LE CASSE-TÊTE DES RESSOURCES FINANCIÈRES INTERNES
DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE EN AFRIQUE DE L’OUEST
Enda Cacid et Osiwa ont tenu hier un symposium pour convier l’Afrique de l’Ouest à bien utiliser ses ressources internes pour son développement économique.
Après deux journées de dialogue sur les Accords de partenariat économique (APE), place au développement et la transformation structurelle en Afrique de l’Ouest.
Le symposium dit de haut niveau organisé hier par Enda Cacid et Osiwa a servi de cadre de réflexion critique et d’analyse axé sur la vision du développement en Afrique de l’Ouest.
Différents participants venus de la sous-région ont échangé sur la thématique : ‘’gouvernance et mobilisation des ressources domestiques pour le financement du développement en Afrique de l’Ouest’’.
Cette rencontre vise à permettre aux acteurs de développement régional, décideurs politiques, institution financière, etc., de discuter de manière critique sur les programmes et modèles de développement de l’Afrique de l’Ouest, notamment la façon de mobiliser les ressources domestiques internes.
A cet effet, les participants comptent bien mettre à contribution le secteur privé en usant des énormes potentialités dont regorge le continent.
"Notre paradigme de développement devrait être fondé essentiellement sur nos capacités propres qu’on mettrait en synergie avec nos potentiels pour pouvoir créer les conditions de développement économiques et sociales en Afrique de l’Ouest", a expliqué le directeur d’Enda CACID.
Selon Cheikh Tidiane Dièye, le modèle de développement ne doit pas être importé, mais "inventé à partir de nos propres initiatives." Il est temps, dit-il, que l’Afrique impulse son propre développement à partir des ressources propres, sans fermer la porte aux entreprises extérieures afin de bénéficier aussi des capitaux additionnels.
Rôle de l’Etat dans la régulation du financement
Pour transformer toutes les potentialités africaines en acte, il faut d’abord une importante mobilisation de ressources. Pour cela, l’Etat a un rôle essentiel à jouer dans la régulation du financement.
Selon le commissaire en charge de l’industrie et du secteur privé de la CEDEAO, Kalilou Traoré, une politique publique forte est nécessaire pour que les entreprises puissent se développer. L’Etat, ajoute-il, doit accompagner les entreprises pour financer ses politiques industrielles.
Dans le même ordre d’idées, Dr Cheikh Tidiane Dièye estime que l’Etat doit offrir une éducation en parfaite adéquation avec les besoins du secteur privé ainsi que la mise en œuvre de politiques en mesure de lutter contre la corruption, la fuite des capitaux et les flux financiers illicites.
Ce qui ne saurait suffire car "assainir l’environnement des affaires", "aider les entrepreneurs et les PME à avoir accès au financement avec des taux assez faibles" sont tout aussi importants.
Transfert de technologies
Pour impulser le développement, les acteurs ont insisté sur la nécessité de réaliser un transfert de technologies. Ce qui passe par le maintien du partenariat SudSud tout en travaillant dans le cadre d’un transfert de technologies appropriées pour apporter de la valeur ajoutée en Afrique.
Par ailleurs, les acteurs ont relevé que la mobilisation de ressources financières importantes pourrait être réalisée par les Africains grâce à la transformation des matières premières disponibles sur le continent.
Ainsi, une étude de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) des Nations unies a révélé, indique-t-on, que l’Afrique a un potentiel fiscal non recouvré de plus de 500 milliards de dollars. En plus du réservoir de ressources additionnelles que constitue la taxation des transactions financières.