LEURS DEUX FILLETTES SORTENT EN COURANT POUR SE REFUGIER CHEZ LEUR VOISINE
UN RESSORTISSANT ESPAGNOL ABAT SON EPOUSE ET SE DONNE LA MORT
C’était l’horreur, hier, à Yoff Virage. En effet, un ressortissant espagnol a ouvert le feu sur son épouse de nationalité sénégalaise avant de se donner la mort. Le double drame s’est déroulé sous les yeux des deux fillettes du couple. Agées de 7 et 5 ans, les deux soeurs sont sorties de la maison en courant pour se refugier auprès de la voisine de la famille, une ressortissante française.
Ouvrir le feu sur son conjoint (e) et se donner ensuite la mort, c’est souvent l’épilogue d’un crime passionnel, comme on le voit fréquemment dans les films. Cependant, lorsque ce scénario se passe dans la vie réelle, l’on assiste à un véritable drame. Malheureusement, ce spectacle tragique s’est produit à Yoff Virage hier aux environs de 10 heures. Un ressortissant espagnol, Emmanuel Sanchez, est le principal acteur et une des victimes de cette insoutenable tragédie.
Après avoir froidement abattu son épouse de nationale sénégalaise du nom de Fama Diop, le mari s’est, à son tour, donné la mort par balle. La scène est d’autant plus poignante qu’elle s’est déroulée sous les yeux impuissants et innocents de leurs deux fillettes âgées de cinq et sept ans. Terrifiées et horrifiées, les gamines ont quitté en catastrophe la maison pour trouver refuge auprès d’une ressortissante française qui vit dans la maison mitoyenne à la leur. «Elles sont sorties en courant, elles se sont jetées dans mes bras. J’ai senti le coeur de la plus petite qui battait très fort», témoigne la voisine qui se trouvait sur le seuil de sa maison au moment du drame.
Revenant sur les derniers instants du couple, la Française dit qu’elle a entendu les cris de détresse de la femme, peu avant la détonation des coups de feu. «J’ai entendu trois ou quatre coups de feu à intervalles réguliers», témoigne-telle. Les coups de feu étaient distincts. Ayant l’habitude d’entendre des coups de feu à la chasse lorsqu’elle vivait en France, elle n’en revient pourtant pas. «Des coups de feu dans une maison, c’est tragique», souffle la dame blonde, encore sous le choc. Pourtant, rien ne laissait présager de ce drame. Même si elle n’avait pas de relation poussée avec le défunt couple, notre interlocutrice admet qu’ils vivaient en bon voisinage depuis plus d’un an qu’ils cohabitent ensemble. «C’est une famille sans histoire. L’époux est un homme qui travaillait beaucoup. Jamais je n’ai entendu de dispute dans cette maison. Même les enfants sont bien élevés et très mignons», indique-t-elle.
Toutefois selon d’autres témoignages, le couple s’était disputé la veille et l’épouse avait quitté le domicile conjugal avant d’être ramenée par sa famille hier dans la matinée. Les gamines, selon la Française, ont été récupérées et amenées loin des lieux du drame.
Devant la maison où s’est produit l’horreur, un R+1, deux véhicules 4X4 sont stationnés en ce début d’après-midi. Un homme élancé, physique de déménageur, vêtu d’une chemise rose, accueille les parents, les proches et les amis du défunt couple. Cependant, aucun visiteur ne peut accéder dans la maison mortuaire occupée par les enquêteurs. Accroché pour plus de détails sur les circonstances du drame, l’homme à la forte corpulence fait semblant de tout ignorer. Mais sa mine triste et désemparée en dit long sur ses relations avec le couple. Dans cette ambiance de deuil, les rares visiteurs échangent à voix basse. Une femme, la trentaine, style occidental, cheveux crépus et teintés en couleur de sang, craque et fond en larmes. Mais, elle est vite entraînée dans une Range Rover noire qui a aussitôt démarré. L’autre 4X4, à bord de laquelle se trouve une quinquagénaire, fait le pied de grue.
Venue de Saint-Louis, elle s’éloignera quelques instants plus tard, lorsqu’elle a appris que la maison mortuaire est désormais fermée à tout visiteur. Après une longue attente, arrivent les parents de la défunte Fama Diop. Ces derniers sont venus apporter les habits de la défunte dans un sac noir. Mais, ils sont contraints de rester à l’extérieur. Une dame en tenue civile ouvre la porte de la maison et demande si le père de la défunte fait partie de la délégation. La réponse ayant été négative, elle referme la porte, sans un mot de plus.
Selon les indiscrétions, elle est chargée de l’enquête. Encore sous le choc, les parents de Fama Diop se refusent à tout commentaire. Se confiant néanmoins à l’oncle de la défunte, le garde du corps de Sanchez n’en revient toujours pas. «J’étais dans mon salon ce matin, quand on m’a appelé pour m’annoncer ce qui s’est passé», dit-il visiblement sonné par la tragédie.