-t-il déclaré.
L’Etat, a poursuivi M. Ndao, doit prendre toutes les dispositions pour mettre un terme à ce phénomène. Au Cap des Biches où le phénomène est moins visible, les consignes de sécurité ne laissent pourtant aucun doute. « Eviter de fréquenter les zones à risques et suivre à la lettre les consignes de sécurité surtout en zone non aedificandi».