LE GRAND CADRE DEMANDE AUX ENSEIGNANTS DE VIDER LES CLASSES, LE 31 JUILLET A 18 HEURES
MENACE SUR LA FIN DES EXAMENS
La fin de l’examen du Bfem est fortement menacée. Et pour cause, le Grand cadre des syndicats d’enseignants (Gcse), les deux tendances confondues, demande aux enseignants de prendre leurs vacances le 31 juillet, à 18 heures.
Au moment où les candidats au Baccalauréat finissent leurs épreuves du 2e tour, ceux qui passent l’examen du Bfem sont de plein pied dans leurs épreuves. Cela, alors même qu’approche la date fatidique du 31 juillet 2015, retenue par le ministère pour clôturer l’année scolaire. Une situation qui amène le Grand cadre des syndicats enseignants (Gsce), toutes tendances confondues, a soulevé des disfonctionnements. Le Grand cadre avertit, en tout cas, que le 31 juillet à 18 heures, que les examens soient terminés ou pas, il va donner comme mot d’ordre à ses membres de vider les salles de classe.
Mamadou Lamine Dianté, coordonnateur d’un des camps du Grand cadre, souligne ainsi que «globalement, sur le plan technique, l’organisation du Bac n’a souffert d’aucun manquement». Et cela, en dépit des appréhensions liées à la proximité de la fête de la Korité.
Pour ce qui est du Bfem, il note que tout s’est bien passé jusqu’ici dans l’organisation globale. A l’exception du volet des frais de déplacements. «Quand les gens sont envoyés sans ordre de mission, il n’y a aucune couverture. Ils courent tous les risques en cas d’accident», explique-t-il, en notant que «l’autre élément, c’est que le Bfem se termine le 31 à 18 heures. Et alors que les élèves termineront les épreuves écrites, les corrections des copies ne seront pas encore achevées. Cela veut dire que l’enseignant qui, au 31 juillet à 18 heures, ne serait pas en possession d’un ordre de mission est libre de ne pas continuer les épreuves du Bfem. Et cela va compromettre le déroulement du Bfem jusqu’aux résultats», s’inquiète M. Dianté.
5000 francs pour des présidents de jury
«Ce que je voudrais ajouter dans l’organisation du Bfem, est que les présidents de jury, avec tout ce qu’ils représentent dans l’examen, ils n’ont reçu au titre de frais de mission que 5000 francs pour toute la durée du Bfem. C’est donc véritablement exposer le président du jury, d’autant plus que le Bfem a eu lieu vers la fin du mois, au lendemain de la Korité. Aujourd’hui, les présidents du jury sont placés dans des conditions de précarité sans précédents», regrette-t-il.
«On a obligé les enseignants à être les seuls agents de la Fonction publique dans ce pays à aller en mission gratuitement, alors que partout d’ailleurs la mission elle est payée. L’examen est une mission pour l’enseignant et si elle est gratuite, nous demandons à tous les enseignants d’arrêter le travail. Nous leur demandons, pour leur sécurité et leur couverture, que si l’Etat ne donne pas l’ordre de mission et qu’il n’y a pas de frais de déplacements, au soir du 31 juillet, qu’ils arrêtent tout examen. Parce qu’à partir de ce moment, ils ont le droit d’aller en vacances, comme tout le monde, même si les examens ne se terminent pas à cette date», plaide Dianté.
Des résultats médiocres qui ne surprennent pas
Leader de l’autre tendance du Grand cadre, Abdoul Faty a rappelé qu’ils avaient attiré l’attention de l’opinion sur le fait que Serigne Mbaye Thiam a agi en solitaire en forçant les choses, il relève que ce qu’il avait dénoncé à l’avant se déroule présentement, notamment par rapport aux pluies ou encore aux candidats qui sont déplacés dans la banlieue, parce que rien n’avait été prévu. «Le gouvernement n’a consulté personne. Les professeurs de philosophie font le travail la mort dans l’âme et ça pose problème», dit M. Faty.
Et à son avis, «les résultats sont médiocres pour le Bac. Et ça ne nous surprend pas, d’autant plus que le système éducatif sénégalais est dans la tourmente depuis plusieurs années avec des grèves récurrentes dues à l’irresponsabilité des autorités qui signent des accords qu’elles ne respectent pas. La preuve la plus palpable est les accords du 30 avril dernier, signés devant le Premier ministre».
S’en prenant au ministre Serigne Mbaye Thiam dont il pointe «l’incompétence», Abdou Faty souligne que, maintenant la solution réside dans les protocoles d’accords signés avec les enseignants et il faut aller très rapidement vers le Conseil présidentiel sur l’éducation. «Nous, on n’est pas toujours à l’aise quand il faut parler d’argent. Parce qu’on nous jette tellement en pâture à l’opinion, mais le fait est que tout le système repose sur des moyens pour que les choses se déroulent très bien», confie-t-il.
«Les présidents de jury gèrent une affaire extrêmement sensible. Alors, on doit les mettre dans de très bonnes conditions si nous voulons des examens fiables. Et tel n’est pas le cas. En tout état de cause, dit-il, «nous demandons à tous nos collègues, le 31 juillet qui est le découpage de l’année scolaire, parce que le ministre de l’Education depuis lors il fait le mort et on n’a plus d’interlocuteur, d’arrêter s’ils n’ont pas d’ordre de mission».