LES USAGERS DÉNONCENT LA PAUPÉRISATION
PRATIQUES USURAIRES DANS LA MICRO-FINANCE
«Les conventions léonines de prêt, l’absence du taux effectif global, la multiplication des pénalités et l’humiliation des clients dans les services freinent l’évolution du secteur de la micro finance. Nous avons noté un coût élevé des taux d’intérêt dans les institutions de micro finance. Ces taux dépassent très souvent ceux appliqués dans les banques classiques.
Du moment que les sociétés de micro finance achètent à un taux de 3,5% pour revendre à un taux exorbitant de 22%. Alors que ces taux imposés à la population sont en train de tuer des secteurs comme l’agriculture et l’élevage», dénonce le président de l’association des clients et sociétaires des institutions financières (Acsif), Famara Ibrahima Cissé.
Ce dernier, constate que ces établissements proposent souvent des taux de 5 à 6%. Alors que, dans la pratique ce taux peut toucher les 24%. Ainsi, ne pouvant plus supporter l’exploitation, ces contestataires prennent le temps de relever le paradoxe des sociétés, devant être une aubaine pour les populations.
Ils demandent aux chefs d’Etat de l’Uemoa et la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, de faciliter l’accès aux crédits aux couches défavorisées. Pour cela, l’association des usagers invite davantage à la création de sociétés de micro finance.
Les camarades de Famara Ibrahima Cissé estiment par ailleurs que, la micro finance contribue à la paupérisation des populations, tout en déviant de son objectif ou de sa trajectoire.
« Au moment où les banques appliquent les 19 mesures de gratuités édictées par la Banque centrale en direction des établissements financiers pour une meilleure qualité de service. Ces mesures devant aider à appuyer les démunies, sont entrées en vigueur depuis octobre dernier.
Mais, ces institutions de micro finance, disant n’être pas concernées refusent de les appliquer», protestent-ils. A cet effet, les protestataires précisent qu’il y’a un réel problème de gouvernance. Et, symboliquement, disent-ils, ces problèmes se signalent avec des détournements de fonds dans les institutions de micro finance.
Et, ces actions négatives opérées, contribuent le plus à installer la dégradation du portefeuille de la clientèle. « Les institutions de micro finance continuent de pulluler dans la clandestinité.
Et, malgré le retrait de leur agrément par la Banque centrale, elles opèrent librement sans inquiétude », regrette Famara Ibrahima Cissé, qui déplore la lourdeur des cautions, l’absence du taux effectif global dans les conventions de prêts et le harcèlement des familles pour son recouvrement.
Le président de l’Acsif demande l’adoption d’une loi criminalisant les détournements financiers et les pratiques malsaines dans les institutions de micro finance.