LE CHAUFFEUR OUSSEYNOU DIOP RISQUE UNE PEINE 6 MOIS DE PRISON
CIRCULATION HORS NORMES ET DEGRADATION DE BIENS APPARTENANT A L’ETAT
Ousseynou Diop, le «Taximan» qui avait emprunté la passerelle de l’autoroute, risque une peine ferme de 6 mois de prison. C’est du mois ce que le Procureur a réclamé à son encontre, hier, lors du procès.
Après deux renvois, le taximan Ousseynou Diop a finalement comparu, hier, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Il y a été attrait pour les délits de circulation hors normes et dégradation de biens appartenant à l'Etat. Il a été arrêté le 9 août dernier pour les délits susmentionnés, et alors que depuis lors, il continue de nier les faits qui lui sont reprochés, il risque 6 mois ferme de prison.
Le chauffeur titulaire du taxi, Mbaye Ndiaye, dans sa déclaration, avait soutenu qu’il était au courant des faits qui a motivé la mise en fourrière du véhicule de marque Toyota Carina 2. «C’est par téléphone que j’ai été informé du fait que mon taxi avait circulé sur la passerelle construite sur la route nationale n° 1 et desservant les cités Maristes. C'est ainsi que j’ai demandé à Ousseynou s'il faisait partie des chauffeurs de taxi qui sont passés sur la passerelle et il m’a répondu que oui», a-t-il témoigné.
Le prévenu a finalement reconnu avoir emprunté la passerelle et s’est expliqué en ces termes : «Je circulais sur la route nationale venant des Parcelles assainies en direction du centre-ville. Apres avoir dépassé le rond-point de Cambérène, j’ai été retenu dans un embouteillage qui a duré une heure. C’est ainsi que des conducteurs et autres badauds ont suggéré que les berlines qui ne pouvaient pas passer dans l'eau et qui sont à l’origine de l'embouteillage, pouvaient emprunter la passerelle. Ceci, afin de permettre un désengorgement et conséquemment aux automobilistes de manœuvrer pour repartir en sens contraire».
Le prévenu de préciser que bon nombre de voitures avaient emprunté la passerelle, parmi lesquelles des Taxis et autres véhicules particuliers. Ousseynou Diop reconnaît l’insécurité qu’il courait, tout en disant qu’il ignorait qu’il était interdit de passer par les passerelles piétonnes, malgré ses 15 ans d’exercice du métier de taximan.
Les parties civiles, l’Agéroute et l’Agent judiciaire de l’Etat (Aje) ont demandé une application avec toute la rigueur requise de la loi pénale par rapport à cet acte. Cela, du fait que les poids des véhicules qui sont passées sur cette passerelle vont diminuer la durée de vie de cette structure qui est inévitablement atteinte. Ils ont ensuite réclamé le franc symbolique à titre de réparation.
Le Procureur est lui d’avis que ce sont des pratiques à décourager, car le pays ne pouvant se développer avec ce genre de pratiques. Mme le Procureur a aussi soutenu qu’une peine sévère servirait de leçon et dissuaderait d’autres chauffeurs de faire pareil. Le ministère public a ensuite requis une peine de 2 ans de prison, dont 6 mois ferme, en plus d’une amende de 500 000 francs Cfa. Elle a également demandé qu’il paie la somme de 6000 francs Cfa comme contravention et la confiscation de son permis de conduire pour 2 ans.
Me Khoureichi Bâ, le conseil du prévenu, a attaqué l’Agéroute qui ne peut pas être partie civile dans la procédure, car ayant été nommé par décret. Il a cité l’article 11 du Code de procédure pénal qui stipule que tout usager peut utiliser le sens contraire de la route en cas de force majeure. Pour lui, la question reste de savoir les circonstances qui ont poussé Ousseynou Diop a emprunté la passerelle.
Son confrère de la défense est allé dans le même sens. Et ils ont fini par plaider pour une relaxe pure et simple à titre principal et une application bienveillante de la loi à titre subsidiaire. Me Bâ a également plaidé pour une mise en liberté provisoire, au cas où l’affaire serait mise en délibéré.
Le tribunal s’est opposé à la demande de mise en liberté provisoire et a mis l’affaire en délibéré au 3 septembre.