LE PREMIER MINISTRE POUR UNE ÉCONOMIE VERTE AVEC UNE FORTE IMPLICATION DU SECTEUR PRIVÉ
CHANGEMENTS CLIMATIQUES
A l’ouverture, hier, à Dakar, d’un atelier international sur les changements climatiques, le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne a mis l’accent sur l’urgence de promouvoir une économie verte avec comme soubassement une implication soutenue du secteur privé.
En prélude à la Conférence internationale sur les changements climatiques (Cop 21 de Paris), Dakar a abrité, hier, un séminaire conjoint organisé par l’Union des Conseils économiques et sociaux d’Afrique (Ucesa) et l’Union des Conseils économiques et sociaux des pays francophones (Ucesif).
Présidant l’ouverture des travaux, le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne a insisté sur la nécessité, pour les pays africains, de se tourner vers des activités à faible intensité de carbone.
En clair, il s’agit de promouvoir l’économie verte dans le cadre d’une forte implication du secteur privé, considéré par les spécialistes comme le moteur de la croissance. L’Etat du Sénégal, a-t-il renchéri, s’engage à mettre en place un cadre réglementaire favorable, en appuyant, de manière considérable, les entreprises qui s’investissent dans le développement des énergies renouvelables.
Le Premier ministre est d’ailleurs convaincu que la maîtrise de la question centrale des financements sera déterminante pour le futur du régime climatique. C’est l’une des raisons pour lesquelles il attend beaucoup de ce qu’il conviendra d’appeler la Déclaration de Dakar sur les changements climatiques, fruit des délibérations de la journée de réflexion tenue, hier, dans la capitale sénégalaise.
Sur la même lancée, M. Dionne a félicité le Centre de suivi écologique (Cse) qui a reçu récemment les accréditations du Fonds d’adaptation et du Fonds vert climat. De même, il a rappelé que des efforts considérables doivent être fournis par tous les acteurs concernés, pour que notre pays puisse bénéficier d’un accès direct aux financements verts.
Le chef du gouvernement a aussi montré toute l’importance de la préservation de la planète terre, un capital inestimable à garder intact au profit des générations futures. Dans cette optique, une action concertée entre toutes les couches de la population est souhaitée pour un développement durable, gage de paix, de progrès économique et social.
Ainsi, M. Dionne s’est posé cette question cruciale : quel système adopter pour amoindrir les dérèglements climatiques que l’homme a créés au vu de la faible capacité financière des Etats du sud ?
Transition énergétique
En tous les cas, le constat est alarmant. Les changements climatiques touchent des secteurs vitaux, comme les ressources en eau potable, la sécurité alimentaire, de même que la biodiversité terrestre et marine.
D’où l’invite de la présidente du Conseil économique, social et environnemental, Aminata Tall, qui, paraphrasant Antoine de Saint Exupéry, a souligné : « Nous devons impérativement préserver la terre que nous avons empruntée à nos grands-parents et la léguer en bon état à la postérité ».
Mme Tall, par ailleurs présidente de l’Ucesa, a estimé que l’enjeu est important entre les pays du nord et ceux du sud pour une transition réussie vers des économies résilientes et sobres en carbone. Il s’agira ainsi d’une humanisation plus affirmée de notre planète.
Le dérèglement climatique, une menace pour la paix et le développement
Jean-Paul Delevoye, président du Conseil économique et social français, a souligné que l’activité humaine débridée est à l’origine du dérèglement climatique. « Les hommes ont cru qu’ils peuvent dominer la nature sans réserve et sans limite ; mais s’ils ne respectent pas la nature, on assistera à un recul de l’humanité.
Il s’agira aussi, a-t-il dit, de concilier des intérêts a priori contradictoires et de faire de la transition énergétique, de l’industrie et de l’économie circulaire des problématiques d’actualité. Selon lui, « la violence contre la nature créera indubitablement des catastrophes ; il faut penser monde et penser l’autre, et non privilégier le court terme. Le droit n’est rien dès lors que personne ne le défend », a soutenu cet homme politique français qui est d’avis que le dérèglement climatique constitue une menace pour la paix et le développement.
Pour M. Delevoye, le débat sur le recul des disponibilités foncières est d’actualité, d’autant plus qu’il débouche fatalement sur des « infarctus et Avc territoriaux ». Le patron du Conseil économique et social français a aussi révélé qu’à cause du dérèglement climatique, pas moins de 20 % de la population mondiale seront menacés de stress hydrique.
La promotion du transfert des technologies est également souhaitée. A son avis, il faut désormais travailler pour un changement de paradigme avec une nouvelle espérance, une nouvelle économie.