LES MENDIANTS DEPLORENT LA CONCURRENCE DES «MENDIANTS DU MAGAL»
AUMONES A GOGO AUX ALENTOURS DE LA GRANDE MOSQUEE
La guerre des mendiants, on l’a frôlé à Touba. Ceux-là qui en ont fait leur métier de tous les jours accusent en effet des intrus qu’ils appellent «mendiants du Magal» de leur faire une concurrence déloyale
TOUBA - Un grand nombre de mendiants – hommes, femmes et enfants - de tout âge et de tout genre, vagabondent à travers les rues, les marchés, les mosquées et autres lieux de pèlerinage de Touba quémandant de l’aumône. Aux alentours de la grande mosquée de Touba, c’est le bonheur à ciel ouvert. Cette affluence s’explique par le fait que les pèlerins donnent beaucoup plus d’aumône en ce jour béni par Serigne Touba pour bénéficier des multiples récompenses qui en découlent.
Cependant, selon les mendiants trouvés sur place, leur métier est envahi le temps du Magal. Ibrahima Doucouré, originaire de la région de Tamba, la quarantaine, trouvé devant la grand mosquée, assis à même le sol, faisant la petite monnaie aux passants, déplore l’attitude de «ces envahisseurs».
«Il y a des mendiants du Magal et c’est vraiment déplorable», lâche-t-il en confiant que certains ne pratiquent ce métier que pendant cette période. Mais il reconnaît que le Magal est un excellent gagne-pain pour les mendiants. «Il m’arrive d’avoir 15 000 F Cfa par jour. C’est ce qui explique le fait que
des femmes, des hommes, tous sillonnent les alentours de la mosquée pour se remplir les poches», ajoute-t-il.
Même remarque de Aminata Maribo, la quarantaine handicapée et originaire du Mali voisin. «Moi, je viens de Dakar et je suis là depuis lundi passé. Mais il se trouve que notre chiffre d’affaires chute un peu vu ces gens qui viennent hypothéquer notre métier alors qu’ils ne sont pas des mendiants. Nous, a on n’a pas choisi ce métier, on est contraint de le faire, alors qu’on ne nous tue pas avec cette concurrence déloyale. Car, ceux qui nous envahissent, ce ne sont pas des mendiants, c’est des gens qui viennent juste pour profiter de la situation et se faire de l’argent», s’insurge la dame assise sur le sol, avec sa fille de 5 ans à ses côtés.