LE M23 DEMANDE LE REPORT DES JOUTES DU 29 JUIN
POUR DES ÉLECTIONS APAISÉES
Le mouvement du 23 juin (M23) n’est pas favorable à la tenue des élections locales dès le 29 juin. Pour Mamadou Mbodj et compagnie, les réformes introduites dans le code électoral et le code des collectivités locales avec l’Acte 3 de la décentralisation à quelques mois des élections, ont engendré une inquiétude qui ne peut rimer avec une élection apaisée.
Le mouvement du 23 juin (M23) demande le report des élections locales pour permettre aux acteurs de se concerter pour dégager un consensus en vue de ce scrutin. Cette position, le bureau national du M23 la défend ainsi : «en l’état actuel de certaines dispositions du code électoral amendé, des secteurs importants de l’opinion publique, des formations politiques et des candidats indépendants ont exprimé de très graves inquiétudes relativement au statut de villes importantes comme Dakar, Pikine, Guediawaye et Thiès».
Pour Mamadou Mbodj, les craintes portent aussi sur l’éventualité d’une dissolution de facto des villes dans leur configuration présente, la conservation de leur intégralité territoriale, des dangers de «sécession» administrative et territoriale. Ces craintes portent enfin sur le risque de traitement discriminatoire de la part de la puissance publique, à l’égard des communes d’arrondissement devenues des communes de plein exercice.
Le M23 craint aussi qu’il n’y ait plus de «continuité territoriale». «Chacun aurait son Dakar. Ce qui nous ramènerait aux heures les plus sombres du moyen âge sénégalais », regrette le M23.
«NOUS NOUS DIRIGEONS VERS DES ELECTIONS MARQUEES PAR LA TENSION»
Le M23 avertit : «nous nous dirigeons vers des élections dans un contexte marqué dans une certaine mesure par les surenchères, les excès et une véritable stratégie de la tension». C’est ce contexte qui explique, selon le bureau national du M23, «le caractère tout à fait disproportionné du recours aux forces de l’ordre face à des manifestants tout à fait pacifiques, samedi dernier, contre l’occupation suicidaire du littoral».
Même si Mamadou Mbodj et Cie sont conscients qu’il ne s’agit pas de trouver des accords sur tout à l’unanimité, «il demeure cependant indispensable que les principaux acteurs des élections à venir convergent largement sur les conditions d’organisation à tout le moins». Ce qui épargnerait au pays «les troubles post électoraux et pertes subséquentes». Le M23 conclut qu’il ne s’agit pas d’organiser des élections pour faire subir à notre pays des émeutes et autres batailles de rue, mais de promouvoir des élections consolidantes qui, quel que soit le résultat, constitueront une avancée démocratique pour notre pays.