LE CALVAIRE DES TRAVAILLEURS DE L’HÔPITAL LE DANTEC
SPOLIATION FONCIÈRE
Les membres de la coopérative d’habitat de l’hôpital Aristide Le Dantec ne sont pas au bout leurs peines. Ayant acquis une partie du titre foncier 13071/DP, depuis 2003, ils peinent toujours à entrer en possession de leurs parcelles. Cela est dû, selon eux, à des magouilles impliquant de gros pontes de l’Etat.
Les travailleurs de l’hôpital Aristide Le Dantec ne sont pas encore au bout de leurs peines pour acquérir un toit.
En effet, leur coopérative d’habitat risque d’être spoliée d’un site qu’elle a acquis depuis 2003.
Pour son président, «il s’agit de délinquants qui se sont présentés au moment où les travailleurs allaient démarrer leurs travaux. Avec l’avènement de l’autoroute à péage, la valeur du terrain augmente. Ils sont venus, détruisant tout ce qu’il y avait, prétextant que c’est le président Wade qui leur avait attribué 10 hectares à Niacoulrap». Une situation inconfortable pour Abdou Ndoye qui fait savoir que «la justice avait été saisie et que le tribunal s’était déplacé sur le site et avait définitivement réglé ce problème».
Impliquant la coopérative d’habitat de Keur Mbaye Fall, une partie de la coopérative des travailleurs de l’Ucad et les travailleurs de l’hôpital Le Dantec, le TF 13071/DP est, selon Abdou Ndoye, une grande nébuleuse, pour ne pas dire une grande arnaque impliquant mêmes des dignitaires de l’ancien régime.
Mais, il fait comprendre que les siens ont acquis le site par bail signé par la Direction de l’enregistrement et du timbre du département de Pikine. ‘’Chacun de nos membres dispose d’un bail en bonne et due forme, d’un titre de droit réel et nous payons nos taxes au trésor public. Nous ne comprenons pas’’, argue-t-il.
Mais, Abdou Ndoye croit comprendre que la situation est causée par «des spéculateurs, de gros bonnets qui ont infiltré l’Etat du Sénégal et continuent à contrôler ce site. Et selon le commandant de la Descos (Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation de sols), la gendarmerie se sent impuissante. Il y a des personnalités tapis dans l’ombre et qui sont mouillées jusqu’au cou dans ce dossier. Ces derniers n’appartiennent pas au bas peuple. Je vous jure que si ce dossier explose, beaucoup de lièvres vont sortir».
Selon toujours le président de la coopérative d’habitat des travailleurs de l’hôpital Le Dantec, qui tenait une conférence de presse sur le site avec ses camarades, «l’Etat du Sénégal laisse faire. Un procès s’est tenu et le tribunal nous a donné gain de cause. Nous saisissons constamment la Descos qui nous sert des prétextes en n’en plus finir. On détruit nos constructions la nuit et certains viennent construire pendant la nuit. Les autorités ne prennent pas leurs responsabilités et au même moment, nos camarades partent à le retraite au fur et à mesure et les décès ne se comptent plus».