LE CAR RAPIDE, LES DEUX PROSTITUEES, LEURS CLIENTS, LE SAGE ET L’APPRENTI… AU SUMMUM DE LA VULGARITE
La perte des valeurs au Sénégal est désormais à tout point de vue, sans limites. En ce mois de ramadan durant lequel les faits et gestes des membres de communauté devraient, en principe, connaître une reconversion vers la sainteté. Mais hélas ! Tel n’est pas le cas partout au Sénégalais. Ce ne sont pas seulement les actes contre-nature ou d’homosexuels récidiviste qui s’invite en taches hideuse sur le quotidien immaculé de cette période bénite, il y’a aussi la prostitution. Dans certains milieux de la capitale, ce plus vieux mé- tier du monde refuse d’observer un congé au nom des seules valeurs cultuelles. Reportage…
Le plus vieux métier du monde n’a pas fléchi en cette période de Ramadan, même si certaines prostituées changent de mode opératoire. Après une longue journée de jeûne, les instincts reprennent leur emprise. Ainsi, le travail du sexe ne cède point face à la foi.
Le mois d’abstinence, de piété, de privation n’est pas respecté par tout le monde. Et ne constitue pas une contrainte pour les déviants. Pour preuve, les belles de la nuit, habituellement très vulgaires et sans retenue ne se privent pas de raconter leurs aventures et autres conquêtes de prostituées pendant ce mois dévotion.
Et qu’importe le lieu où elles se trouvent et les gens qui les entourent, l’essentiel surtout, semble consister à se vanter en étalant ses prouesses et la générosité des clients sur la place publique. Jeunes et moins jeunes se côtoient sans démarcation, et ceci s’est prouvé hier, dans un car rapide faisant le trajet centre-ville / Ouakam. Parole de péripatéticiennes
A hauteur du rond-point, Poste Médina, deux belles jeunes filles entre dans le car, attirant l’attention de plus d’un de par leur look et l’éclat de leur rire. L’une d’entre elles, vêtue d’une taille base en wax, très sexy, décolleté devant et derrière, piercing sur tout le visage - nez, langue et lèvre une vingtaine environ – met mal à l’aise les occupants du car.
Sa copine, moins sexy côté habillement, a l’air moins jeune. Ses fringues frappent au regard, avec un pantalon bas legging bleu de nuit et un débardeur orange, assorti à ses sandales, n’inspirait pas non plus confiance. Leur discussion, très pimentée, outrageante voire choquante a failli tourner à la dispute avec quelques passagers qui ont osé s’y inviter.
Ces derniers en ont reçu pour leur grade d’ailleurs avec des bien salées. S’adressant à sa copine, cette dernière, elle semble être une nouvelle recrue dans le milieu de la prostitution, amène ainsi le débat : « N. F. mais, je ne savais pas que notre travail marche aussi bien en période de ramadan ! ».
Jusque-là, rien de grave, parce qu’aucun des passagers ne pouvait imaginer qu’elle parlait du travail du sexe. Mas, c’est la réponse de sa copine qui a laissé l’assistance sans voix, médusée. « Mooh, au contraire, cela marche beaucoup plus en période ramadan. Nombre d’hommes ne peuvent assurer l’abstinence ».
Et leurs commentaires ont commencé à devenir petit à petit salaces et renversant au sujet de leurs différents clients habituels. C’est d’ailleurs ce qui a éveillé les soupçons des autres qui se trouvait dans le véhicule et qui se sont finalement fait une religion quant au genre de vie que mènent ces passagères particulières. « Mon client d’hier m’a tué…
On a passé toute la nuit à faire de la gym. C’est à l’heure du kheud (premier repas de la matinée) que nous avons arrêté. En plus, il a été très généreux », lance la plus sexy dans une indifférence totalement renversante. Et comme si elle voulait prouver qu’elle était plus vulgaire que sa copine, la seconde jeune fille a rétorqué, avec un ton beaucoup plus osé, ceci :
« Moi, j’ai eu deux clients hier, avec le troisième je n’ai pas eu à passer à l’acte. Mais, il m’a payé. Je pense qu’il était en état d’hébétude. C’est aujourd’hui qu’il va consommer (Ndlr : avant-hier samedi)». «Koorou Ndakarou… c’est Teuss et Reteuss» Un détail qui a mis mal à l’aise beaucoup de gens.
Outré, révolté et embarrassé par cette discussion provocante, un vieux dont les cheveux blancs témoignent de la sagesse qui l’habite, chapelet à la main sursaute pour les interpeller sur un ton ferme : « Mes enfant, même si vous ne respectez pas les gens, ayez au moins, de la considération pour ce mois béni ».
Après la réplique des jeunes péripatéticiennes, le regret se lisait sur le visage du vieil homme. La première n’a pas hésité à lui balancer, les yeux dans les yeux, ce qui suit : « De quoi je me mêle ? Ce ne sont des gens comme toi qui viennent nous voir lorsque tous les chats sont gris, pour après jouer les dévots le jour. Est-ce que tu n’en fait pas parti saakh ?».
« Astafirloulah » ! S’écrie le patriarche, sa main droite apposée sur sa bouche, comme s’il reprochait à sa langue d’avoir participé aux échanges des deux prostituées sans loi ni foi. Après avoir donné à ce dernier sa dose de réponses discourtoises, elles demandent à l’apprenti de signaler au chauffeur leur arrêt.
Déhanchant tranquillement, elles se frayent un passage entre les personnes outrées à bord, pour descendre du car, au rythme des commentaires en cascade fusant de l’ensemble des passagers. Et, l’apprenti du car rapide, qui ne pouvait pas, comme vous le savez, ne pas y jeter son grain de sel, accompagne leurs déhanchements avec un enchainement de : «Teuss ak Reteuss… Koorou Ndakarou tochtna…» (Impossible de traduire l’idée de l’apprenti). Allez savoir…