LES ASSURANCES DE L’UA SUR LA TENUE DU PROCÈS
REFUS DU TCHAD DE LIVRER LES DEUX CO-ACUSÉS DE HABRÉ
Le refus du Tchad de livrer les deux coaccusés de Hissein Habré ne devrait pas être un obstacle à la tenue du procès Habré par les Chambres africaines extraordinaires.
Il existe des mécanismes en droit qui permettent de résoudre le refus du Tchad de livrer les co-accusés de Habré aux Chambres afri- caines extraordinaires (CAE). En clair, les Chambres africaines extraordi- naires disposent de moyens pour contourner l’obstacle constitué par le refus de coopération manifesté par le Tchad. Le représentant spécial de la présidente de la Commission de l’Union africaine pour le procès Habré, Robert Dossou, qui tient en substance les propos, s’est dit convaincu qu’en l’état actuel, tout est réuni pour la tenue du procès. "Toutes les conditions sont mises en place pour un procès équitable. Mais c’est normal qu’il y ait beaucoup de rumeurs. Un procès de ce genre ne peut que susciter des étonnements, car c’est une première en Afrique”, déclare M. Dossou.
Le représentant spécial souligne que l'Afrique n'a pas le droit d'échouer dans la tenue du procès de l'ancien homme fort de Ndjamena. "C'est la première fois sur le continent que l'or- ganisation panafricaine met des pro- cédures pour juger d’anciennes auto- rités qui ont mal géré. C’est un enjeu de taille et nous n'avons pas le droit d'échouer", a dit M. Dossou qui a dirigé une mission de l'Union afri- caine au Tchad et au Sénégal. Il pré- cise :”Nous ne pouvons plus conti- nuer d’être là, laissant nos criminels et nos délinquants politiques être jugés à Bruxelles, à Paris ou ailleurs”.
Hissein Habré est accusé de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et actes de torture. Les Chambres afri- caines extraordinaires (CAE) ont été créées au sein des juridictions séné- galaises, en février 2013 et ont pour mission de mener à bien le procès Habré. Les CAE sont présidées par des juges issus du continent nommés par l’Union africaine. Habré est accusé d’avoir été l’artisan d’une machine répressive et meurtrière ayant emporté dans sa folie macabre plus de 40 000 morts au Tchad.