LES REALITES AFRICAINES DES ELECTIONS PRESIDENTIELLES MISES A NU
PROJECTION : «RAPT A BAMAKO» DE CHEIKH OUMAR SISSOKO
Ouagadougou - Ouverte le 28 février, la 24e édition du Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (Fespaco) prendra fin le 7 mars prochain. En attendant, la capitale burkinabé vit au rythme des projections des films en compétition, comme ce fut le cas, hier, avec « Rapt à Bamako (Ils sont fous ces adultes)», le long métrage du réalisateur malien Cheikh Oumar Sissoko, déjà détenteur de l’Etalon du Yelenga.
Projeté dans la salle Ciné Burkina en présence de délégations, venues de la France, de la Mauritanie, du Sénégal, du Mali… ce film de 100 minutes est en compétition pour l' Etalon d’or de Yennenga. «Rapt à Bamako» relate la pathétique histoire d’amitié d’enfants, sur fond de tribulations politiques et électorales. Dans ce film, le réalisateur plante le décor avec un chef de famille, Moustapha, également chef de parti. Ce personnage, candidat à la présidence, est le père de Sara. Son neveu Malick débarque fraîchement de la France avec ses parents pour passer des vacances au Mali.
A travers la vie de ces deux adolescents, âgés de 14 ans, se découvre la dépravation du monde des adultes. Aussitôt s’installent, au sein de la famille, les incompréhensions et un conflit de générations, le tout dans un décor d’élections avec ses tragédies, ses ruptures à travers des scènes qui montrent la pratique odieuse des crimes, des sacrifices, des rituels… Ce qui montre les contrastes d’une Afrique nouvelle qui gravite autour d’un modèle reproduit, tenté par des valeurs dominantes, travesti par un syncrétisme. Alliant parfois même le conflit de générations entre enfants, parents et grands-parents, fait de complicités et de confrontations, comme la position de Mah la grand-mère qui défend ses petits-fils, la sœur qui défie le frère, car voulant sacrifier sa famille albinos…
En gros, «Rapt à Bamako» est un film qui brocarde l’actualité que vivent beaucoup d’Etats africains. «C’est une belle réalité africaine, rien n’a été inventé. C’est un bon film», réagit une dame d’un âge avancé.