LE SAES POINTE LES FAIBLESSES DU RECTEUR
UNIVERSITÉ ASSANE SECK DE ZIGUINCHOR
Amateurisme, gestion intimidante contre étudiants et professeurs, perte de crédibilité de l’institution, etc. Le Saes de Ziguinchor est en pleine défiance contre le recteur de l'université Assane Seck.
“Où sommes-nous ? À la DIC ? Qui sommes-nous ? Des flics ?” Ces questions contenues dans un communiqué de la section du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur de l’université Assane Seck de Ziguinchor (SAES-UASZ) renseignent sur l’état d’esprit qui prévaut dans ce temple du savoir récemment baptisé par le Président de la république. Le recteur de cette dite université est accusé de tous les péchés d’Israël par ses collègues syndicalistes.
Le premier est d’avoir mis en place une commission d’instruction pour entendre les étudiants ayant mis des brassards rouges et manifesté contre le chef de l'Etat lors de ce “baptême” susmentionné pour réclamer de meilleures conditions d’études.
“Le recteur les voit comme des étudiants manipulés par un enseignant d’une autre fraction politique. Et le directeur de la communication va enquêter dans le campus social pour dénicher les “coupables” ! Puis, on veut nous faire croire que cette instruction n’a rien de politicienne. Franchement, le ridicule ne tue pas !”, charge le Saes.
Le deuxième grief est une menace du recteur à l’encontre d’un collègue lors des journées de réflexion du Saes sur le rôle des universités et des syndicats dans la société. Selon le document, le ministre a “conseillé” à cet enseignant de ne pas faire comme les syndicalistes. Un “conseil” qui ressemble plus à une menace à peine voilée, de l’avis de la coordination.
“Je n’ai pas encore signé votre titularisation”, lui a-t-il dit, rapportent les auteurs du communiqué. “Quel genre d’autorité avons-nous avec ce recteur qui parle ainsi à un collègue, qui insinue que le passé syndical est un critère de recrutement des enseignants”, se demandent-ils ?
Pour le syndicat du supérieur, “l’université est un espace pour acquérir des savoirs mais aussi et surtout pour exprimer des opinions quels que soient le domaine scientifique de leur auteur, leur positionnement idéologique ou politique, leur appartenance confessionnelle ou syndicale”.
Du reste, il y a plus urgent, semble dire le Saes. Comme cet “amateurisme” dans une gestion qualifiée de “tatillonne” qui a “décrédibilisé” l'université Assane Seck auprès de ses partenaires. Sans parler du fait que des enseignants sont logés dans “un semblant de “maison de l’université” (...) avec des charges locatives et de fonctionnement exorbitantes”.