LE COUT DE L’INACTION VARIE ENTRE 46 ET 81 MILLIARDS DE FCFA PAR AN
EFFET DE L’AFLATOXINE SUR LA SANTE HUMAINE ET ANIMALE
Véritable menace sur la santé humaine et animale, l’aflatoxine, du fait de l’inaction face à ses effets dangereux, coûte annuellement entre 46 et 81 milliards de francs Cfa. C’est ce qui ressort d’un rapport publié hier à Dakar.
Sous l’égide du groupe technique de travail sur les aflatoxines et de la Direction de la protection des végétaux, le cabinet Bioscopie Sarl a présenté, hier, à Dakar, le rapport d’étude sur l’impact économique des aflatoxines au Sénégal. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’impact économique des aflatoxines dans le secteur de l’agriculture, du commerce et de la santé au Sénégal. Ce, en vue de trouver les voies et moyens d’intensification de l’ampleur de la problématique du phénomène.
En effet, les résultats de l’étude ont révélé que le coût de l’inaction est estimé au minimum à 46 milliards de francs Cfa et au maximum à 81 milliards de francs Cfa. Soit 0.6 à 1.1% du Produit intérieur brut (Pib). Cette étude a été effectuée en collaboration avec le Partenariat pour la lutte contre les aflatoxines (Paca), pour contribuer à la prévention et à la lutte contre l’aflatoxine et l’amélioration de la sécurité sanitaire dans les chaînes alimentaires humaines et animales.
Selon Winta Sirtayeha, coordonnatrice du Paca, les aflatoxines sont des produits qui constituent une menace pour la sécurité alimentaire, étant présents dans les aliments tels que les arachides, le maïs, le riz et autres aliments secs, comme les épices, les huiles végétales brutes etc. Ainsi, sa présence sur ces aliments peut créer une contamination dans les chaînes alimentaires humaines et animales. Et par conséquent, cela peut avoir un impact économique négatif sur les secteurs de l’agriculture, du commerce ou même de la santé, a-t-elle renseigné.
Cela, d’après elle, par exemple, pour que la détermination de l’aflatoxine sur la santé aboutissant à l’estimation des cas de cancer du foie, car la prise en compte des proportions des aliments consommés est l’une des faiblesses de cette approche qui réside dans la non-prise en compte des aliments consommés de façon occasionnelle. A cela s’ajoute les pertes accumulées dans l’agriculture et la sécurité alimentaire, ainsi que dans les échanges qui pourraient être minimisés et ne seront pas faciles à qualifier.
90% des aliments consommés au Sénégal contiennent de l’aflatoxine
Dans les pays où il existe une réglementation sur l’aflatoxine, les produits contaminés sont saisis, détruit ou calcifiés. Ce qui n’est pas le cas au Sénégal dans les zones rurales ou l’utilisation de l’arachide, du maïs et du riz est plus fréquent. On se rend compte ainsi que 90% des échantillons des aliments consommés au Sénégal sont contaminés. Sans compter les produits qui nous viennent de l’étranger qui ne se contrôlent pas. Ce qui fait que la majeure partie des aliments que mangent les Sénégalais chaque jour contiennent des quantités d’aflatoxine. C’est ce qui ressort du rapport d’étude sur l’impact économique des aflatoxines au Sénégal.
Face à cette équation qui se pose dans divers secteurs économiques et sanitaires, Faustin Diatta, qui représentait le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural à la cérémonie de rassurer à travers le cadre législatif et réglementaire. Selon lui, un programme dont l’objectif est de détruire les risques sanitaires liés à la qualité des aliments existe. Il est piloté par le ministère de l’Agriculture, qui est aussi préoccupé par la problématique de la sécurité sanitaire des aliments. Ce, tant pour favoriser l’accès aux marchés des produits d’exportation, que pour les denrées alimentaires destinées au marché local. Des dispositions législatives et réglementaires constituant la base juridique des actions visant à assurer la sécurité sanitaire des aliments existent», dit-il.