LE SÉNÉGAL, 5ÈME RÉFORMATEUR MONDIAL
Le Premier ministre Mahammad Dionne peut très bien jubiler, à la suite de son Président et avec son gouvernement et aussi l’APIX, pour avoir su conduire, avec succès, les réformes structurelles à la base de ces avancées appréciables du Sénégal dans le Classement Doing Business 2014 de la Banque Mondiale.
En effet, le Sénégal a gagné 10 places, passant du 171ème au 161ème rang sur un total de 189 pays. Mieux, le Sénégal intègre le prestigieux Top5 des meilleurs réformateurs mondiaux. Selon Saran Kebet-Koulibaly, Directeur IFC pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, le Sénégal "a les (moyens) de réussir, d’ici 2017, à entrer dans le Top 100 du classement mondial du Doing Business". Mais le grand défi sera qu’il "garde sa place (actuelle)", les années à venir, a noté Vera Songwé, Directrice des opérations de la Banque Mondiale au Sénégal.
Il faut dire qu’on revient de loin... L’année dernière, à la même époque, Macky Sall et ses ministres avaient rué dans les brancards, accusant l’équipe du Doing Business de tous les péchés d’Israël. Mais une fois la colère passée, ils ont eu l’intelligence de s’asseoir et d’étudier lucidement le rapport et savoir là où il fallait faire focus par les réformes afin de combler les déficits et manquements...
Ainsi, furent décidées les 56 réformes à mener dans le cadre du Programme de renforcement de réformes pour l’attractivité et la compétitivité (PREAC). Et au bout d’une année pleine de réformes intensives, les résultats peuvent enfin être savourés. Ont été mises en avant des réformes telles que la simplification des procédures de création d’entreprise avec la réduction de l’exigence de capital minimum, la réduction du délai d’obtention du permis de construire ou encore la simplification du processus de paiement des impôts pour les entreprises par la suppression de la taxe sur les véhicules, le téléchargement des formulaires de déclaration de la TVA en ligne, le commerce transfrontalier avec les délais les plus courts de la région pour l’importation et l’exportation... Au total, le Sénégal a entrepris des réformes dans 6 domaines-clés parmi ceux suivis par le Doing Business.
Aujourd’hui, le Sénégal partage ce satisfecit avec des pays de la sous-région comme la Côte d’Ivoire, le Togo, le Bénin... Ce qui fait de la zone UEMOA et de la région subsaharienne plus globalement, les économies qui ont réalisé des progrès remarquables, sur la dernière décennie. Elles ont réussi à réduire les contraintes relatives à l’environnement des affaires et à conduire les réformes ayant permis de faciliter le climat des affaires. D’ailleurs, la Banque Mondiale parle de 75 réformes sur les 230 recensées à travers le monde. Des résultats très encourageants pour qui sait que l’Afrique francophone subsaharienne est perçue désormais comme la nouvelle frontière pour les investissements lucratifs. Alors, le secteur privé, national comme international, doit saisir au rebond ces alléchantes potentialités pour en faire de véritables opportunités d’affaires.
Cependant, des défis persistent, notamment dans les domaines de la fiscalité et de l’énergie, les deux talons d’Achille qui empêchent le Sénégal de décoller. "Pour l’électricité, il est essentiel de pouvoir obtenir son raccordement au réseau électrique dans un délai et avec des coûts raisonnables. Les problèmes de stabilité, d’intensité ou des coupures fréquentes sont contreproductifs. De même pour le paiement des impôts, il est essentiel de pouvoir faire sa déclaration et ses paiements en temps et en heure", indique Santiago Croci Downess de la Banque Mondiale.
Le PM de conclure en disant qu’"aujourd’hui, c’est un jour de célébration, mais aussi de défi. Un nouveau défi nous attend sur la voie des réformes. L’année prochaine, je pense que nous aurons davantage de meilleures performances et nous célébrerons davantage". Alors, wait and see !