LE FORUM CIVIL VEUT UNE AUTOSAISINE DE LA CREI, DE L’OFNAC ET DE LA CENTIF
FINANCEMENT «IRREGULIER» DU CENTRE DE CONFÉRENCE DE DIAMNIADIO
Sur le financement du centre international de conférence de Dakar(Cicd) inauguré hier à Diamniadio, Birahim Seck du Forum civil dénonce plusieurs irrégularités. Pour lui, il y a un miroir de contradiction dans les montants annoncés par les autorités. En plus de cela le représentant de Transparency International, les marchés n’ont pas été passés par appel d’offre. Il demande à la Crei, à l’Ofanc et à la Centif de s’autosaisir de la question.
Après l’inauguration en grande pompe du centre international de conférence de Dakar sis à Diamniadio, place à la polémique sur le financement. Birahim Seck dénonce des irrégularités dans le financement de ce centre de conférence. D’abord, Birahim Seck dénonce en premier lieu le fait qu’un contrat d’un projet architectural soit confié à un ami du président de la République à hauteur de 269 millions de francs Cfa, déjà au niveau au niveau de la conception.
Ensuite il s’attaque au financement du Cicd considérant qu’il y a une incohérence et même un miroir de contradiction parce que les plus hautes autorités ne donnent pas le même montant qui a permis à réaliser le «miroir des baobabs». «Le montant annoncé par le secrétaire général à la francophonie était de 40 milliards de francs Cfa au mois d’octobre. On nous avance deux autres montants; un autre de 51 milliards de francs Cfa par le secrétaire d’Etat à la communication, Yakham Mbaye lors d’une rencontre entre la délégation générale à la francophonie et la presse ; et le jour de l’inauguration, le président de la République avance un chiffre de 57 milliards de francs Cfa», constate Birahim Seck. Qui a le bon chiffre ?
En tout cas, le membre du forum civil regrette cette incohérence dans les montants avancés. «Il ya un miroir de contradiction dans les montants. Comment est ce qu’au mois d’août on annonce un montant de 40 milliards et deux mois après on ait une augmentation soit de 11 milliards si on se fie au montant de 51 milliards annoncé Yakham Mbaye soit 17 milliards si on se fie au montant de 57 milliards annoncé par le président de la République. Qu’est ce qui peut expliquer ce décalage et ce gros montant qu’on ne peut pas consommer en moins de deux mois», s’intéroge le membre du Conseil économique social et environnemental (Cese).
C’est le Trésor qui va tout payer et non les Turques L’autre irrégularité selon le membre du forum civil est le mode même de financement de l’infrastructure. Car même si les autorités parlent de financement en partie par les Turques, c’est le contribuable Sénégalais qui va payer la facture. «La communication du gouvernement, telle qu’elle est définie laisse paraitre qu’il y a un financement turque et un financement de l’Etat du Sénégal. Mais en réalité, l’argent qui est donné par les Turques et dont le choix a été fait de façon délibéré et illégal par le président de la République à Paris au mois de mars 2013, est un prêt que le Trésor de notre pays doit rembourser. Du moment où l’argent est un prêt il faut que le gouvernement dise que cet argent est tiré du trésor public», assène Birahim Seck.
Dans cette logique de dénonciation, M. Seck rappelle aussi que le contrat de construction n’a jamais fait objet d’un appel d’offre. «Le président de la République l’a confié dans son discours en disant qu’il a contracté directement avec le patron de Summa international à Paris en mars 2013», indique-t-il.
Très porté vers la recherche de vérité dans cette affaire, le membre de Transparency International laisse entendre que le gouvernement doit aussi nous dire si les montants qu’ils avancent sont en Ttc ou en hors taxe et s’il y a exonération quels sont les produits qui sont exonérés.
LA CREI, L’OFNAC ET LA CENTIF INVITE A S’AUTOSAISIR
Compte de toutes «ces irrégularités » constatées, Birahim Seck considère que la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) ainsi que l’Ofnac(office natioanal contre la corruption) et la Centif(cellule nationale de traitement de l’information financière) doivent s’autosaisir de la question pour que les Sénégalais soient au courant des véritables montants mis dans l’opération et pour sanctionner tout détournement.
«Depuis 2012, le forum civil avait averti que si les marchés ne sont pas passés par appel d’offre il y aurait des risques de détournement de deniers publics avec ces contradictions de montants avancés par les hautes autorités Sénégalaises»,martèle Birahim Seck.