LES MOTIFS DE LA PLAINTE CONTRE MIMI TOURÉ
ME IBRAHIMA DIAWARA, MEMBRE DU POOL D’AVOCATS D'HISSÈNE HABRÉ
Dans l’entretien qu’il nous a accordé, hier, Me Ibrahima Diawara, un des avocats de l’ancien Président Hissein Habré, explique les raisons pour lesquelles ils ont servi une citation directe à Aminata Touré. Il se prononce également sur deux autres questions relatives au dossier de son client.
Maître, vous venez, avec vos collègues, d'adresser une citation directe à l'ancien Premier ministre, Mme Aminata Touré, pour faux et usage de faux. Qu'est-ce qui a motivé votre plainte ?
Cette plainte est motivée par la publication dans la presse par Mme Aminata Touré d’un document intitulé «pleins pouvoirs» lui donnant, selon ses dires, pouvoir de signer l’accord Union africaine/Sénégal, dans le seul but de justifier a posteriori avoir reçu les pouvoirs pour engager le Sénégal. Or, nos dispositions constitutionnelles ne reconnaissent aucun pouvoir au minsitre de la Justice d’engager le Sénégal. D’autant plus, que nos investigations nous ont permis de détenir des preuves selon lesquelles le document est un faux, confirmé par les clarifications de Maître Alioune Badara Cissé publiées dans la presse.
Quel commentaire faites-vous du dernier communiqué des Chambres africaines extraordinaires dénonçant le refus du Tchad de collaborer dans l'affaire Habré ?
Il ne s’agit pas de dénoncer l’attitude du Tchad, il faut en tirer les conséquences et libérer le Président Hissein Habré. Il est clair que cette affaire n’a jamais été une affaire judiciaire, mais un complot d’Etat, avec la participation de prétendues associations de droit l’homme intéressées uniquement par les retombées financières. Si le Tchad viole allégrèment et sans conséquence aucune les accords qu’il a signés,c’est que comme nous l’avions dénoncé, dès le début, la preuve que c’est le bailleur de fonds qui a la direction et le rythme de la procédure, au gré de ses humeurs.
Que vous inspire les derniers développements de l'affaire Habré...
Notre appel s’adresse aux autorités judiciaires qui peuvent encore restaurer l’honneur de notre République et l’Etat de droit en statuant avec célérité sur nos différents recours pendant depuis plus d’une année devant la Cour suprême. Les moyens soulevés entraîneront, sans aucun doute, l’annulation de tous les actes relatifs aux Chambres africaines extraordinaires du fait des graves violations de notre Constitution. Il est temps pour le Président, garant de la Constitution, de faire honneur à son serment devant le peuple Sénégalais, en veillant au respect de notre charte fondamentale.