LES PROJETS ROYAUX, ROUAGES ESSENTIELS DE L'AGRICULTURE THAÏLANDAISE
Chiang Mai (Thaïlande), 17 avr (APS) - En Thaïlande, il est impossible d’évoquer l’agriculture, sans parler des projets royaux, des modèles d’autosuffisance alimentaire ayant permis aux tribus montagnardes du Nord de gagner en moyenne plus d’un million de FCFA (70 mille THB) de revenu annuel par famille.
Le premier projet fut lancé au début des années 70 dans le but de changer le mode de vie des tribus montagnardes. Fruits et légumes des régions tempérées furent alors introduits comme substituts à la culture du pavot à opium, grâce notamment aux sources d'eau naturelles des montagnes.
Ce projet, comme les suivants, a été pleinement couronné de succès avec la culture de 150 espèces de fruits et légumes qui ont permis d’éradiquer la culture du pavot à opium, en favorisant de nouvelles méthodes de culture, dans les provinces du Nord: Chiang Mai, Chiang Rai, Lumphun, Mae Hong Son et Phayao.
Ainsi, 38 projets royaux ont vu le jour dans ces cinq provinces du Nord, couvrant environ 268 mille hectares, et soutenant plus de 37 mille ménages dans cette partie de la Thaïlande. Parmi ces projets, quatre font office de station de recherches.
Une visite dans l’une de ces stations de recherche, qui emploie 2000 personnes, à 90 kilomètres de la ville de Chiang Mai, en plein cœur du Parc national d’Inthanon, a permis de découvrir les différentes variétés de fruits et légumes , mais aussi les différentes variétés de poissons élevés.
Le climat s’adoucit au fur et à mesure que l’on arrive dans ce centre établi sur 82 ha, situé non loin de la plus haute montagne de Thaïlande, le Doi Inthanon (2600 mètres d’altitude), qui domine sept villages.
Les cultures sous serre, à perte de vue, meublent le décor. Une technique qui favorise la croissance des plantes et, surtout, permet de cultiver des fruits ou légumes hors saison.
Çà et là, ce ne sont que champs de pêche, de raisin, de kiwi, de tomate, de chou, qui sont minutieusement emballés dans des sachets en papier pour les protéger des insectes ou d’autres herbivores.
Ce projet, comme les autres, met l'accent sur la production de légumes sans organismes génétiquement modifiés (OGM), en utilisant des engrais naturels et en misant sur la diversification biologique dans les régions montagneuses, afin d'augmenter la résistance à la maladie et aux insectes.
La promotion de la santé des agriculteurs et des consommateurs constitue un volet important pour la Fondation. L'importation de pesticides provenant de l'étranger est en effet réduite de manière significative. Et un coût d'investissement relativement faible, combiné à l'utilisation des connaissances locales, permet aux agriculteurs de ne plus s'endetter.
Les semences sont majoritairement importées, mais tous les produits sont vendus à l’intérieur du pays et une partie exportée vers les pays limitrophes, comme à Singapour, qui est un grand importateur de ces produits de la fondation ‘’Royal project’’.
Dans la même zone, un centre de pisciculture permet d’élever des truites arc-en-ciel mais aussi des écrevisses, ou encore des esturgeons, un poisson prisé pour ses œufs, le caviar.
La production de ce produit de luxe est à l’initiative de la reine de Thaïlande, qui voulait démontrer que son pays pouvait également produire du caviar, à l’instar des grands producteurs européens.
Ce poisson, pesant environ 11 kilos après maturité, est vendu 600 THB le kilo, soit environ 9000 FCFA, selon Sanont Noichen, un expert rencontré sur les lieux.
Selon lui, un esturgeon élevé dans ce centre peut produire jusqu’à un kilogramme de caviar séparé dans des pots de 100 grammes et commercialisés à 5000 THB le pot, soit environs 75 mille FCFA.